L'étonnant
au final fut l'admission de fait à l'époque qu'il n'était pas possible d'avoir
une discussion tripartite entre les représentants autochtones, les descendants
européens et les représentants du gouvernement de la Métropole. Pourquoi un
gouvernement d'union nationale algérien n'aurait pas été possible ? C'est que
les représentants de la classe politique française véhiculaient la même vision
racialiste que leurs ennemis du FLN en considérant qu'il n'est pas possible
d'être algérien et européen, juif ou chrétien… L'Algérie ne pouvant être que
musulmane et bien sûr "arabe"…
Dans ce cas de figure au nom de quoi ce ne serait pas la même chose pour
la France ? Ne pourrait être français que des descendants de francs et de
gaulois… Ne parlons pas de la religion… Immédiatement bien sûr un tollé
(hypocrite) s'ensuivrait, "extrême-droite-eu-teu-teu-teu" alors que
c'est pourtant bien ce racialisme là qui a été admis et même défendu entre 1958
et 1962 en Algérie puisque seul le FLN a été reconnu comme représentant unique
des diverses populations habitant cette contrée.
C'est donc bien cette politique racialiste de type en définitive
maurassienne/vichyste appliquée par les gaullistes (avec le fameux "Colombey
les deux mosquées") qui eurent le culot pourtant de le nier en
affublant de ce quolibet discriminant tous ceux qui se battaient pour une
Algérie plurielle et démocratique.
Tant que les gaullistes, mais aussi les communistes les socialistes les
trotskistes, bref tous ceux qui ont
soutenu la politique raciste du
gouvernement FLN, ne reconnaissent pas qu'ils se sont trompés, qu'ils ont été
les complices d'une politique d'extermination de masse (bien sûr calfeutrée)
les plaies non seulement ne se refermeront pas mais au contraire continueront à
se ré-ouvrir et même à alimenter la haine négative contre la France, ce qui ne
peut que renforcer le camp djihadiste et ses collabos.
Il serait temps de voir la réalité en face: l'intimidation meurtrière de
masse a incité des centaines de milliers de descendants européens à s'enfuir
("la valise ou le cercueil") alors qu'ils sont nés là-bas, qu'ils
sont de là-bas, surtout si l'on admet le principe du "droit du
sol" et si l'on admet les principes d'aujourd'hui considérant que la
participation à une Nation ne se réduit pas à ses racines ethniques…
En réalité ceux qui défendent ces principes en prenant la défense des
migrants désireux de rester en France ont été incapables de le faire en Algérie
à l'époque, et sont toujours incapables d'admettre qu'ils ont abandonné non
seulement les descendants européens, mais aussi les autochtones juifs,
berbères, arabophones non musulmans ou tolérants, qui voulaient rester dans
l'horizon d'une sorte d'association plurielle et pluraliste pouvant aller
certes vers l'indépendance mais ce toujours dans une dimension respectant la
diversité ethnique et religieuse.
C'est-à-dire le contraire exact de ce qui s'est passé et qui a pourtant
été soutenu, et est encore soutenu, par ceux-là mêmes qui ont le culot
d'accuser le FN de porter précisément ce discours… Ou le bouc émissaire idéal.
On peut alors comprendre pourquoi à gauche comme à droite, l'hystérie
tient lieu de politique lorsqu'il est question de discuter, ne serait-ce
seulement que de débattre avec celui-ci… Puisqu'ils lui reprochent d'adopter
une politique qu'ils ont défendu et défendent encore en Algérie…Une politique
"essentialiste" voyant en l'Algérie une "terre arabe et
musulmane", et un Institut dit " Arabe" le clame chaque jour à
Paris.
Le FN est en réalité leur miroir déformé qui leur renvoie, à l'instar de
celui de Dorian Gray, tous les stigmates de cette politique racialiste en
même temps honnie ici et défendue là-bas; ou la schizophrénie et
l’hystérie en guise de philosophie politique. Jusqu'à quand ?… Car les
conséquences multiformes deviennent de plus en plus lourdes à supporter.
Lucien SA Oulahbib 24/10/2017
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