jeudi 9 octobre 2014

En réalité la Turquie soutient l’Etat islamique (EI) et combat les Kurdes

Posted On 09 oct 2014

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Michel Garroté, réd. chef  —  Le régime islamiste turc ment comme à son habitude. Idéologiquement, même s’il prétend le contraire, il soutient l’Etat islamique. Quant aux Kurdes, il les considère – encore et toujours – comme ses ennemis. Le comble, c’est que la confrontation entre les Kurdes et les islamistes se propage également en Europe. Comme ils sont nombreux dans plusieurs pays européens, cela pourrait entraîner sur le Vieux continent des affrontements aussi graves qu’en Turquie.
Après une série d’attaques (insuffisantes) menées par la coalition internationale sous l’égide des USA, les combattants de l’organisation terroriste Etat islamique (EI) ont quitté une partie des positions qu’ils occupaient dans la ville kurde syrienne de Kobani au nord de la Syrie, mais globalement, ils progressent dans cette ville.
Les Kurdes, menacés par l’EI d’une éradication totale, ont annoncé qu’ils étaient prêts à reproduire l’exploit des héros de Stalingrad pour défendre la capitale de leur autonomie en Irak. Quant aux représentants des diasporas kurdes à l’étranger, ils ont déclaré la guerre aux doubles standards. En effet, ils considèrent l’aide d’Obama dans
la défense de Kobani comme insuffisante et sont persuadés qu’Obama ne veut pas agir au détriment des intérêts de la Turquie. Ce pays est devenu un centre supplémentaire de résistance kurde, qui menace de s’étendre sur toute l’Europe.
Merab Chamoïev, chef de l’Union internationale des associations kurdes, qualifie les frappes aériennes contre les positions de l’EI de demi-mesures. C’est également l’avis du dirigeant du Kurdistan syrien, Salih Muslim, chef du parti de l’union démocratique, qui s’oppose à une opération terrestre turque en Syrie et demande à l’Occident de fournir des armes aux Kurdes syriens.
Avant cela, Salih Muslim avait formulé la même requête aux autorités turques, mais Ankara avait exclu toute fourniture d’armes aux Kurdes. Il n’est pas étonnant que le leader des Kurdes syriens se prononce contre une opération terrestre, plus résolument encore que Damas : l’expansion de la lutte contre l’EI se traduirait par une implication active de la Turquie dans les opérations.
Certains experts d’Ankara réfutent ce pronostic et affirment que la Turquie ne peut et ne veut pas faire entrer ses troupes sur le territoire du pays voisin. L’aile radicale du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est engagée dans un conflit ouvert avec les autorités turques : une vague d’importantes manifestations frappe le pays. Les membres du PKK dénoncent la position trop passive d’Ankara vis-à-vis des événements à Kobani.
La récente déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan disant que « le PKK et l’EI représentent le même danger pour le pays » n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Les affrontements armés entre la police et les jeunes ont fait au moins 15 morts en Turquie. Un couvre-feu a été instauré dans six provinces de l’est de la Turquie, épicentre des manifestations kurdes. L’armée turque est même entrée dans certains quartiers d’Istanbul et de Diyarbakir, la capitale officieuse du Kurdistan turc.
Michel Garroté, réd. chef www.dreuz.info

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