Stables, ou quasiment : les
chiffres du chômage, pour une fois moins catastrophiques, reflètent ce
que les statistiques récentes indiquaient en pointillé. C'est,
peut-être, la fin de la dégradation de notre économie.
La
réaction normale, face à ce genre de signe encourageant, devrait être
de libérer les entreprises, de conforter les patrons (ceux qui créent
les emplois), d’accentuer la baisse du coût du travail et la recherche
de compétitivité. Autrement dit, tout devrait être mis sur le traitement
économique du chômage. Mais non, le gouvernement va accélérer le
traitement social du chômage. Au lieu de tout faire pour créer de vrais
emplois durables, la France va renouer massivement avec ces
constructions baroques, petits boulots et emplois supplétifs, financés à
grand renfort de subventions publiques.
Bien
entendu, cette manipulation de la réalité statistique est destinée à
permettre que la promesse de François Hollande soit réalisée : inverser
la courbe du chômage à la fin de l’année. Cela coûtera au budget de
l’Etat quelques milliards d’euros, sommes qu’il aurait été plus utile
d’économiser pour avoir une chance de maîtriser nos dépenses publiques.
Mais non, l’effet n’aurait pas été immédiat. Le traitement économique du
chômage n’a pas de vertu politique.
A Bruxelles,
la Commission ne devrait donc pas tarder à comprendre pourquoi François
Hollande refuse sèchement que le chemin du retour à la sagesse des
finances publiques lui soit balisé : il sait déjà que ces
engagements-là, vis-à-vis de l’Europe, ne pourront pas être tenus.
Nicolas Beytout
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