Il faut se référer à l'interview que j'ai faite avec Guy Millière à propos de son livre sur Trump pour comprendre l'étendue du gouffre, de l'abîme, qui nous éloigne de plus en plus des discours lénifiants de tous ces gens encore bien installés mais avançant encore toutes ces inepties sur le supposé facteur principal de cette élection hors normes à savoir la colère des déclassés alors que depuis le mouvement transversal des Tea Party on savait que quelque chose de plus profond se nouait un peu partout en Occident.
Si par exemple 29% des hispaniques ont voté pour Trump c'est bien parce qu'ils refusent d'être réduits à de la viande sociale gonflée aux hormones des
assistanats divers. Ils veulent être acteurs de leur propre vie au lieu de la perdre dans la duperie du Welfare State qui a produit la guerre des gangs et le décrochage. Cela fait penser à ces reportages de quelques journalistes français encore courageux montrant qu'à la suite de l'élection de Trump, certains, condamnés à voir leurs enfants manger une double ration de frite à la cantine si l'ancien président de la république revenait au pouvoir, se demandaient s'ils n'allaient pas voter Marine, histoire de sortir de l'assistanat et de ce faux choix entre les gangs et les djihadistes.
Mais bien sûr la gentry postmoderne adepte du "sans" (identité, frontières, principes…dents…) pérore et pleure (des larmes de crocodile) sur cette « ignorance", le "Peuple" voyons n'a pas toujours raison, n'a-t-ilpas amené Hitler, soutenu des dictatures ? Certes… Il n'empêche qu'entre l'encenser sans recul et le mépriser sans souci il y a bien quelques justes milieux qui font dire que l'on n'a pas besoin de crever, d'être envieux, pour comprendre que les plates explications socio-économiques ne suffisent pas pour saisir l'ampleur de cette tristesse, digne, tragique, qui s'est emparée des peuples meurtris d'occident, sans pour autant que l'on puisse la réduire à la nostalgie du c'était mieux avant…
Il y a une profonde crise de la démocratie, de cette impossibilité de la contrôler de manière citoyenne, qui fait que le désir d'assécher le marigot s'affiche avec ampleur. La démocratie numérique, cette possibilité de voter en temps réel sur des mesures locales seraient un pas. La décentralisation réelle et l'autonomie de l'enseignement en serait un autre. Le fait de se réapproprier les quartiers ghetto, de permettre des franchises en leur sein pour refaire naître le tissu socio-économique, en finir avec l'assistanat sans retour, canaliser en leur sein l'immigration jusqu'à la suspendre tant qu'il existera six millions de chômeurs, encourager les jeunes femmes à ne pas avorter pour des raisons économiques, seraient d'autres pas pour retrouver cohésion et vigueur démographique parce qu'il n'y a aucune raison que cela soit l'immigration qui s'en charge, en plus telle qu'elle est pensée dans le cadre multiculturaliste (confondue avec la pluralité des influences culturelles).
Sortir de l'OTAN, proposer une défense commune à l'Europe, réajuster les traités économiques pour éviter le dumping social, négocier avec Poutine le fait qu'il ne doit pas toucher aux Pays Baltes, se remobiliser culturellement en permettant une réelle pluralité des tendances, du moins provisoirement, le temps que des Fondations prennent le relais afin d'assurer la diversité, Fondations encouragées par des incitations fiscales…
Il y aurait tant de choses à faire pour dynamiser une France qui n'attend que cela : se libérer de ses chaînes voilà ce que le libéralisme honni veut dire alors qu'on le confond avec le technicisme scientiste adepte du centralisme de l'étatisme de l'économisme… bref, de là où nous sommes en réalité.
Qui fera cette synthèse de type néo-moderne, libéral-républicain ?… Voilà en tout cas ce qui semble être en jeu aux USA et en Europe, mais aussi ailleurs…
Le
10/11/2016
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