C’est un fait acquis, le candidat de la droite et du centre a un rapport un peu spécial avec l’argent. Pour autant, le feuilletonnage de ses turpitudes (supposées à ce stade) laisse un goût bien particulier dans la bouche des électeurs qui, pour être des veaux selon une expression gaulliste consacrée, n’en sont pas pour autant dupes au point d’avaler les manipulations les plus grossières dont les gave une presse asservie. Les forces à l’œuvre derrière la grosse manip’ Fillon sont intéressantes à analyser et les perspectives que celle-ci laisse entrevoir, bien sombres.
Une grosse ficelle bien rose
Dans un pays où la « défense du pluralisme » consiste, pour les journalistes, à faire la chasse au sein de leur corporation, à tout ce qui n’est pas de gôôche, on ne s’étonne plus du parti pris avec lequel les médias nous rendent compte des multiples rebondissements dans les affaires qui touchent les hommes politiques, particulièrement quand ces derniers sont de droite. Il suffit à se remémorer, pour les plus anciens d’entre nous, la mansuétude de ces mêmes donneurs de leçons, avec François Mitterrand, pour se dire qu’à côté de pareil étalon, « l’affaire » François Fillon fait figure de vulgaire adultère d’un greffier de province.
Cela étant posé, force est de constater que le rubricage hebdomadaire des prévarications du candidat de la droite et du centre par un Canard qui n’a jamais aussi bien mérité son qualificatif, ne poursuit qu’un objectif : l’élimination de toute possibilité d’alternance. Le « phénomène Macron » que cette agitprop’ met en avant n’est, en effet, rien d’autre qu’un ripolinage des
vieilles gloires socialistes qui ne se résolvent pas à quitter le pouvoir et les profiteurs qu’ils trainent dans leurs sillages douteux, non plus. Pourtant, leurs frasques fiscales, leurs phobies administratives, leurs mensonges à répétition et surtout leur incapacité à diriger une Nation qu’ils abhorrent devaient, en toute logique, les conduire à une cure durable d’opposition (pour ne pas dire au gnouf, mais soyons démocrates !).
Le résultat de leur incurie — et un peu celle de leur opposition de droite « républicaine », il faut bien l’avouer — ayant propulsé le Front National à des niveaux impensables il y a de cela 10 ans seulement, le concurrent qui arrivera derrière Marine Le Pen le 23 avril prochain est certain de l’emporter. D’où l’idée, particulièrement sournoise, des machiavels de la socialie parisienne, de placer leur créature venue des limbes, face à la fille de son père au soir du premier tour de la présidentielle. Le fameux 21 avril à l’envers pour lequel tous les journalistes frétillent de la queue depuis 15 ans est ainsi, enfin, en passe de se produire.
Un bon foutage de gueule
Il faut bien admettre que François Fillon prête le flanc à la critique. La prudence la plus élémentaire ne l’a pas conduit à mettre ses affaires en ordre, avant de se lancer dans le marigot, pas plus qu’elle ne l’a détourné de l’idée de se faire offrir des costumes hors de prix. Je veux bien me persuader qu’au-delà d’un certain seuil, il finit par atteindre le « point Chirac » en deçà duquel, tout nouveau scandale ne fait que le renforcer, mais il faut bien reconnaitre que la situation n’est pas pour trés brillante. Il est cependant bien cocasse de voir les arbitres des élégances tenter de démontrer, par ses travers, son « inféodation » aux puissances de l’argent et autres lobbys.
Nos bien-pensants nous prennent, ce faisant, pour des quiches, d’abord et avant tout parce que leur chérubin, pour sorti des limbes qu’il soit, ne vient pas, pour autant, du ruisseau d’eau pure où frétille l’utilité publique. Depuis Napoléon, la banque Rothschild est plus connue pour se préoccuper de ses intérêts bien compris que du bonheur commun. Ensuite parce que Patrick Drahi (SFR), Pierre Bergé (YSL) et autres Mathieu Pigasse (Fnac/Darty/Le Monde) et Xavier Niel (Free) ne sont pas spécialement comptés au nombre des philanthropes désintéressés. Enfin, si la droite « collusionne » parfois intensément avec les lobbys pharmaceutiques, industriels et agricoles, prétendre que la gauche est, en la matière, pure comme une colombe de la paix en territoire palestinien est une vue de l’esprit ! Passons, rapidement, par charité chrétienne, sur les accointances du Préfet du Prétoire avec les laboratoires Servier et concentrons-nous sur tout ce que l’humanisme solférinien compte de rapports troubles avec (au choix) : les journalistes, les LGBT, les instituteurs, les mutuelles, les barbus islamisés et autres syndicats ne représentant plus que les fonctionnaires, pour conclure que finalement le lobby est à la politique ce que le croyant est à l’Église : une base, un socle. Si nous ne voulons plus que les lobbys fréquentent nos politiciens, il faut diminuer d’urgence la place de l’État, mais ça, c’est un autre débat qu’il est urgent d’escamoter.
Nos bien-pensants nous prennent, ce faisant, pour des quiches, d’abord et avant tout parce que leur chérubin, pour sorti des limbes qu’il soit, ne vient pas, pour autant, du ruisseau d’eau pure où frétille l’utilité publique. Depuis Napoléon, la banque Rothschild est plus connue pour se préoccuper de ses intérêts bien compris que du bonheur commun. Ensuite parce que Patrick Drahi (SFR), Pierre Bergé (YSL) et autres Mathieu Pigasse (Fnac/Darty/Le Monde) et Xavier Niel (Free) ne sont pas spécialement comptés au nombre des philanthropes désintéressés. Enfin, si la droite « collusionne » parfois intensément avec les lobbys pharmaceutiques, industriels et agricoles, prétendre que la gauche est, en la matière, pure comme une colombe de la paix en territoire palestinien est une vue de l’esprit ! Passons, rapidement, par charité chrétienne, sur les accointances du Préfet du Prétoire avec les laboratoires Servier et concentrons-nous sur tout ce que l’humanisme solférinien compte de rapports troubles avec (au choix) : les journalistes, les LGBT, les instituteurs, les mutuelles, les barbus islamisés et autres syndicats ne représentant plus que les fonctionnaires, pour conclure que finalement le lobby est à la politique ce que le croyant est à l’Église : une base, un socle. Si nous ne voulons plus que les lobbys fréquentent nos politiciens, il faut diminuer d’urgence la place de l’État, mais ça, c’est un autre débat qu’il est urgent d’escamoter.
En résumé, rien n’est plus inféodé aux intérêts particuliers qu’un homme politique qui compte précisément sur la somme de ceux-ci pour gagner les élections. Les Français en sont du reste les premiers complices, eux qui exigent de leurs élus qu’ils se consacrent à la défense de leurs prés carrés. Chaque électeur a des besoins qu’il entend bien voir satisfaits, selon le saint principe qui veut que tout ce qui est aux autres soit négociable, quand tout ce qui vous appartient est sacré. Dans ce pays, la réforme c’est toujours pour le voisin et les privilèges sont tous odieux à l’exception des siens.
Le quinquennat de tous les dangers
Ne nous leurrons pas. À force d’être au pied du mur, nous finissons par y arriver. Cette élection est capitale, car elle est celle de la dernière chance pour le système qui nous a gouvernés depuis la fin des années 60 : la construction européenne. Soit il parvient à corriger ses tares et à améliorer durablement les conditions de vie d’une majorité de Français et il perdure. Soit il persiste dans sa dégénérescence et continue de n’être utile qu’à un nombre de plus en plus restreint de nos compatriotes et il sombre.
La menace Le Pen n’est efficiente, en 2017, qu’auprès des gogos. À supposer qu’elle parvienne à se hisser à l’Élysée, ce qu’elle ne pourrait éventuellement réaliser que face à Hamon ou Mélenchon, elle ne pourrait strictement rien y faire, puisqu’elle ne disposerait pas de la majorité législative nécessaire pour gouverner à sa guise. C’est ainsi, du reste, que l’on se rend compte de la solidité des institutions dont nous a dotés le général de Gaulle. Contrairement à ce que nous serinent les ânes rouges qui réclament une sixième république, nous ne sommes pas en monarchie présidentielle. Le Président n’est omnipotent que s’il s’appuie sur une majorité à l’Assemblée. À défaut, il a certes les prérogatives d’une reine… mais celle d’Angleterre.
La menace Le Pen n’est efficiente, en 2017, qu’auprès des gogos. À supposer qu’elle parvienne à se hisser à l’Élysée, ce qu’elle ne pourrait éventuellement réaliser que face à Hamon ou Mélenchon, elle ne pourrait strictement rien y faire, puisqu’elle ne disposerait pas de la majorité législative nécessaire pour gouverner à sa guise. C’est ainsi, du reste, que l’on se rend compte de la solidité des institutions dont nous a dotés le général de Gaulle. Contrairement à ce que nous serinent les ânes rouges qui réclament une sixième république, nous ne sommes pas en monarchie présidentielle. Le Président n’est omnipotent que s’il s’appuie sur une majorité à l’Assemblée. À défaut, il a certes les prérogatives d’une reine… mais celle d’Angleterre.
Pour l’immédiat donc Le Pen ne sert d’épouvantail qu’aux moineaux du vivre ensemble effarouchés. En revanche, si, ce qu’à Dieu ne plaise, le système parvenait à installer son putto à l’Élysée, il en irait autrement. Gageons, sans trop de risques de nous tromper, que — les chiens ne faisant pas des chats — la France de Macron ressemblera bigrement à celle de François Hollande, avec Gérard Collomb en cadeau bonux. Cette persistance dans le rienbranlisme et le c’estlafauteaucirconstancisme ne nous produira rien de bon, je le crains. Si au milieu de ce quinquennat de rêve, l’affaire Fillon se dégonfle et aboutit à un non-lieu, ce qui au vu des charges n’a rien d’exclu, il y a fort à parier que le « Peuple de droite » aura fortement l’impression de s’être fait posséder le fondement par un régiment de hussards. Si l’on ajoute à cela, la cohorte des cocus qui auront cru qu’avec Macron le changement c’était vraiment pour maintenant et puis que finalement… bon ben non… Le nombre d’électeurs désireux d’envoyer promener le système risque fort d’atteindre le seuil critique nécessaire pour faire de Marine Le Pen (ou de sa nièce) la première femme présidente de la République avec, cette fois-ci, une majorité à l’Assemblée. À partir de là, tout est possible et le changement risque d’être très brutal pour les bisounours.
Conclusion : nous n’avons plus le luxe du choix
Nous en sommes donc plus au crépuscule des Dieux de l’ENA qu’à l’aube d’une ère nouvelle et radieuse. La forte odeur de pourriture qui s’échappe de cette présidentielle, ne nous laisse pas espérer des lendemains qui chantent, tant les tenants de l’ordre ancien sont vissés dans leurs certitudes et caparaçonnés dans les armures de leurs privilèges intangibles. Tout est réuni pour que rien ne bouge et rien ne semble devoir changer. Nous ne pouvons, hélas, plus nous le permettre. Nos dettes, les islamistes, les Chinois et maintenant les Américains ne nous laisseront pas l’occasion de différer, sans cesse, les réformes que nous savons indispensables à notre résilience. À défaut, nous allons droit vers la partition, l’ensauvagement et l’anéantissement.
Nous avons touché l’iceberg et nous nous enfonçons de plus en plus. Le problème de notre Titanic actuel c’est que, si l’orchestre continue de jouer sur le pont des Premières classes, la musique n’hypnotise plus que les secondes et les troisièmes. Les nantis mondialisés sont déjà dans les chaloupes et regardent, au loin, le navire s’enfoncer, tout en dissertant, à pieds secs, sur ses défauts de construction.
François Fillon n’est peut-être pas la panacée. Il a bien des défauts et semble bien âpre au gain. Pourtant, malgré toutes ses tares, il n’a pas encore baissé les bras et tente de sauver le navire en perdition. Le champs d’orties médiatique dans lequel il se meut péniblement, contraste singulièrement avec le tapis de roses que les journalistes déploient servilement au-devant des pieds de leur créature. Ce faisant, le courage et l’obstination dont il fait preuve dans cette campagne inouïe, nous serons au final certainement plus utiles, face aux périls qui nous menacent que le contentement, le conservatisme et le narcissisme d’un Emmanuel Macron.
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