Par Lucien SA Oulahbib
Ce n'est pas parce que cette gauche a toujours mis en cause "l'inégalité" liée en premier lieu aux droits de propriété privée que cette revendication s'avère rationnelle et "progressiste". N'oublions pas que Milton Friedman a toujours professé la distribution de toutes les actions des entreprises, publiques pour commencer, à tous (dans son livre "contre Galbraith" par exemple, éditions Economica, 1977, p.48) et s'agissant des autres entreprises rien n'empêche que des accords entre propriétaires initiaux et salariés puissent évoluer jusqu'à ce que ceux-ci puissent eux aussi devenir actionnaires comme le font certaines "jeunes pousses".Sauf que la gauche n'en a jamais voulu parce que dans sa définition de la propriété ce n'est pas le fait que celle-ci appartienne à tous qui est l'essentiel, mais que l'organisation du travail en son sein "appartienne aussi à tous" c'est-à-dire en fait à personne comme l'ont
montré les diverses expériences soviétiques des années 20 quand il fallait des jours et des jours pour organiser un calendrier des tâches dans les entreprises ; ce qui a lassé les paysans qui voulaient échanger victuailles contre outils agricoles et qui n'ont eu que des balles dans la tête à la place tandis que le Parti reprenait les choses en main avec la militarisation du travail préconisée par Trotski le père spirituel des Filoche, Mélenchon, Plenel, tous trois d'ailleurs énonçant sans rire que "le" communisme n'a jamais existé (tout comme Badiou) alors que le communisme réel a démontré qu'il était au contraire anti-progressiste, ultra-réactionnaire, ultra-conservateur, Marx doit encore se retourner dans sa tombe tant tous ces léninistes sont aux antipodes de ce qu'il pensait comme "socialisme scientifique".
Mais Marx s'est aussi trompé en croyant que de façon systématique et général le bénéfice était uniquement lié à "la domination des propriétaires" alors qu'il est plutôt le produit d'une organisation technique des tâches comme l'a démontré Max Weber (sans parler de tous les économistes conséquents).
Aussi s'agissait-il pour ces derniers plutôt de penser à l'organisation du travail, à la place et à la formation de chacun, aux possibilités octroyées à l'égalité de chances compensant l'inégalité de naissance (Friedman, Boudon, Delsol) aux antipodes de ce qui se fait aujourd'hui lorsque le "patron" est toujours considéré par cette gauche réactionnaire comme un "interlocuteur" et non un "partenaire", l'idée de "cogestion" étant bannie parce que toujours reste sous-tendu autour de chaque dissension sociale l'idée que "le" patron "exploite" le salarié alors que pour l'essentiel c'est la qualité du produit et donc encore une fois l'organisation qui en sous-tend le processus qui est le réel juge de paix.
La gauche est en réalité profondément réactionnaire, tant elle veut continuer à infantiliser le peuple (d'où son accointance avec l'islam qui a le même projet) et préfère accuser les réels progressistes (au sens d'Auguste Comte, St Simon, Durkheim, Weber, Aron, Rawls…) de propager l'idée de liberté corrélée à celle d'égalité, c'est-à-dire de reprocher aux amis de la liberté de refuser de donner le pouvoir à la bureaucratie d'État (garde chioume et nounou) alors que le projet issu de 1789 a toujours été rendre le pouvoir au peuple réel.
Mais la gauche de 1792, la gauche envieuse et post-aristocratique a préféré singer les Grands (avec les Incoyables et aujourd'hui la soumission foucaldienne à Sade à la destruction du moi du soi de tout ce qui est bien être) en construisant un nouvel Absolu avec son Église et ses redresseurs de torses jusqu'à aujourd'hui, ainsi une Aubry prétend jusqu'à "changer de civilisation" c'est-à-dire casser ce progressisme de la liberté qui voulait justement permettre à tous les citoyens de participer au pouvoir, de l'économie au politique en passant par l'art aujourd'hui confisqué par une culture d'État.
Bien sûr la droite, feuillants, girondins, aristos éclairés ou pas, a toujours été incapable d'arracher à cette gauche absolutiste et de plus en plus totalitaire (jusqu'à encore soutenir un Chavez, un Bouteflika…) "le monopole du coeur", déjà chez Marx lorsqu'il s'affronte à Proudhon (adepte du crédit zéro) ne comprend pas qu'il faut démocratiser encore plus les rapports sociaux et non pas les placer aux mains de soi-disant "éclairés", mais il hésitait tout de même (3ème thèse sur Feuerbach) et n'aurait certainement pas laissé l'imitation de Bakounine, Lénine, prendre le pouvoir au sein de l'Internationale…
Aujourd'hui le peuple, c'est-à-dire la majorité des citoyens en dehors des circuits du "Pouvoir", a sur le dos à la fois une élite auto-proclamée se disant "progressiste" mais en réalité encore plus envieuse grincheuse que sous Louis XIII, ce sont les nouveaux Grands s'appropriant depuis ladite "Résistance" de 1944 les places juteuses de l'appareil d'État; et à la fois ce même peuple subit les atermoiements d'une droite étatiste, pseudo-bonapartiste, qui ne s'est pas encore remise de sa disparition idéologique depuis la fuite de Louis XVI à Varennes.
Un De Gaulle a pu sauver la mise, mais il s'est perdu dans ses rancoeurs anti anglo-saxonnes jusqu'à leur sacrifier l'Afrique du Nord alors qu'il aurait été loisible de la laisser s'autonomiser dans sa diversité au lieu de se soumettre au diktat du discours national-islamiste du nassérisme FLN soutenu par la gauche totalitaire, anti-progressiste aussi dans les faits puisque c'est elle qui a réarmé idéologiquement la réaction islamiste mise en veilleuse formellement au FLN avant de ressurgir formellement par le Code de la famille infériorisant la femme, dans l'éviction de la diversité ethnique et culturelle en appliquant les lois raciales dans une sorte de Nuremberg dans les faits, éliminant pieds noirs, juifs, leur faisant miroiter la clémence s'ils abandonnaient leurs droits, alors qu'en réalité tout se serait accéléré comme cela a été le cas après 1965 lorsque Boumedienne a pris le pouvoir puis, à l'extérieur, a alimenté le tiers-mondisme anti-progressiste, l'étatisation des sociétés, avant de forger après la défaite de 1967 une OLP antijuive qui est encore aujourd'hui le principal obstacle à la paix.
Or, toute la gauche qui se prétend progressiste a sinon soutenu les tueurs du FLN comme les tueurs de l'OLP avant de soutenir aujourd'hui les tueurs au couteau en Israël, du moins cherche toujours à "comprendre" (Macron, Boniface…) jusqu'aux tueurs du Bataclan alors que ceux-ci ont été nourri à une culture qui leur apprend qu'en 1830 la France a détruite une "Algérie" qui "était aussi puissante que l'Allemagne" (sic ! in Gilbert Meynier Histoire intérieure du FLN) qui leur explique que l'islam a éduqué en quelque sorte l'Europe, bref qui les soutient dans leur complexe de supériorité, leur droit à l'essentialisme (un nord africain serait nécessairement et pour toujours un arabe et un musulman) la réduction de la musulmane à son voile du musulman à sa mosquée construite comme revanche symbolique de l'effacement puis de l'implosion actuelle de monde musulman incapable de s'auto-critiquer depuis des siècles, depuis que le coran a été considéré comme un texte incréé, que la philosophie a été exclue du débat.
Où est d'ailleurs la scène contemporaine de débat entre intellectuels arabes, berbères, indonésiens, pakistanais, musulmans ? Dès qu'un d'entre-eux sorte du rang en considérant que la manière islamique et machiste de voir la femme a été aussi pour quelque chose dans les viols de Cologne, dans les attaques à l'acide (qui existent aussi en Amérique du Sud) dès que quelqu'un ose énoncer cette corrélation il est tout de suite stigmatisé, exclu, à la demande d'une fatwa qui n'est même pas venue cette fois du côté salafiste mais de cette gauche totalitaire sûre d'elle et dominatrice ; où est d'ailleurs le débat en France hormis l'exclusion, l'élimination académique, la cooptation uniquement de petits soldats foucaldiens, bourdieusiens, deleuziens, et tout un ventre mou d'intellectuels terminaux qui bientôt seront remplacés par l'intelligence artificielle tant ils n'ont rien à dire sinon auto-commenter la misère intellectuelle et sociale qu'ils ont eux mêmes secrétés.
Ce ne sont donc pas eux qui peuvent dépasser les diverses crises, économiques, politiques, migratoires, sociétales, au contraire, ils ne font que les aggraver.
Chirac, Sarkozy, ont même aidé cette gauche à s'installer, suivant ici le Giscard du regroupement familial écoutant Foucault vendre son soutien à Khomeiny à Neuf le Château, incapable de comprendre que lorsque la gauche reproche à la droite les fameux " 600 milliards de dette en plus " de 2012 ce sont les milliards de l'État dit de Providence alors qu'il s'agit des milliards de la bureaucratie néo-jacobine et néo-girondine toujours âpre à confisquer le pouvoir aux citoyens comme si ceux-ci n'étaient pas capables de s'émanciper, de s'affiner, de se soigner de s'éduquer, se former, en s'auto-organisant dans des structures privées associatives solidaires peu importe le tout sous-tendu par ce "Fonds Commun de Solidarité" ce que Friedman appelle le "fonds d'investissement" (ibid, p.49) qui permettrait de palier aux soins lourds, d'être un fonds à la fois de réserve, d'amortissement, de pensions etc…
"Le" peuple citoyen, que de crimes opère-t-on en ton nom…Il serait temps de progresser vers autre chose…
Le
6/3/2016
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