Par Lucien SA Oulahbib
Partons des conséquences pour commencer : en assénant que l'on peut être sans cesse en déficit on hypothèque d'abord le présent car à quoi bon innover transformer se bouger puisque l'argent, tel le pétrole, coule à flots ? Cette sorte de rente financière est à double tranchant comme on le voit au Venezuela, en Algérie…Officiellement ce déficit devrait servir pour l'investissement du moins en bonne logique keynésienne, en réalité il sert au fonctionnement, aux ristournes électorales, à quelques augmentations salariales aussi, et ce "multiplicateur", politique, entretient peu à peu l'immobilisme, puis le gaspillage, avec la lenteur des services rendus, les produits de moins en moins attractifs, mais peu importe puisque une sorte d'hélicoptère monnaie (distribution à tout va) peut y pallier, renforçant alors l'idée de travailler de moins en moins puisque cela n'a en fait plus aucune différence, cela n'a plus aucune conséquence tangible, surtout avec des taux d'intérêts quasi nuls voir négatifs, et d'abord tous les grands pays font de même, alors…
Certes cela se paye ; car les prix restent bizarrement fixes (ils devraient pourtant baisser eux aussi puisque le déficit serait là pour combler, y compris celui des cotisations sociales qu'il serait possible de subventionner par l'hélicoptère monnaie comme l'envisagent certains à "la gauche de la gauche"…). la conséquence de cette fixité étonnante des prix fait que les
produits et services français sont plus chers que leurs concurrents; d'où par exemple le fait que la SNCF achète des locomotives plutôt à Siemens qu'à Alstom…
Il se trouve que cette dernière entreprise reste bénéficiaire mondialement, tout comme Total et d'autres encore, alors qu'ils perdent de l'argent en France… ce qui veut dire, en premier lieu, que n'étant pas des États, et devant respecter certaines règles comptables aux niveaux européens et mondiaux, les entreprises privées ne peuvent pas être en permanence en déficit, sauf les plus hybrides ou "mixtes" comme la SNCF, EDF qui perdent des milliards mais arrivent à faire passer cela pour de l'investissement…
Mais en second lieu cela créé une situation de rente également en ce sens où par captation politique les partisans du déficit forgent une sorte de nouvelle aristocratie (et son clergé médiatique) qui va maintenir debout des pans entiers d'une industrie morte mais subsistant par le pompage des bénéfices effectués dans le monde sur le dos de populations captives suant le burnous au profit des "travailleuses et travailleurs français" ainsi sauvés de la banqueroute par l'exploitation de plus petits que soi.
Pour compenser les administrateurs de cette rente veulent bien ouvrir les frontières aux réfugiés du monde entier (y compris climatiques désormais) qui peuvent ainsi bénéficier de cette manne financière illimitée produite par des banques centrales désormais en roue libre.
Les partisans du déficit voient ainsi la possibilité de voiler leur égoïsme hypocrite ; de compenser une démographie moribonde en injectant sans aucune précaution des tonnes de population censées servir de nouvel humus ; et ces Tartuffe en campagne font en sorte de le (dé)voiler en édictant des contraintes morales irréalisables mais très culpabilisatrices et lucratives sur le marché des idées celles de "l'impôt mondial", de la lutte contre les "inégalités", contre "le réchauffement climatique" ce qui ne mange pas de pain puisqu'il coulera encore beaucoup d'eau sous les ponts avant que ces idées ne se réalisent ou alors lorsque les poules auront des dents, mieux encore lorsqu'elles les perdront… bref, cachez ce sein que je ne saurais voir…
Car cette façade respectable permet de masquer, tel un village Potemkine, le renforcement bureaucratique étatique généralisant l'assistanat de fait via la manne des "dépenses sociales" ; le déficit public, en asséchant la concurrence réelle, en multipliant les connivences entre les grands groupes et les États, fabrique en réalité un nombre toujours plus grand de miséreux, tout en le mettant bien sûr sur le dos du méchant "marché mondial ultra libéral".
Le tour est alors joué, la boucle bouclée, certains sont, ad vitam aeternam, plus égaux que d'autres, pour notre bien, que la paix soit avec vous… Peu importe si l'ordre social basé sur le travail multiforme s'effondre au profit des clientélismes, de l'argent facile distribué par des diverses officines, voici revenu le temps des oligarchies ploutocratiques et leur toile mondialisée. L'esprit moderne, celui de cette liberté d'être cherchant à parachever son accord avec lui-même par le souci d'être bien ensemble, se meurt…
Mais il est train de se reconstituer aussi…
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