lundi 23 janvier 2017

Trump, ses électeurs ne sont pas ce que l’on croit

Etonnant voire effarant de constater que la plupart des commentateurs (de par le monde!) en viennent d’une part à expliquer l’adhésion à Trump par le vote et soutien des « déclassés » et d’autre part à considérer que tôt ou tard les étrangers en général et les musulmans en particulier seront/sont les « juifs » stigmatisés puis éliminés par les nazis. Or, rien n’est plus faux que cette double affirmation. Concernant la première, Romain Huret observe (dans le Monde !) qu’il faut plutôt y voir l’alliance entre une « élite conservatrice et une Amérique pauvre et ouvrière » ; Etienne Girard (dans Marianne) avait également relativisé cette réduction aux déclassés  ; on peut ajouter que Trump récupère surtout le vaste mouvement transversal des Tea Party qui regroupent celles et ceux qui ne veulent pas une étatisation de leur vie à la manière européenne d’infantilisation et de bourrage de crâne. 

Ce qui amène au second point : le fait de refuser que certains musulmans prétendent parler au nom de tous les leurs pour réclamer des droits incompatibles avec la laïcité (comme le financement et le prêt de locaux) et avec l’égalité homme/femme comme le relate le nouveau livre de Georges Bensoussan, la France soumise (Albin Michel, préface d’Elisabeth Badinter) où est expliqué en long et en large que loin d’être traqués ces militants
s’accaparent l’islam et s’imposent comme interlocuteurs, tout comme les bolcheviks quoique minoritaires dans les Soviets se sont imposés contre les socialistes révolutionnaires et les anarchistes en les écartant puis en les éliminant le tout au nom du Prolétariat ; aujourd’hui les radicaux islamiques écartent les associations traditionnelles,se nourrissent des contradictions du consumérisme dominés par les nihilistes du postmodernisme (dont Finkielkraut devient de plus en plus le héros en considérant que la jeune fille qu’a violé et sodomisé Polanski alors qu’il l’avait drogué, après tout, « n’était pas une enfant » dit sans rire Finkielkraut) or cette avancée notable dans certains quartiers et institutions si en effet elle est encore minoritaire fait de plus en plus pression sur celles et ceux qui aimeraient épouser tranquillement un mode de vie moderne c’est-à-dire tolérant ouvert posant la liberté l’égalité et la solidarité comme fondements de la citoyenneté en particulier française. Et on ne voit guère de réelle mobilisation hormis ceux qui ont fait alliance implicite avec ces militants en les soutenant comme autrefois en Iran ou en Algérie dans leur OPA sur leurs congénères. 

Aussi lorsque Trump mais aussi d’autres responsables politiques européens posent que cette radicalisation si elle s’avère s’amplifier au sein de ladite « communauté musulmane » nécessite alors de faire le tri en son sein du moins si l’on veut respecter précisément notre mode de vie aux antipodes du racisme anti-israélien, de l’infériorisation des femmes, de la remise en cause des analyses scientifiques sur l’origine du monde et de la vie. Celles et ceux qui font mine d’établir un parallèle entre la lutte contre le radicalisme islamique et la chasse indifférenciée contre les Juifs lors des années 30-45 en Allemagne en URSS en France sont des menteurs et en effet des collabos dont il faut se méfier car ils tiennent nombre de médias et des pans entiers de l’appareil scolaire sans parler de l’appareil d’Etat. Ce sont eux qui poussent vers la guerre civile et qui pour l’instant acceptent soutiennent que dans nombre de quartiers les citoyens français marchent les yeux rivés au bitume de peur qu’ils ne croisent le regard de ces militants puisque ceux-ci y verront immédiatement du racisme si on les regarde fièrement, si au fond tel Gavroche l’on résiste et l’on refuse l’occupation informelle de l’espace par les nouveaux Versaillais.


Lucien Samir Oulahbib

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