Débat : La politique à faire
Suite au récent débat sur le statut de l’élu, le cumul des mandats et les manières de réformer la vie politique, la Fondation pour l’innovation politique a souhaité écouter le point de vue de représentants de la jeune génération sur ces sujets. Faut-il démocratiser ou moraliser la vie politique ? Une équipe de stagiaires de la Fondation ont discuté librement sur la politique à faire en France avec Dominique REYNIÉ – directeur général de la Fondation et Anaïs ALLEMAND chargée de mission. Six courtes vidéos ont émané de ces débats, traitant chacune d’une proposition pour rénover la vie politique.
1. Le cumul des mandats
La première vidéo traite de la question du cumul des mandats. La France est championne européenne dans ce domaine, que ce soit le cumul dans le temps, mais également le cumul simultané, vertical (un mandat national et un mandat local) ou horizontal (plusieurs mandats locaux sans lien hiérarchique). Pour les débattants, la moyenne d’âge élevée des parlementaires (62 ans pour les sénateurs et 55 pour les députés) entraine un détachement avec la jeunesse, car les parlementaires ne les représentent pas du fait du décalage générationnel et de l’évolution de la société.
2. Le tirage au sort
La Fondation pour l’innovation politique propose d’attribuer par tirage au sort 10 % des sièges des conseils municipaux dans les villes de plus de 3 500 habitants. Il faut ainsi combiner une assemblée d’élus avec ceux tirés au sort. Cette proposition pourrait amener en politique des personnes qui n’auraient pas eu l’ambition ou oser se présenter.
Cela incarne une forme de démocratie participative. La Cité athénienne avait déjà utilisé ce procédé du tirage au sort. Pourtant plusieurs limites ou questions émanent de cette solution, doit-on obliger les personnes à exercer un mandat ? Y-a-t-il un problème de compétences des personnes tirés au sort ? Est-ce que ces dernières ne risquent-elles pas d’être récupérées politiquement par des partis ? Un contrôle a posteriori sur les conflits d’intérêts éventuels doit alors être mis en place.
3. Le statut de l’élu
Cumul des mandats, surreprésentation de certaines catégories socioprofessionnelles sont des constantes de la vie politique française. La création d’un statut de l’élu permettrait de proposer une solution aux élus en cas de non-réélection, d’éviter les conflits d’intérêts et de permettre un meilleur renouvellement de la vie politique. Les étudiants partagent l’idée qu’un homme politique se dévoue à la nation et porte l’intérêt général.
4. Lieux de pouvoir et élitisme
Les étudiants ont également réfléchi aux les symboles et aux lieux de pouvoir français. Alors que le Président français siège toujours dans le Palais de l’Elysée et que les ministres travaillent dans des locaux inadaptés, le premier ministre norvégien se déplace comme tout le monde en métro. C’est également l’occasion de réfléchir aux élites politiques françaises, provenant toutes de la même école, voire de la même promotion. Ne faudrait-il pas changer leur recrutement (en tenant compte de la maitrise des nouvelles technologies par exemple) ou le diversifier ? Les étudiants parlent même d’aristocratie politique, ce qui créé une fracture avec la jeunesse, dans un pays qui se dit très démocratique.
5. Les femmes en politique
Alors que les femmes représentent la moitié de la population française, elles sont encore sous-représentées politiquement. Que peut-on faire, alors les partis politiques préférèrent payer des amendes plutôt que d’avoir plus de femmes ? La politique des quotas est souvent décriée, pourtant cela peut sembler être la seule solution pour enlever certaines barrières économiques et sociales envers les femmes. Existe-t-il un machisme ambiant en politique, les femmes y participent-elles en se consacrant davantage au social, à la santé et à l’éducation ? Pourquoi n’avons-nous pas de femmes Présidente ou Premier ministre ? Ce sont quelques unes des questions que se posent les participants au débat.
6. L’Open data
La Fondation est convaincue que l’open data peut pousser les citoyens à s’emparer davantage des questions qui les concernent dans les affaires publiques. Le mot clé dans l’open data est interactivité. Ces documents publics mis en lignes devront faire l’objet, d’un travail en amont pour qu’ils soient lisibles et compréhensibles, et ne pas faire un « lâché » de données figées. Cette mise à disposition des documents publics pourrait permettre aux citoyens de ne pas être dépendant de la transcription de ces données par les politiques ou les médias, mais vérifier eux-mêmes les informations qui leur sont données.
Les étudiants, stagiaires à la Fondation pour l’innovation politique : Séverine ALLANO, Charles-Antoine BROSSARD, Hélène DELSUPEXHE, Vincent DESTREZ—OSTROWSKI, Julien DE SANCTIS, Julien GONZALEZ, Claire PONCET, Michael RAMEIL, Claire ROBERT.
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