J'ai écrit ce petit texte (publié en son temps par "Le Cercle Les Echos") en mars 2012, depuis nous savons que de John Galt français, aucun n'a montré le bon de son nez. Alors sera-ce pour 2017 ? Avec un Nouveau Logiciel pour la France peut-être !
Je vis actuellement une expérience aussi passionnante
qu’inquiétante : lire, le soir avant de s’endormir quelques pages du livre
écrit par Ayn Rand (La Grève), après avoir suivi en soirée les émissions
politiques et d’informations sur la télévision, avoir lu les journaux, écouté
la radio et parcouru les nombreux messages que m’adressent mes amis sur Facebook.
Oui, cette expérience est passionnante, l’histoire romantique écrite par cette
excellente philosophe, romancière, scénariste qu’était Ayn Rand fait froid dans
le dos, cette Amérique industrielle qui était au sommet de sa gloire, sombre au
fil des 1165 pages, dans un état de déliquescence tel
que la belle prospérité
décrite au début de l’histoire bascule vers une situation de désolation. Plus
rien ne fonctionne, les industries minières, pétrolières, ferroviaires,
automobiles, même agricoles disparaissent l’une après l’autre. Les grands chefs
d’entreprises qui avaient fait la santé, le bonheur et le luxe de tout un pays
disparaissent sans donner d’adresse. Que se passe-t-il ? Qui est John Galt,
se demandent les acteurs de ce roman ? Il faut arriver à la page 197 pour
connaître l’élément qui semble avoir déclenché ce cataclysme. Non l’Amérique
n’a pas perdu à l’époque son triple A, c’est bien pire, le gouvernement a
promulgué une loi antitrust. Un personnage du roman dit alors « Tu ne crois pas qu’elle (la loi antitrust)
sera encore en vigueur dans 3 ans ? Après tout ce qui vient de se passer,
cette foutue législation sera balayée. Le pays tout entier est avec nous … Il
existe à Washington une poignée d’hommes d’envergure disposés à mettre la loi
antitrust au rancart dès la prochaine session parlementaire. ». Ce
texte a été écrit en 1957 !
Cette directive semble alors déclencher tout une série de
catastrophes que le gouvernement ne réussit qu’à amplifier par des décisions,
empreintes d’une apparente bonne volonté, consistant à vouloir faire le bien des
hommes malgré eux, en fonction, non pas des capacités de chacun à satisfaire
ses besoins, mais en répondant à leurs besoins. C’est bien pour ça, comme je
l’écrivais au début de ce texte, que ce qu’on peut lire et entendre aujourd’hui
résonne comme une illustration de ce qui se serait passé dans cette Amérique
décrite par Ayn Rand. Nos politiques, nos gouvernements ont fait et continuent
de faire tout ce qu’ils peuvent pour le bonheur des peuples ! C’est la
« grande nurserie » comme l’écrivait Mathieu Laine. L’État
providence, avec les RSA, les allocations, de chômage, familiales, pour le
droit au logement, pour la grande précarité, etc. sauf que ça ne fonctionne pas,
puisque la machine industrielle est en panne. Où sont nos grands chefs
d’industrie, ont-ils disparus ? Non pas, comme dans le roman de Ayn Rand,
ils ne sont pas partis reconstruire un nouveau monde dans une improbable
Atlantide dans les Rocheuses. Grace à la mondialisation et par la faute de
l’État, ils ont déménagé leurs entreprises en Europe de l’Est ou même en Chine,
en Inde et au Brésil. Sans cette mondialisation tant décriée, ils auraient sans
doute fait comme les personnages du roman, et on ne serait pas près d’espérer
les retrouver. Qu’est ce qui peut sauver la France ? Les entreprises qui
résistent encore comme La « Taggard Intercontinentale » du roman, au
moment de ma lecture ? Les petites entreprises qui doivent payer pour les
grandes qui ont expatrié leurs capitaux ? Non ça ne peut pas fonctionner,
l’État est trop généreux pour ceux de plus en plus nombreux qui ont des besoins
(des droit à), puisqu’il n’a plus d’argent.
Alors qui est John Galt ? Dans le roman d’Ayn Rand il
apparait à la page 1006 dans un discours retransmis sur toutes les fréquences
radio du pays, il explique pourquoi l’Amérique en est arrivée là et quel
sursaut serait nécessaire pour qu’elle s’en sorte et redonne confiance à ceux
qui produisent pour leur profit et bien sûr aussi pour le profit et le bonheur
de ceux qui font marcher la machine avec eux. Les 62 pages qui suivent, sont le
testament d’Ayn Rand, la philosophe libérale, il faut lire au moins celles-là,
si on n’a pas le courage d’affronter les 1165 pages du roman. Mais vraiment ce
serait dommage.
Au point où j’en suis du livre, un personnage du
gouvernement de Washington, enfin un peu touché par le discours de John Galt
cherche à le retrouver, pour lui proposer de négocier et qu’il puisse appliquer
ses méthodes pour sauver le pays. Mais malheureusement John Galt reste
introuvable. Le retrouvera-t-il ? Ceux qui ont lu les dernières pages le
savent, je n’attends pas qu’ils me le disent, d’un tel suspens je veux me
délecter tranquillement au rythme où en France nous avons encore le droit de
rêver : un John Galt français existe-t-il, et si oui où se
cache-t-il ?
Que fait ce long texte dans la rubrique de l’élection
présidentielle de 2012 devez-vous vous dire ? Tout simplement : Je
cherche notre John Galt, aura-t-il le talent et le courage de se découvrir
avant fin mars 2012 ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire