Par Lucien SA Oulahbib
Observons dans un premier temps que sa revendication opérée par ledit "État islamique" permet de clarifier et d'éclairer son motif en écartant déjà l'idée que ce serait l"acte "pulsionnel" d'un "déséquilibré" (un "dominé" dans le jargon de l'idéologie dominante) puisque cela nécessite complicités et préparation (ainsi le tueur "supposé" court toujours…).Mais, d'ailleurs, quand bien même ce serait le cas, un tel "déséquilibre" s'explique non pas par une psychologie/sociologie de bazar comme il est courant de le lire ici et là (l' "analyse" oscillant entre diverses "frustrations"…or il ne suffit pas d'être frustré pour se transformer en assassin) mais bien par cette "schizophrénie de l'islam" en ce sens qu'il apparaît très difficile pour certains de vivre intégralement les préceptes d'une idéologie religieuse excluant tout ce qui n'est pas elle alors qu'ils vivent au sein d'une société qui les met en péril puisqu'elle les relativise en préceptes parmi d'autres dans un espace public et privé montrant que l'on peut bien vivre sans.
Or il semble bien que cet attentat vise cela, le fait d'avertir d'abord lesdits
"musulmans" qu'ils ne doivent pas se laisser séduire, accepter ainsi cette vision "laïque", mais rester toujours à vivre au sein de cette idéologie raciste au sens métaphysique ou comment exclure ce qui n'est pas soi jusqu'à l'annihiler. Il faut se souvenir par exemple que certaines provocations fomentées dès la fin du 19ème siècle en Algérie avaient pour but non pas de "punir le colonisateur" mais de créer un fossé entre celui-ci et la population autochtone ; Sétif en 1945 en a été un exemple presque pur puisque le meurtre d'un scout musulman entraîne immédiatement l'assassinat d'une centaine d'européens certains mutilés atrocement, cette "vengeance" disproportionnée visant à susciter une réaction violente et enclencher la spirale permettant de diviser les populations, sculptant en elles à coup de bistouri terroriste une matière adéquate celle de la guerre permanente visant à perpétuer cette division.
Nous y sommes. Ce qui s'oppose à l'idée propagée implicitement par les Onfray, de Villepin… qu'il faudrait en fait négocier avec ledit "État islamique" pour éviter cette guerre permanente puisque ses actions seraient sinon uniquement du moins principalement liées à notre intervention sur "ses" terres alors que d'une part cela ne lui appartient pas (l'islam d'ailleurs a toujours été un colonisateur et non un libérateur) et que d'autre part celui-ci vise moins à attaquer un supposé "maillon faible" (Belgique, Allemagne…) ou "fort" (USA, France, Russie…) qu'à susciter des tensions et donc le cycle provocation-répression afin de mettre à distance des populations susceptibles de vivre leur islam de manière sécularisée le réduisant dans ce cas de plus en plus à une pratique culturelle non incompatible avec les principes laïcs qui régissent la plupart des pays dits démocratiques.
Certes, les courants nihilistes et néo-léninistes en leur sein font tout pour accroître les divisions, se comportant de plus en plus en alliés objectifs et subjectifs de cet islam refusant sa réduction à une pratique culturelle puisque ces courants attisent les tensions par exemple autour de la famille, parlant de "discrimination" lorsqu'il est question de ne pas associer telle quelle filiation et mariage homosexuel puisqu'un enfant a le droit au moins de savoir qu'il ne vient pas de nulle part mais bien d'un père et d'une mère, or les courants nihilistes et néo-léninistes s'acharnent à en faire une cause majeure, accentuant ainsi l'idée que la matière humaine serait une matière comme une autre que l'on peut manipuler sans vergogne, ce qui n'est pas sans conséquences, puisque cela engrange l'idée que cette société dite tolérante et ouverte serait en fait monstrueuse, il faudrait s'en éloigner, et donc elle serait bonne à détruire à terme, ce qui incite, déjà, de renforcer les préceptes qui empêchent de s’y fondre.
Et pourtant ces mêmes courants nihilistes et néo-léninistes se font les portes paroles (tel un Vincent Peillon) des sociétés démocratiques tout en avançant leur pauvre argumentaire expliquant le terrorisme de cet islam refusant sa réduction à une coutume culturelle par des facteurs socio-économiques alors qu'ils sont souvent eux-mêmes le facteur de cette pratique terroriste… ou l'appel vicieux du loup dénonçant une discrimination parce qu'il est empêché de dévorer l'agneau.
Il s'avère que cet islam refusant d'être ainsi réduit à une pratique culturelle est l'islam réel. Les populations qui en subissent le joug dans leurs pays respectifs le savent bien, aussi tentent-elles de le fuir bien plus qu'elles tentent d'échapper à la misère qu'il créé organiquement puisque son but n'est pas de fabriquer des citoyens heureux mais des guerriers en vue de la conquête permanente. Ce qui n'est pas sans fasciner communistes et nazis qui ont le même objectif. Mais ceux-ci manquent de troupes, aussi tentent-ils une "réconciliation" sous nos yeux avec les partisans de cet islam du refus, en le défendant, le justifiant, l'admirant même.
Or, on ne réussira pas à accompagner le désir de sécularisation de ces populations désireuses, en majorité, de vivre autrement leur rapport à l'islam si l'on n'écarte pas rigoureusement tous ces "collabos" qui préfèrent leur allégeance de fait à l'idéologie totalitaire de l'islam du refus plutôt que de promouvoir l'idée que notre société, au-delà de ses imperfections (à combattre, certes, de manière permanente) est bien plus qu'un projet mais une réalité agréable, tout de même ; en tout cas bien plus désirable que cette société austère frugale promise conjointement par les partisans de l'islam du refus et les adeptes de la décroissance et de l'étatisation absolu.
Sauf que nous en sommes loin tant en France qu'ailleurs en Occident, pis, on se berce d'illusions. Qu'un Mélenchon puisse par exemple parader sans vergogne alors que le Venezuela qu'il défend bec et ongles s'enfonce dans l'horreur de la misère sous toutes ses formes en dit long sur l'incapacité française et au fond occidental à bien comprendre l'incongruence de notre situation en ce sens que nous nourrissons ceux qui ne nous veulent pas du bien.
Nous sommes donc aussi schizophrènes, volontaires, comme La Boétie l'avait bien saisi. Mais aussi Aristote (Politique, I,4, 1254/15) : devient esclave celui qui n'est pas à même d'être maître de soi…
Le
21/12/2016
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