La question (désormais triviale) du lien entre islam et
islamisme se situerait uniquement selon certains autour des textes communs qui
les rassembleraient en apparence mais les diviseraient en réalité ; mais ne
pourrait-on pas se demander que s'il existe autant d'interprétations n'est-ce
pas parce que les textes ou, plutôt, "le" texte, "leur"
texte est ambiguë ? Tout en étant incréé donc intouchable ce qui empêcherait
déjà toute modification de la pratique ?
Bien sûr la tendance dans l'exégèse médiatique dominante ne consiste pas
à répondre, mais à renvoyer la charge de la preuve du côté des textes propres
aux autres religions afin de montrer qu'il existe autant d'appels au meurtre de
l'impie de part et d'autre, sans parler des massacres qui y seraient corrélés,
c'est l'argument "fourchette" supposé imparable puisqu'il prétend
répondre à toutes les interrogations.
Sauf que les religions comme le judaïsme et le christianisme ont bien
avancé, bousculé certes par la
société civile, mais le résultat est là: la
pratique violente liée à la réalisation effective du culte n'est plus (qui
parle de lapidation dans le judaïsme ou de la destruction des Sodome et
Gomorrhe, de la prise de Jéricho ?). On n'a pas vu une telle avancée dans
l'islam, hormis les écrits de quelques religieux s'en réclamant en Occident,
sauf qu'ils sont très minoritaires et décriés souvent par leurs
"pairs".
Il est plutôt vu le contraire en terre conquise par l'islam tel ce
massacre contre des "soufi" suivant d'autres et
d'autres encore (shiite) parce que les groupes voulant imiter leur fondateur à
la lettre sont devenus de plus en plus légions, ne croyant plus ni au présent
ni au futur puisqu'ils y entrent en lui tournant le dos, tout en visant un
supposé paradis oubliant que ce faisant ils vont tout droit en enfer.
Par ailleurs, les religions judaïques et chrétiennes ne croient pas,
d'abord, dans le texte même, mais en la parole qui y est énoncée ; en ce sens
le texte n'est pas dit "incréé" donc inchangeable, mais rapporté, ce
qui évite de l'immortaliser et donc d'empêcher toute critique. Certes celle-ci
a eu du mal à s'imposer, mais elle est là maintenant et ce depuis au moins
trois siècles, et c'est tant mieux, l'impasse est donc évitée. Comme il se voit
jour après jour au contraire en islam.
D'où le fait d'observer a contrario des millions d'entre-eux le
quitter sur la pointe des pieds (et aller chez les Évangéliques ou nulle part).
Malgré les apparences et la naïveté des politiques des pays occidentaux qui
voudront le renforcer par clientélisme, soumission (ainsi l'église de Suède
dernièrement) alors que ces musulmans s'éloignant sur la pointe des pieds sont
désormais majoritaires et aimeraient surtout qu'on ne les considère pas comme
des proies à jeter en pâture aux associations financées par leurs pays d'origine
dans lesquels la liberté religieuse, la liberté de penser de créer est par
contre sinon interdite du moins empêchée.
Sauf que l'on ne quitte pas ce totalitarisme ainsi. Certainement pas.
Déjà à cause de l'interdit d'apostat sous peine de mort accompli dans les pays
de l'islam réel, ensuite et surtout sous nos cieux plus cléments parce que
l'islam réel est édulcoré par les présupposés lettrés qui aujourd'hui se
répandent jusque dans des classes de Collège en le présentant comme une grande
civilisation construite sur l'amour la paix et la connaissance avec pour preuve
"l'Andalousie", preuve que l'on sait fausse (sans même avoir besoin
de lire Serafin Fanjul) mais qui continue à être enseignée ce qui devient une
pression de plus pour les jeunes musulmans de culture qui désirent s'éloigner
de l'islam religieux puisqu'ils connaissent, eux, sa réalité car ils ont tous
des parents encore dans les pays d'origine et qui racontent ce qu'il en est
réellement.
Sauf que des
occidentaux repentis repentants déçus du communisme du christianisme du
républicanisme en mal de millénarisme qu'une dénonciation du consumérisme
réchauffiste ne suffit pas à rassasier viennent leur dire le contraire dans une
sorte de nouvelle recolonisation en les sommant en quelque sorte de renforcer
leur identité d'origine qu'ils remettent d'autant plus en cause pourtant
puisque même celle-ci est fausse par exemple berbères et africains noirs ont
bien été colonisés par l'arabisme islamique non ? Et ils ont été bien forcés de
croire, de se soumettre, et l'on voit pour l'instant aucun Trudeau venir
s'excuser de cette domination qui aujourd'hui apparaît dans toute son horreur
dans les camps d'esclaves en Libye sans que cela émeuve plus que cela dans le
monde en particulier parmi les partisans du "décolonialisme"en
réalité partisans d'un nouveau colonialisme celui du démantèlement des
fondements morphologiques universaux de l'idée de République supplantant
pourtant celle d'ethnie voire même de nation, puisque la République ne
reconnaît que le citoyen peu importe sa couleur et sa croyance.
"Nous" en sommes loin désormais. Qui "nous"? Dirait Angot…
De plus, ce bourrage de crâne est contreproductif puisque par exemple
les jeunes étant en général plutôt fascinés par la force qu'ils sentent en eux
mais ne sachant pas encore bien la maîtriser, certains d'entre-eux sont alors
impressionnées par ceux qui l'utilisent pour montrer leur détermination symbole
de leur virilité supposée qu'il s'agisse de groupes musicaux violents ou
politiques : ainsi j'ai eu la surprise d'entendre dans des classes de seconde
et de cinquième des propos imitant le cri de guerre du djihadisme ou légitimant
le fait qu'une femme en jupe courte ou moulante, sans voile même, mériterait
son viol (cris et remarques portés par des non musulmans d'origine en plus…) ce
qui fait que certaines jeunes filles les écoutant s'en moquent certes mais dans
le même temps s'interrogent sur leur apparence cherchant parfois à la masquer
pour correspondre aux tenants de la violence à la mode.
Aussi lorsque l'on entend le nouveau chef du parti gouvernemental en
France pérorer sur la distinction nécessaire à faire entre islam et islamisme
ou un Malek Boutih se demander combien de temps Zemmour peut tenir sans dire un
mot contre l'islam durant une conversation, la distance reste immense entre
leur idéalisme et la réalité qui jour après jour défonce la barrière de force
qui protège encore la République.
Lucien
SA Oulahbib 25/11/2017
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