samedi 13 janvier 2018

Sur le concept de « pays de merde » attribué à Trump

Par Lucien SA Oulahbib
Encore une fois la gentry utopiste penchant du côté totalitaire (imposer un ordre irréel de la vision) ne supporte pas qu'on lui rappelle avec un langage certes brutal (mais pas tant que cela critiqué à la base comme le révèle RFI) que ces pays ont été détruits (récemment le Venezuela) non pas par le locuteur du vocable décrié mais bel et bien par leurs propres dirigeants.
Comparons Haïti et la République Dominicaine sa voisine ; celle-ci tire son épingle du jeu malgré la période dictatoriale passée, Haïti s'enfonce dans la crise, lisons cet extrait de reportage du journal La Croix (13/01/17) qui n'est pas une officine d'extrême-droite :

"                               

Le déferlement des ONG a été mal vécu

Quand, émue par son sort, la communauté internationale se mobilise comme nulle part ailleurs pour lui venir en aide, passé le premier temps de la gratitude, Haïti se raidit contre cette sollicitude qu’elle juge, au fond, paternaliste et qui, au bout du compte, lui retire toute maîtrise de son destin. L’afflux massif des ONG internationales, déversant, clés en main, des milliards de dollars, sans tenir compte des ressources locales, a été mal reçu. Assistance mortelle, le documentaire de Raoul Peck qui a fait sensation en 2012, décryptant méthodiquement la gabegie et la déstabilisation, montre comment l’humanitaire vit dans sa bulle, monde parallèle imposant ses préjugés, s’affranchissant des contraintes locales.
Cette déferlante de 4 000 ONG, composée de bonne volonté, de lobbys et d’intérêts bien compris, a laissé beaucoup d’amertume, voire de colère, réveillant une vieille ambivalence. Attendre l’assistance et la dénoncer. Car Haïti a longtemps figuré parmi les pays les plus aidés au monde par tête d’habitant, avec la plus forte densité au kilomètre carré. Les griefs sont légion. Pêle-mêle: arrogance, sentiment de supériorité, absence de connaissance du pays, population tenue à l’écart, envahissement, forces d’occupation." 
Lisant cette prose on se demande si l'on rêve tant hormis cet article il est rare d'entendre un tel son de cloche, comme s'il était de bon ton de continuer à alimenter plutôt ce qui y est précisément dénoncé parce que l'on a sans doute intérêt à le faire pour justifier son statut multiforme dans les salons (médiatico-post-humanistes) à la mode jusqu'aux diverses chaires dites doctes perpétuant cette vision si adéquate dont les péroraisons font certes vivre avec tout un prestige peuplé de légion d'honneur en veux-tu en voilà, mais ce au détriment des populations concernées dont les plus vifs iront cependant s'expatrier à leurs risques et périls quitte à se faire rabrouer de l'autre côté par le nouveau "vilain" dont les belles-âmes se gaussent, sous-entendant même qu'il serait en fait la cause principale de tous les maux ("l'imperialismo americano").
Sauf que ces utopistes sont totalitaires parce qu'ils persistent et signent en ne voyant que "le" réfugié en soi, une icône qu'ils contribuent à fabriquer depuis la faillite du concept de "prolétariat" (tel l'OBS récemment avec sa couverture sur Macron) un cercle non pas vertueux mais vicieux parfait. Et ils n'oublient pas de s'offusquer de la "montée de l'extrême-droiteeeuuu" du "populisme" (pouah) même si leur cécité volontaire en est le fondement.

Le 13/1/2018     

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