Entretien réalisé par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF
Le groupe privé Siparex accompagne les PME non seulement financièrement, mais aussi dans leur gestion. Entretien avec Bertrand Rambaud, son président, qui estime que l’Etat rendrait de meilleurs services aux PME en allégeant les charges sociales et fiscales, et en donnant de la souplesse dans l’emploi.
M. Rambaud, vous présidez un Groupe qui a plus de 35 ans d’histoire. Comment définissez-vous votre travail et quelle place (les chiffres-clef)
occupe Siparex aujourd’hui dans le monde du capital investissement ?
> Le métier de Siparex est d’accompagner les entreprises de taille petite et moyenne, que ce soit en finançant leur croissance ou dans leur transmission. Notre métier est d’être actionnaire minoritaire ou majoritaire aux côtés d’entrepreneurs, de familles. Nous sommes un intervenant financier qui, au-delà de l’apport en capital, a un rôle de support des dirigeants dans leurs développements, dans l’évolution de leurs structures humaines et dans l’accompagnement lors de croissances externes. Nous mettons à leur disposition le réseau de Siparex qui a 35 ans d’histoire, construit autour de 700 sociétés accompagnées depuis la création du Groupe et d’une centaine d’investisseurs qui nous financent. Nous sommes un acteur indépendant et important dans le paysage français, puisque nous gérons plus d’un milliard d’euros et que nous investissons chaque année une centaine de millions d’euros dans ces entreprises, essentiellement françaises et pour certaines d’entre elles implantées en Italie et en Europe du Sud.
Le monde de la finance est mal perçu par les Français, surtout depuis la crise de 2008. Comment faites-vous pour passer un message positif auprès des médias ?
> Le monde de la finance est mal perçu parce qu’il y a eu des abus lors d’opérations financières spéculatives mais il ne faut pas généraliser. La finance ne se limite pas à ce type d’opérations. Il y a aussi une finance de patience, d’accompagnement. Ce sont des valeurs que nous défendons depuis toujours chez Siparex. Notre message est de parler des entreprises que nous accompagnons, des entrepreneurs, de leurs projets mais pas du montage financier, qui est bien sûr nécessaire puisque c’est une technique indispensable pour l’exercice de notre métier.
Votre rôle est essentiel dans le développement d’une entreprise et dans la création d’emplois. La France, qui souffre d’un taux de chômage terriblement élevé, a besoin d’investisseurs comme vous. Que manque-t-il à nos entreprises pour créer encore plus d’emploi ?
> La France est un pays d’entrepreneurs, on ne le dit pas assez. Nous le vivons au quotidien dans toutes les régions où nous sommes présents. Il existe beaucoup d’initiatives. Que faut-il faire ? Il y a des entrepreneurs offensifs, conscients que le monde bouge et qui veulent s’inscrire dans cette mutation en réalisant des acquisitions ou par des ouvertures internationales. Nous sommes dans un monde trop administré, la crise est une crise d’Etat avant d’être une crise économique. Il faut que l’Etat réduise son train de vie, s’allège et par voie de conséquence sa première responsabilité est d’alléger les charges sur les sociétés, les charges sociales et fiscales, et de donner de la souplesse dans l’emploi. Si on arrive à faire bouger ces lignes, on aura une économie française plus compétitive. Nous avons en France des savoir-faire, de l’innovation, nous n’avons pas à rougir devant nos partenaires européens.
Si, demain, vous êtes nommé ministre de l’Economie et des Finances, quelles seraient les trois premières réformes que vous mettriez en place ?
> D’abord je ne suis pas candidat ! Les réformes nécessaires sont celles que j’ai évoquées précédemment. Je ne comprends pas pourquoi on n’engage pas une réforme structurelle de nos modes de financement publics – Etat, collectivités. Il faut remettre l’entreprise au cœur de l’économie. Par comparaison, en Allemagne, la population est extrêmement solidaire et fière de son tissu économique, ce qui n’est pas le cas en France. Il faut des actions très concrètes et ciblées : plus de simplicité administrative, baisse des charges… Il y a un besoin de réformes lourdes.
Quand une entreprise est en difficulté, on prend des mesures immédiates. Nos états sont en difficultés. Il convient d’agir avec force et détermination.
Quand une entreprise est en difficulté, on prend des mesures immédiates. Nos états sont en difficultés. Il convient d’agir avec force et détermination.
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