dimanche 5 octobre 2014

Les réactionnaires de gauche : absolutisme et immobilisme social

Par Lucien SA Oulahbib 

Si l'on catalogue généralement un réactionnaire de droite comme étant plutôt pour la conservation d'un ordre social immobile fondé sur une inégalité naturelle,  compensée néanmoins par la charité puis par l'égalité des droits pour son courant républicain, rarement a été étudiée la réaction de gauche, et ce parce que les idées de réforme et de progrès ont été accaparées depuis 1792 par la pensée dite de gauche qui se pense en tant que "parti du mouvement" protégée, en soi, de tout conservatisme et donc de toute attitude dite réactionnaire. Or, il n'en est rien.
La réaction de gauche sera déjà définie telle au sens de refuser toute évolution non décidée par elle, par ses intellectuels labellisés à gauche.
La réaction peut être aussi caractérisée comme de gauche lorsqu' elle mettra d'abord en avant la socialisation (la normalisation) voire  l'étatisation de toute la vie humaine le tout au nom d'un présupposé non démontré, le "bien" supposé du "Peuple". La réaction de gauche empêchera ainsi non seulement celui-ci de s'occuper de ses propres affaires, mais également de penser, de vivre, d'aimer, selon des idées qui ne seraient pas, d'abord, labellisées comme étant de gauche.
La réaction de gauche est donc, d'emblée, absolutiste en son fond, même si elle clame le contraire évidemment en surface, partisane par ailleurs de l'immobilisme social car elle ne
veut pas voir son emprise sur le Service Public (sa vache à lait) s'affaiblir.
Dans le détail, elle prétendra par exemple aujourd'hui, avec son recyclage idéologique dans les analyses de "genre", que la sexualité serait devenue un marqueur progressiste, l'homosexualité en étant par exemple le must, ce qui ne cesse d'étonner car l'on ne voit pas dans ce cas pourquoi le S.M ne serait pas lui aussi le must et même le must du must en matière de progrès alors que ces sexualités existent en réalité depuis la nuit des temps et sont tout autant partagées par lesdits réactionnaires de droite, l'esclavagisme sexuel étant discuté puis condamné dans la Grèce et la Rome antique (mais permis en Islam).
On a bien vu aussi la pleine puissance de la réaction de gauche en Union Soviétique ou actuellement en Chine, au Venezuela, à Cuba, en Corée du Nord, régimes dans lesquels la préservation d'un ordre immobile organisé autour d'une caste censée incarner le Peuple a toujours été défendue.
Certes la gauche en France a toujours refusé cet "amalgame" avec ces régimes qu'elles rejettent comme "déviants", un peu à la façon dont l'Arabie Saoudite déclare "déviant" Al Keida ou l'Etat islamique ; ce qui ne manque pas de piquant lorsque l'on sait que ces régimes ont exactement appliqué les thèses de la gauche française issue de 1792 telles que faire table rase, traquer l'irrationalité supposée des conduites humaines individuelles en exigeant leur refondation selon toute une procédure d'autocritiques et de séjours prolongés dans des camps de rééducation. Or, toute chose étant égale par ailleurs, ce même procédé existe en France, en 2014, lorsque la moindre personne cataloguée de "droite" est immédiatement écartée, mise dans un placard, vouée aux gémonies, cataloguée de "ringarde" puisque les maîtres des apparences se prétendent maintenant de gauche. Et ils peuvent être banquiers, couturiers, acteurs, enseignants, journalistes ; les castes supérieures sont passées à gauche depuis que l'État est devenu de plus en plus total au sens déjà pratique de monopoliser tout un marché public qui est devenu depuis la fin de la seconde guerre mondiale (grâce au CNR) la vache à lait de toutes ces sociétés de production des images du son du sens de la santé qui corsètent aujourd'hui la nouvelle division sociale du travail française et mondialisée.
Prenons un autre exemple de la réaction de gauche : le fait même qu'un géographe ait analysé, enquêté, sur une certaine France exclue de la mondialisation du multiculturalisme et de la rouerie canaille parisienne et qu'elle se soit réfugiée dans la périphérie, cette analyse s'avère être de plus en plus mal vue par ce que l'on est obligé d'appeler les réactionnaires de gauche qui en bons chiens de garde viennent lui mordre les mollets car ce géographe ferait " le jeu du FN" en constatant ce qui est pourtant nié par la réaction de gauche à savoir qu'il n'est pas vrai que l'on puisse réduire les êtres humains à des ventres des sexes des bras, les enfants à des miroirs, qu'ils sont aussi des êtres culturels qu'il s'agit de bien former de bien écouter de laisser libres au lieu de les conforter dans leur salaire minimum leurs points de retraite, bref, l'immobilisme social.
Car c'est bien la gauche qui a refusé de penser la mobilité sociale, les droits de propriété au sein de l'entreprise, le fait qu'en insistant uniquement sur le Smic l'on écrase la hiérarchie des salaires et ce faisant l'on empêche l'évolution individuelle basée sur le mérite et non pas sur l'ancienneté.
La réaction de gauche a préféré créer de l'assistanat ou cette fixation à des prestations minima détachées de leur attribution basée sur la compétence ; ce qui a produit de plus en plus de travailleurs pauvres obligés par ailleurs de cohabiter avec des populations étrangères non formées dans le respect de la différence des lois et des moeurs protégeant par exemple les femmes et les jeunes de codes religieux totalisants.
La réaction de gauche a créé des ghettos et des clientèles pour s'accaparer l'État et ses facilités diverses statutaires liées aux monopoles qu'il contrôle. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de fonctionnaires "pauvres", le problème n'est pas là, mais plutôt dans le fait qu'on lui refusera par exemple d'évoluer en apportant des modifications à son service qui pourraient aller dans le sens de l'intérêt général et du bien commun (thèmes de mon dernier livre).
Nous en sommes là. Sous la dictature de la réaction de gauche qui est en fait bien plus pesante que la réaction de droite car au moins cette dernière admet la compétition donc le fait de perdre alors que la réaction de gauche refuse les deux,  sauf si cette perte peut être un gain d'autorité tels ces communistes qui ont pourtant perdus leurs parts du marché idéologique et cependant paradent en experts de ce qu'il faudrait faire pour améliorer une idée démocratique qu'ils ont toujours combattue.
Tel est le paradoxe qui empêche encore d'observer que la réaction de gauche a évidemment un visage d'ange, alors qu'il s'agit d'une posture, un masque, celui de la Comédie qu'elle exècre cependant tant sa pensée complotiste se parfait dans un tragique surfait celui du mensonge élevé au rang du Bien alors qu'il s'agit d'un mal de plus en plus absolu puisqu'il détruit au lieu d'élever.

Le 5/10/2014     

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