C'est la tournée des promesses non tenues, la grande boucle de la démagogie perdue. Après Berlin où il avait essayé de plaider auprès d'Angela Merkel la relance de l'économie promise par François Hollande pour se faire élire, après Bruxelles où il fallait effacer des tablettes son engagement à renégocier le Traité européen pour l'assouplir, voici Manuel Valls en road show auprès de la City de Londres pour faire oublier à ce temple de la finance que le président de la cinquième puissance mondiale l'a considéré, ne fût-ce que l'espace d'une campagne, comme le centre de l'enfer.
A première vue, les efforts de notre Premier ministre "pro-business" n'ont pas encore été couronnés d'un franc succès. L'Allemagne, exaspérée par notre désinvolture dépensière, reste hostile à toute demande de dopage de l'économie. Comme elle, l'Europe du Nord nous prend pour d'irréductibles keynésiens. Et Pierre Moscovici ressent ces jours-ci à Bruxelles l'humiliation d'être pris pour ce qu'il est: le énième ministre des Finances français à échouer sur les déficits.
Il y a malheureusement peu de chances pour que Londres se montre plus indulgent à notre égard. Mais, pour quelqu'un d'aussi valeureux que Manuel Valls, il n'est pas utile de réussir pour persévérer. On attend donc avec impatience un déplacement aux États-Unis, terre du plein emploi, où il pourra essayer de faire oublier que François Hollande avait promis d'inverser la courbe du chômage. On conseillera de la même manière un voyage en Chine, là où le ralentissement de l'économie permet à ce pays d'afficher un rythme de 6 à 7% l'an, alors qu'à l'inverse la reprise maintes fois promise par le chef de l'Etat laisse la France collée à un triste 0,3%.
Sait-on jamais: tous ces voyages peuvent peut-être, même à la marge, améliorer un peu notre image...
Nicolas Beytout
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