Par Lucien SA Oulahbib
De quelques
titres en passant :
Si quelques
esprits libres existent encore sans doute liront-ils ce petit livre fait par
divers auteurs se protégeant par un pseudonyme car il ne fait pas bon en France
de dire ce que l'on pense tant la propagande fait de plus en plus office de
"science"…
Mais, à
vrai dire, est-ce que cela nous change vraiment ? Sur tous les autres sujets
abordés ici, la même chape de plomb nous plie à sa volonté ; le non débat sur
le climat, considéré même par certain/es comme "la" cause ultime du
terrorisme, de la migration économique, des guerres diverses, en est
l'illustration chimiquement pur ou quasiment…
Seuls quelques irréductibles tentent
de ne pas laisser s'éteindre la flamme du réel tel qu'il "est"; mais
même cette affirmation est devenue galvaudée puisque vous aurez toujours
quelques absolutistes/complotistes croyant fermement qu'ils ont "la"
vérité et qui justement tiendront ce discours, sauf qu'ils ne dialoguent pas,
ils affirment, dénoncent, ce que je ne prétends pas faire, pas plus les auteurs
ci-dessous d'ailleurs, et si certains pensent que c'est le cas, eh bien chiche,
qu'ils/elles débattent, trouvons une scène, opposons nos arguments, sauf que
vous savez bien qu'il n'en est pas ainsi, tout n'est devenu que rapports de
force, mise à l'index, ou sous camisole médiatique, celle du silence
forcé…carotté…
Tentons
malgré tout de démentir ce diagnostic par ce qui suit:
Ce dernier
Opus de Pierre-André Taguieff fait le point sur notre impréparation
théorique
majeure pour comprendre les fondements théoriques de cet "isme"
s'attachant à islam. Une seule remarque : lorsque (pp.67-68) en s'appuyant
judicieusement sur Meddeb, l'auteur parle " d'ambivalence" entre
"le verset 256 de la deuxième sourate qui dit "point de contrainte en
religion" et "les versets 5 et surtout 29 de la sourate 9" où il
est question de "combattre tous ceux qui ne croient pas à la religion
vraie"…
Sauf qu'il
n'y a n'y a, semble-t-il, pas de "contradiction", car ces versets
sont en même temps (ou le "aussi" de Hegel en réalité…)
compatibles en ce sens où si l'islam est la seule religion "vraie"
alors lorsqu'il est question de non contrainte il s'agit d'indiquer que nul ne
peut prétendre au sein de "la" religion (la vraie) affirmer ce qu'il
en est à un autre de ses croyants ; d'où les difficultés
d'interprétation, les divisions et conflits, d'où la nécessité de s'en remettre
à l'avis de celui qui est désigné par "la" communauté comme étant
"le" meilleur chemin de la bonne tradition ("sunna")
ou
plutôt la voix/voie l'intercesseur parce qu'il l'a prouvé dans ses actes à
savoir être le "calife" et non pas seulement
"exister" comme "lui"… Bref…ce verset comme celui parlant
des "gens du Livre" (que tout le monde confond avec la Bible alors
qu'il s'agit de leur "livre" à eux qu'ils appellent bien sûr
"le" Livre) prête seulement à confusion uniquement si l'on n'a pas
subi en pratique l'islam réel qui n'est que contrainte
puisqu'il s'agit de se préparer intérieurement et extérieurement à accomplir,
enfanter, la (seule) destinée celle chantée par le Muezzin.
Mais à part
ça, le livre de PAT est indispensable pour bien comprendre les enjeux
d'aujourd'hui, en particulier les accointances entre les relativistes post
modernes, le néo-léninisme et l'islam/isme qui pensent se servir de celui-ci
alors que le contraire est bien plutôt exact comme on l'a vu en Iran avec la
victoire des khomeynistes
soutenus par Foucault (que soutient toujours Finkielkraut
and Co…).
J'ai déjà
dit ce que j'en pensais dans un billet récent (seconde moitié) mais
il faut ajouter que c'est un livre d'autant plus nécessaire à lire qu'il est
attaqué par la gentry
post destroy de la bobosphère chic qui n'a de cesse de simuler
le réel (au sens baudrillardien de le produire selon les modèles ad hoc ou
la fabrication hic et nunc du climat intellectuel adéquat) ce qui
n'empêche cependant pas d'indiquer quelques limites en particulier lorsque
Christophe Guilluy désigne autant du doigt "la paranoïa identitaire"
(p.117, ce qui n'est pas sans rappeler le terme de "panique
identitaire" employé par les théoriciens ultra-gauche) que le
"multiculturalisme" anti-républicain alors que ce "ni-ni"
n'explique rien sinon en creux le fait que la notion d'identité est laissée aux
fondamentalismes au même titre que la nation et le drapeau.
Cela fait penser à la façon dont le KKK défend aujourd'hui le drapeau des Confédérés ainsi que les statues de Lee alors que celui-ci ne défendait pas d'abord un "vive l'esclavagisme" mais un vive le droit des peuples au sein de la Confédération à disposer d'eux-mêmes ; ce qui est un débat toujours d'actualité, surtout lorsque l'État fédéral devient un État Patron à l'européenne, un État qui maquille par la "Providence" (RSA et futur "revenu universel") cette division justement entre une élite de néo-courtisan/es et ses canailles "in" distribuée dans tous les rouages de la bureaucratie chic des mé/ga/tro/poles tandis que la majorité de la population, elle, se trouve hors réseau (60% avance Guilluy) c'est-à-dire est mise ainsi en "périphérie" de cette gentrification nouvelle donne : les centre villes rénovés devenant les nouvelles citadelles d'une nouvelle ploutocratie (le terme aristocratie étant trop noble surtout dans sa consonance grecque…) ayant besoin d'une nouvelle domesticité à la saoudienne : les immigrés/réfugiés, avec bras corps sexy et ventre (déjà aux USA et ailleurs, la France étant en "retard"…) tandis que les autres, sont relégués dans les niches, zoos du "parc humain" avec cacahouètes télévisuelles d'un SP du PAF sommant de croire au réel programmé qui fait du "bien" avec ses humoristes officiels ou le rire permanent celui de "l'homme qui rit"…
Cela fait penser à la façon dont le KKK défend aujourd'hui le drapeau des Confédérés ainsi que les statues de Lee alors que celui-ci ne défendait pas d'abord un "vive l'esclavagisme" mais un vive le droit des peuples au sein de la Confédération à disposer d'eux-mêmes ; ce qui est un débat toujours d'actualité, surtout lorsque l'État fédéral devient un État Patron à l'européenne, un État qui maquille par la "Providence" (RSA et futur "revenu universel") cette division justement entre une élite de néo-courtisan/es et ses canailles "in" distribuée dans tous les rouages de la bureaucratie chic des mé/ga/tro/poles tandis que la majorité de la population, elle, se trouve hors réseau (60% avance Guilluy) c'est-à-dire est mise ainsi en "périphérie" de cette gentrification nouvelle donne : les centre villes rénovés devenant les nouvelles citadelles d'une nouvelle ploutocratie (le terme aristocratie étant trop noble surtout dans sa consonance grecque…) ayant besoin d'une nouvelle domesticité à la saoudienne : les immigrés/réfugiés, avec bras corps sexy et ventre (déjà aux USA et ailleurs, la France étant en "retard"…) tandis que les autres, sont relégués dans les niches, zoos du "parc humain" avec cacahouètes télévisuelles d'un SP du PAF sommant de croire au réel programmé qui fait du "bien" avec ses humoristes officiels ou le rire permanent celui de "l'homme qui rit"…
Hormis
cette critique, et le fait que l'on n'a pas l'impression d'entrevoir une porte
de sortie sinon la révolte de la France d'en bas : mais, hormis les jacqueries,
la Révolution peut aller dans tous les sens et tomber dans les mains des mieux
préparés en route vers une nouvelle dictature néanmoins ; peut-être que la
recomposition actuelle nous fera mieux voir les choses d'ici peu…
Juste un
mot : ce livre de Béatrice
Levet annonce bien le suivant, son "crépuscule
des idées progressistes", ou comment dans la lignée des nouveaux
auteurs d'une obédience commune comme Guilluy Michéa, Guénon, Lasch… est
bien montré en quoi le progressisme supposé des élites bien pensantes s'avère
être plutôt la mise du réel sous un boisseau totalitaire mais à la face d'ange,
gentille, si gentille, comme toutes ses belles stars qui trônent sur la table
basse des coiffeurs ou dans la salle d'attente des "doc" en tout
genre, nous montrant comment il est bien "ringard", "réac",
voire "raciste" et "d'extrême droite" (quatre concepts
indispensables à placer cela peut rapporter gros) de ne pas trouver chic
l'idée même du "trans" mais dévoyée en ce sens qu'au moins le/la
"trans" aimerait changer de sexe parce que la nature s'est trompée de
corps alors que les idéologues et leurs hologrammes (stars, politiques)
veulent, à l'instar des cours décadentes de l'empire romain ou byzantin
polémiquant sur le sexe des anges, obliger à la métamorphose permanente,
seule identité respectée, celle de la non-identité comme présent, tout
un tralala (avec oscars) qui se met en scène dans cette TV-réalité qui
ne dit évidemment pas son nom celle immanente et sulfureuse de cette néo-gentry
transformant la Terre en planétarium et autres happening bulles de champ
et puis s'en vont…dérivées et différentielles, exponentiellement vôtre…les
enfants sont des progénitures miroirs (comme toujours…) après tout…
Là aussi un
livre à bien méditer, l'islam n'étant pas une race mais un discours, Pascal
Bruckner étant pourtant attaqué pour l'avoir dit haut et fort,mais attaqué par
de seconds couteaux (pour l'instant), les premiers n'osant pas trop (ils
préfèrent se servir de Riposte Laïque comme bouc émissaire, oubliant ce
que Voltaire aurait dit à propos de la liberté d'expression et de la défendre,
même si l'on n'est pas d'accord).
C'est ce
que cet auteur fait partie, un peu comme Jacques Julliard, de ces gens
profondément honnêtes intellectuellement qu'il faut lire (même si Bruckner n'a
pas trop compris le phénomène Trump…) parce qu'ils dénoncent cet espèce
d'hara-kiri que promeuvent les adeptes transis de la gauchosphère post
léniniste avides de s'agenouiller devant un nouveau tyran, de communier dans un
grand silence tels ceux que les Althusser, Lacan, Derrida, Bourdieu savaient
créer (Deleuze et Foucault se faisant plus chahuter… sur leur gauche…)
impossible d'émettre la moindre critique sans perdre son statut réitérant ce
que Philippe
Robrieux expliquait bien en son temps sur le PCF. (Un PCF que BHL
critiquait dans son "idéologie française" parce qu'il préférait
encore lire… Descartes et Pascal plutôt que Lénine…)
Bruckner
tente de casser ce nouveau cristal qui a déjà rigidifié les gauches et
droites européennes et américaines, seule la France résiste encore, aussi en
Europe centrale si décriée (pourtant, il n'y a pas que des fascistes en
Hongrie en Pologne ou alors on se soumet aussi à l'autre propagande,
celle de Poutine par un certain biais…)
Alain Bauer
s'étonne au fond que cette doxa dominante cherche bien plus à
surprotéger des populations posées, en creux, comme moutonnières apeurées
prêtes à ne surtout pas faire montre de "haine" que de l'aider à
s'armer déjà spirituellement en se montrant informée, résiliente, prête à la
solidarité multiforme celle d'une société libre et fière de l'être ; il est
vrai que la gentry bio-techno-urbaine au pouvoir préfère se rassurer
auprès de pseudo-criminologues (alors qu'ils ne sont que des sociologues
spécialisés sur l'institution pénale et son histoire) plutôt que de se demander
comment l'on fait pour déjà comprendre que les "terroristes" ne
viennent pas de rien, qu'ils n'ont pas qu'une facette, ne sont pas que
standardisés, que leurs croyances sont autant à prendre en considération que
leur environnement (Taguieff insiste aussi beaucoup là-dessus dans le livre
cité plus haut). Un livre qui revient sur les derniers épisodes sanglants et
les analyse sous cet angle salutaire. D'autant que nous sommes au degré zéro de
l'analyse en réalité…
Enfin, une
petite réflexion sur cet ouvrage qui sera bien sûr honni par les étatistes de
tous bords à qui le mot "libéral" donne de l'urticaire, mais il
convient d'admettre que si l'on ne réduit pas ce terme à celui d'affairisme
alors l'idée d'innovation qui lui est coextensive signifie que la liberté de
penser donc d'innover permet celle d'entreprendre et ainsi nourrit à la fois
l'égalité et la prospérité, ce qui permet, aussi, de dégager un surplus
à même de réduire les inégalités d'héritage (bête noire de Durkheim)
d'améliorer la formation tout le long de sa vie…
En un mot
il n'est pas idiot de penser à l'innovation dans tous les sens du terme
: économique, financier, pédagogique, consumériste, à partir du moment où il
est aussi possible de penser qu'elle doit être au service du "plus
grand nombre" comme le disait Bentham repris par Mill, une idée si
critiquée par les anti-libéraux congénitaux qui ne voit dans l'individu qu'un
incrément/excrément du collectif, ce qui ne veut pas dire que cet individu
s'enferme dans sa bulle prétendue "unique", il y a là une dialectique
de la complexité à penser en effet c'est-à-dire sans s'enfermer dans des
solutions binaires du genre ou nucléaire ou renouvelables, ou fermé ou ouvert,
ou encore et ceci et cela, obligatoirement : le problème n'est
pas tant au fond que chacun/e choisisse sa voi/e/x mais l'impose, c'est, cela,
ce refus, même, qui est le fond originel, absolument, de la
vérité…celle qui a fait de nous son image…la mens…âme du monde, notre
monde…
Voilà… Il y
en a d'autres bien sûr, et heureusement…de bons livres, j'en parle de temps à
autre, quand je commente rapidement, par exemple dans ma revue
de presse quotidienne , abonnez-vous donc aussi à mon fil Twitter :
Et bonnes
vacances !
12/7/2017
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