jeudi 3 janvier 2013

Compte rendu de la réunion tenue le 13 décembre 2012 dans un salon de l'Assemblée Nationale


Jacques Gautron : - Accueil et rappel de l’objectif, en particulier,  Il nous faudra prolonger la réflexion sur la manière de faire entrer nos actions en synergie vers notre cible. Objectif ultime : qu’un candidat libéral puisse se présenter à nos suffrages en 2017.

Frédéric de Harven : - Heureux de retrouver tous ces militants du libéralisme. Remerciements aux organisateurs et à ceux qui ont contribué. Rappel qu’Alternative Libérale fait maintenant partie du « Forum Libéral Européen » composé de personnes qui veulent nous aider à sauver le soldat France. Invitation à Twitter l’événement.


Jacques Gautron : - Signale que des réunions européennes seront organisées auxquelles nos amis seront invités, et met l »accent sur la présence aussi inattendue que sympathique de Nicolas Calinescu.

Gérard Dussillol : - Financier d’origine, Gérard représente l’institut Thomas More.  Le mot libéral est tabou, nous sommes perçus comme des idéologues. Mais une tonalité permet d’être entendu dans ce pays c’est le mode compassionnel. Tout doit être juste. Nous devons être pragmatiques, comment peut-on réfléchir à une nouvelle architecture ? Basons tout notre discours sur le chômage. Toutes les comparaisons (benchmarking) démontrent que notre problème principal est le chômage. Dans les dix années qui ont précédé la crise nous avions 40% de chômage de plus que la moyenne des pays développés, à quoi il faut ajouter la précarité des jeunes et le plus faible taux d’emploi des séniors au monde à part la Belgique. En 2009 nous avions 9 points de PIB d’écart avec l’Allemagne, depuis on a fait pire. Cet écart ne correspond pas à des services additionnels. Au même moment on constate que les prélèvements sur nos entreprises pèsent 7 points de PIB de plus que pour les entreprises allemandes. Notre sur dépense est financée par les entreprises et le travail. Si nous avions les mêmes prélèvements on pourrait augmenter les salaires de 25% ou baisser le coût du travail de 20%. On a les entreprises les moins rentables d’Europe. Avec moins de capacité, elles peinent à exporter. D’où le cercle vicieux, plus de chômage, plus d’impôts etc. Pour casser ce cercle il faut baisser la dépense publique, on pourrait réduire le coût de l’État de 100 milliards sans avoir toucher aux prestations. Donc il nous faut axer tout notre discours sur le chômage. A partir de ces constatations nous nous sommes posé la question comment reconstruire un discours audible dans la tonalité compassionnelle, et qui soit fédérateur et mobilisateur. Comment expliquer qu’avec le model social le plus protecteur au monde nous soyons le peuple le plus pessimiste. Ce pessimisme n’est pas autre chose dans la conscience collective qu’une peur du chômage et aucun modèle social ne pourra l’enlever. Comment expliquer que ce pays épris de justice et de moral, qui donne des leçons au monde entier, ait pu tolérer la pire injustice sociale au cœur du model social. Nous avons la société la plus étatisée et la plus injuste, le pays où l’État est le plus impliqué et qui fabrique le plus de chômeurs. La baisse de la dépense publique n’est plus alors une affreuse idée libérale mais une obligation morale. Il faut un très large consensus et un grand soutien populaire. Nous allons militer à la mise en place d’un référendum sur la réforme de la gouvernance politique et publique. Notre action, affiner les recherches et développer notre notoriété par des publications et un gros effort à l’international. L’ « humanité » nous a demandé un article sur la dépense publique et le modèle sociale. Nous sommes le seul Think tank cité dans le rapport Galois. Si on peut s’aider mutuellement ce sera très volontiers.

Guy Lardeyret : Guy intervient au nom de l’Institut pour la démocratie. Nous sommes un Think Tank c-à-d un centre de recherches en ingénierie démocratique, nous organisons des séminaires et conseillons des responsables politiques. En France les idées libérales l’ont emporté il y a plus de 40 ans. Mais nous vivons dans un système bonapartiste dans lequel celui qui est élu pour 7 ou 5 ans concentre tous les pouvoirs. En France les libéraux n’ont jamais été organisés, ils devraient avoir un programme sur la réforme de l’État en particulier. Il y a 10 ans nous avons publié un ouvrage (disponible gratuitement aux responsables d'organisations), une centaine d’auteurs sont cités et les dix propositions sont simplement des principes de bon sens. Si elles étaient inscrites en préambule d’une constitution elles deviendraient une obligation constitutionnelle et seraient donc appliquées.
Notre proposition passe par deux points :
1) S’informer du contenu de cet ouvrage (« Relever la France, Les dix remèdes »)
2) Vous serez invités à participer aux états généraux de la démocratie libérale. Ce sera l’occasion de montrer un programme commun. Un comité est constitué qui comprend des constitutionnalistes comme Jean-Philippe Feldman. Une déclaration de principes sera définie qui débouchera sur une charte, nous espérons d’ici deux mois.

Jean-Philippe Feldman : Jean-Philippe n’est pas responsable d’association, il est libéral et pas pragmatique (!!!). Il se présente avec la double casquette d’universitaire et d’avocat spécialisé en droit du travail. Thierry Jallas et quelques-uns de ses amis ont eu l’idée de constituer un syndicat libre et responsable considérant que les syndicats actuels ne remplissent pas leur office d’apporter un service à leurs adhérents. Il s’agissait donc d’un nouveau type de syndicat créé en vue des élections dans les TPE. La majorité précédente, devenue la minorité, avait eu en effet l’idée brillante (!!!) de syndiquer encore plus les entreprises jusqu’aux entreprises individuelles, puisque ça marche très bien dans les grandes entreprises. Depuis 2008 la loi a changé, nous avons vécu une période transitoire qui est maintenant terminée. Il y avait donc des syndicats dits représentatifs avec des critères dont la nécessité d’avoir eu pendant la guerre une attitude « patriote ». On ne peut donc pas se présenter librement. Le syndicat proposé par Thierry Jallas a néanmoins été retenu à la suite d’un grand travail, mais il a fait l’objet d’un double recours présenté par la CGT et la CFDT. Le tribunal compétent a été désigné et nous n’avons eu que quelques dizaines d'heures pour organiser notre défense. Il a été reproché en particulier au syndicat libre et responsable d’être une officine patronale puisqu’il ne défendait pas la lutte des classes. Il lui a aussi été opposé le fait de ne pas être indépendant du fait de son manque de fonds, comparativement aux syndicats représentatifs qui bénéficient d’un très grand nombre de cotisants comme chacun le sait ! Selon le principe « nul ne peut invoquer sa propre turpitude » nous avons essayé de mettre en lumière que ces syndicats étaient mal placés pour reprocher à ce syndicat un certain nombre de choses. Le tribunal nous a donné tord. Il n’y a pas eu de recours. Résultat des élections 3% des salariés ont voté ça a donc eu un succès considérable ! Les syndicats de toute manière n’en n’ont rien à faire puisqu’ils vivent avec notre argent.
(Pour plus d’informations voir : http://www.aecspl.oxatis.com/PBCPPlayer.asp?ID=1246239)

Thierry Jallas : Thierry remercie Maître Jean-Philippe Feldman pour le travail colossal qu’il a fait gracieusement. Thierry poursuit en disant qu’il a jusqu’à aujourd’hui très peu parlé du projet qu’il va évoquer maintenant. Il souhaite prolonger son expérience en modifiant légèrement le syndicat existant ou en en créant un autre. Il veut s’appuyer explicitement et prioritairement sur la doctrine sociale de l’Église. Ce sera d’ailleurs assez simple puisque la charte actuelle a été construite en grande partie en prenant des morceaux entiers de la doctrine sociale de l’Église. Notre pays, dit-il, et plus généralement le monde entier ne deviendront vraiment et durablement libéraux que quand ils seront redevenus vraiment chrétiens. Un premier avantage, il sera plus difficile à nos adversaires de s’attaquer à nous la religion étant un critère de discrimination. La CGT et la CFDT ne le savaient pas mais elles se sont moquées ouvertement d’un certain nombre de principes de la doctrine sociale de l’Église. Un deuxième avantage, il sera peut-être possible de se faire connaitre ou labellisé par des associations catholiques comme l’association des économistes catholiques de Jean-Yves Naudet à laquelle participent
Jacques Bichot (qui a écrit un livre sur les retraites avec Madelin, je crois). Il y avait aussi Guido Hülsmann, qui est connu, Jean-Didier Lecaillon, Jacques Lecaillon, Jacques et Pierre Garello, Didier Maréchal et quelques autres. Un troisième avantage, nous pourrons peut-être nous faire connaître de media catholiques. Même s’ils ne sont pas tous libéraux, Thierry défie quelque personne libérale de prouver qu’un élément de la doctrine de l’Église n’est pas libéral.


Françoise Piriou Saillant : Françoise, au nom d’Héritage et Progrès, nous dit qu’elle aura peu de chose à ajouter ce soir, leurs travaux sont en cours. Lors des deux premières réunions ils se sont penchés sur la situation dans les pays étrangers et se sont demandé pourquoi la France a beaucoup plus de chômage qu’eux. Ils ont constaté que tous les pays qui ont réformé et rendu plus souple leur droit du travail ont beaucoup moins de chômage que la France. Les pays du Sud, l’Espagne, l’Italie et la France ont un chômage important car ils n’ont pas changé les règles rigides de leur droit du travail. Héritage et Progrès continuera ses travaux au cours de prochaines réunions et parlera avec des syndicalistes pour essayer de comprendre pourquoi la France est rétive à la flexi-sécurité. Quand on veut un droit plus flexible il faut de la sécurité, sinon ça ne marche pas. Dans quelque temps H&P nous en dira d’avantage et publiera sur le sujet.

Yvan Blot : Responsable d’Agir pour la Démocratie Directe, Yvan nous rappelle qu’il a été parlementaire pendant 15 ans et aujourd’hui encore membre de la grande administration, il juge notre système politique de l’intérieur. Ce système n’a rien de démocratique, c’est en fait une oligarchie (voir son livre : « l’oligarchie au pouvoir » chez économica). Il a vécu à l’assemblée un événement qui prouve qu’un simple fonctionnaire jamais élu de sa vie peut empêcher un élu de déposer un projet de loi (faire baisser les impôts qui frappent les entreprises) en donnant des ordres à un Ministre (« vous ne tenez pas vos députés »). La gauche et la droite sont pareilles. L’oligarchie au pouvoir c’est des hauts fonctionnaires, des dirigeants de grands media, des hauts magistrats, des syndicats. Ils imposent des textes qui n’ont rien à voir avec ce que les Français attendent. Alors que les Français apportent 90% de confiance à l’armée dont la gendarmerie, ce niveau est de 38% pour les parlementaires qu’ils ont élus, même chiffre pour le gouvernement, 30% pour la presse et pour les syndicats, et le record pour les partis politiques 16%. Il y aurait donc de la place pour les libéraux.
Il y a des solutions à cette situation. La Démocratie Directe est une chance pour la France. Cela oblige le personnel politique à tenir compte des besoins des Français. Des études très poussées, jamais publiées en France, montrent que dans les pays où la démocratie directe existe on compte 30% d’impôts et de dépenses publiques en moins et 50% d’endettement public en moins. A la suite de ces constatations avec Contribuables associés nous avons fait des campagnes communes. 100 députés ont signé un projet de loi dans ce sens, mais cela a été jugé révolutionnaire, donc inapproprié. Une campagne pourrait être menée auprès des Maires afin des faire baisser les impôts locaux en luttant contre les projets coûteux que la population ne souhaite pas voir mener sur leur commune. En Allemagne ça fonctionne très bien au niveau local et régional. En Italie ça existe même au niveau national. C’est beaucoup plus répandu qu’on ne le croit. J’ai créé des cours dans des universités (Rennes, Nice, Créteil, etc.). Les jeunes adorent ces idées. Ces idées marchent mieux que la démocratie parlementaire qui est en fait entre les mains de la haute administration. Ce sont en fait des idées d’Hayek que les libéraux connaissent bien. Quand on fait des référendums les gens utilisent leurs expériences quotidiennes pour prendre des décisions, ces informations pénètrent dans le système de décision de l’État, sinon seuls les hauts fonctionnaires apportent des informations. Cela permet aussi l’émergence d’une concurrence entre les juristes de droit privé et ceux des ministères. Yvan nous renvoie en conclusion à son dernier ouvrage « La Démocratie Directe, une chance pour la France » chez économica.

Patrick de Casanove : Si on veut être écouté on ne doit pas dire : il faut privatiser la sécurité sociale. Il faut faire sauter d’abord 3 verrous et proposer : le salaire complet, la flat taxe et une plus grande liberté liée à la construction. Après on peut parler de privatiser la sécurité sociale. Si vous voulez savoir ce que je propose lisez mon livre (« Sécu, comment faire mieux », chez Tatamis) et/ou invitez-moi de préférence sur l’axe Sud-Nord. Prendre l’argent aux gens pour le redistribuer ce n’est pas social, ce qui est social c’est les laisser choisir où ils veulent affecter le fruit de leur travail. Il faut craindre que ne soit pas demain que l’actualité s’arrêtera de parler de la Sécurité Sociale. Le soi-disant désert médical est en fait un désert de patients. Laissons les médecins s’installer où ils veulent et choisir leurs médecins. Il faut savoir que seulement 8% des médecins formés s’installent en médecine libérale ! Les patients sont inquiets à cause des déremboursements et des files d’attente. Le ton compassionnel, c’est parler de la peur du chômage et de celle de ne pas être soigné demain.

Emmanuel Sala : Le PLD continue son combat politique, en vue des prochaines élections municipales il recrute car il pense qu’il est bien placé pour partager les soucis que vivent les Français au jour le jour. Oui, les idées libérales ont du mal à sortir, elles restent dans un ghetto, sans doute à cause de l’atomisation des différents Think tanks et cercles qui font cependant chacun de son côté un travail extraordinaire mais un peu solitaire. Il faudrait pouvoir créer un portail internet et peut-être un groupe Facebook avec agenda et messagerie dans lequel chacun apporterait sa contribution.

Jacques Legrand : Jacques nous présente un point d’étape de son projet d’Université Populaire Libérale. Très encouragé par l’état de la politique gouvernementale et par l’attitude irresponsables de beaucoup de dirigeant de partis politiques traditionnels et les comportements rétrogrades des grands syndicats qui sont de vraies faiblesses vives, il salue l’initiative d’Alain Madelin de proposer des cycles de conférence. L’UPL proposera des séances de travail ou séances de formation. Trois modules sont prévus. Le premier concernera la pensée politique libérale, l’économie libérale et ce qu’est une société libérale, le deuxième s’intéressera à ce qu’on réussi à faire certains pays et le troisième essaiera d’étudier comment on pourrait appliquer au cas français les bonnes pratiques mises en œuvre dans d’autres pays. Pour le premier module ils feront appel à des personnalités membres d’organisations reconnues pour leurs compétences y compris pédagogiques. Pour le deuxième ils inviteront des personnes étrangères qui ont été parties prenante d’actions mises en œuvre. Les formations se dérouleront certains samedis. Un business plan sera établi à partir duquel ils feront appel à des partenaires français et étrangers.

Didier Maréchal : Didier veut nous faire part d’une expérience vécue en tant que donateur récurant à plusieurs associations libérales. Si les trésoriers de différentes organisations acceptaient, après en avoir discuté, de mettre en commun leurs listes de donateurs, cela permettrait peut-être d’augmenter pour tous les ressources dont ils disposent. En effet ce que l’on donne en général aux uns n’est pas retranché de ce qu’on peut donner à d’autres. L’idée d’une réunion des trésoriers d’organisations est donc lancée.

Frédéric de Harven et Jacques Gautron concluent la soirée en exprimant leurs remerciements aux intervenants et leur satisfaction que la qualité de cette première réunion de suivi leur permette d’envisager d’ores et déjà la prochaine séance qui aura lieu le 21 mars 2013.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire