dimanche 31 mars 2013

Etats-Unis : pour 1 emploi public supprimé, 5 emplois créés dans le privé

Etats-Unis : pour 1 emploi public supprimé, 5 emplois créés dans le privé
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Face à la montée incessante du chômage, les gouvernants français ne veulent pas envisager la réforme radicale : supprimer des emplois publics. C’est pourtant ce qu’ont fait les Allemands depuis plusieurs années et les Etats Unis depuis trois ans. Avec succès. Pourquoi ?
Et si l’une des recettes principales pour stimuler la création d’emplois dans le privé était la suppression massive d’emplois publics ? Alors que l’économie française ne cesse de s’enfoncer, l’économie américaine donne de véritables signes de renouveau et – surtout - crée des millions d’emplois. Les chiffres viennent de tomber : depuis février 2010 et jusqu’à février 2013, l’Amérique a créé 5.2 millions d’emplois. On est passé de 129 millions d’emplois dans le privé (après une baisse de 9 millions depuis janvier 2008) à plus de 134 millions d’emplois. Tous les secteurs en ont créé : l’industrie, la construction, le commerce, les services, etc…  
41.000 emplois détruits en 3 ans en France et 5.2 millions créés aux Etats-Unis
Les chiffres de l’emploi en France ne sont pas du tout les mêmes. Après avoir détruit 190 000 emplois en 2008 et 260 000 en 2009, l’économie a vu la disparition de 100 000 emplois en 2012 (on envisage 152 000 destructions en 2013) après une stagnation en 2010 ( +32 000 emplois créés) et en 2011 (+ 27 000 emplois) ; c’est largement insuffisant pour enrayer la hausse du chômage qui atteint aujourd’hui 10.2 % alors qu’elle est à 7.7 % aux Etats-Unis.  Entre 2010 et début 2013, la France a détruit 41 000 emplois nets alors que l’Amérique en créait 5.2 millions. 
Pourtant, la crise a plus rudement secoué l’économie  de l’autre côté de l’océan, tandis que les Français auraient dû être protégés par le fameux  « modèle social que tout le monde nous envie ». Alors, pourquoi l’Amérique a-t-elle réussi a redynamiser la création d’emplois dans le privé ? 
Réforme de l’Etat aux Etats Unis
Regardons du côté des emplois publics et de la réforme de l’Etat. Entre 2010 et début 2013, les Américains ont supprimé 1.2 millions d’emplois dans le secteur public ! De 23 millions, on est passé à 21.8 millions (administration centrale et fonctionnaires territoriaux). Plus de 400 000 postes de fonctionnaire centraux ont été supprimés et aussi plus de 700 000 postes de fonctionnaires territoriaux. 
Sur la même période (2010 -2013), le secteur public français est resté pratiquement inchangé, comme le souligne d’ailleurs la Cour des Comptes. Nous avons entre 6 et 7 millions de fonctionnaires (en comptant tous ceux qui sont payés avec l’argent public) et les quelques petites économies réalisées grâce au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux ont été largement compensées par l’embauche de fonctionnaires contractuels et locaux et par la hausse des rémunérations.  D’ailleurs, les dépenses de personnel ne cessent d’augmenter, tant au niveau national que local. Et après les annonces du gouvernement, on se dirige vers la création de 6 000 emplois nets dans la fonction publique en 2013. En 2010 on avait 1 844 000 agents territoriaux, fin 2012, on était à environ 1 857 000 (+ 13 000), en suivant la courbe des créations d’emplois publics. Très loin des suppressions d’emplois publics en Amérique. 
Moins d’emplois publics, c’est bien plus d’emplois privés
Faut-il s’en étonner ? Les comparaisons statistiques sont instructives, et les corrélations très nettes : moins d’emplois publics c’est bien plus d’emplois privés. Mais il y a deux raisons profondes à cela :
- La première est que la diminution des emplois publics signifie aussi la baisse des charges publiques, donc des impôts : l’argent est rendu à des personnes qui vont épargner, investir et entreprendre, donc créer des richesses et des emplois. Parallèlement les lourdeurs bureaucratiques diminuent avec la taille des administrations. L’initiative privée est libérée.
- La deuxième est que la même dépense est plus productive dans le secteur privé, où il y a une obligation de productivité, donc d’innovation, d’adaptation. L’entreprise privée s’efforce de connaître les besoins à satisfaire, la qualité et la quantité de biens marchands à produire, alors qu’il n’y a guère de mesure ni de limite à l’extension de la production de biens « publics » ou réputés tels.

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