Paris, le mercredi 1er octobre 2014– Alors que les discussions sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale approchent, la tentation est grande – face à des déficits qui n’en finissent pas de se creuser – de revenir sur l’idée d’une fiscalité nutritionnelle élargie et augmentée. Il serait cependant incohérent de vouloir augmenter des taxes qui pèsent in fine sur les budgets des ménages quand, dans le même temps, il est justement question de baisser les charges des ménages et des entreprises.
Il est fondamental de comprendre que l’impact de la fiscalité nutritionnelle sur la consommation de denrées nutrionnellement pauvres est incertain et que le risque est grand de mettre en place des contraintes supplémentaires sur l’activité économique du pays sans pour autant obtenir les bénéfices attendus en termes de santé publique.
Des axes d’analyse trop limités
Les solutions proposées au problème du surpoids reposent sur trois axes d’analyse très imparfaits.
- Les personnes obèses représenteraient un surcoût pour
la société :
ceci semble vrai à l’échelle d’une année mais pas lorsque le coût est
mesuré sur la durée de vie entière (les personnes obèses génèreraient en
fait 12 % de coûts en moins).
- Il serait irrationnel de manger trop d’aliments
nutritionnellement pauvres : c’est inexact si l’on prend en compte l’accroissement
de la valeur du temps, la baisse des travaux pénibles au 20ème
siècle et la baisse du coût de la nourriture.
- Les inégalités sociales rendent difficiles l’accès à
une nourriture de qualité aux classes populaires : c’est aussi inexact si
l’on considère que la part du budget alimentaire a diminué de moitié
depuis 1950 en France.
L’impact
incertain de la fiscalité nutritionnelle
Ce type de fiscalité suppose que l’on connaisse la sensibilité des individus aux variations de prix, ce qui est impossible à obtenir avec précision. La fiscalité pourrait ainsi conduire à une diminution de la consommation modérée sans pour autant sanctionner les abus.
Une taxe susciterait une fuite devant l’impôt qui se concrétiserait notamment par l’émergence de marchés noirs ou parallèles comme au Danemark où l’imposition d’une « fat tax » poussa jusqu’à 48% des Danois à faire leurs courses à l’étranger.
Enfin, la fiscalité génère des effets de substitution. Ainsi les consommateurs pourraient reporter leur choix d’une marque prémium vers une marque distributeur moins chère.
Quand l’État met son nez dans nos assiettes
Ce type de fiscalité suppose que l’on connaisse la sensibilité des individus aux variations de prix, ce qui est impossible à obtenir avec précision. La fiscalité pourrait ainsi conduire à une diminution de la consommation modérée sans pour autant sanctionner les abus.
Une taxe susciterait une fuite devant l’impôt qui se concrétiserait notamment par l’émergence de marchés noirs ou parallèles comme au Danemark où l’imposition d’une « fat tax » poussa jusqu’à 48% des Danois à faire leurs courses à l’étranger.
Enfin, la fiscalité génère des effets de substitution. Ainsi les consommateurs pourraient reporter leur choix d’une marque prémium vers une marque distributeur moins chère.
Quand l’État met son nez dans nos assiettes
- Les solutions qui émergent sur le marché et qui sont,
du reste, bien moins onéreuses pour la société dans le long terme, sont
sous-estimées ou ignorées.
- La satisfaction que les individus retirent de leurs
activités (y compris de la nutrition) est ignorée.
- Les politiques de santé trouvent leur raison d’être
dans la dynamique des groupes de pression.
- De surcroit, l’usage de la notion d’index de masse
corporelle porte à controverse. En fait, il n’est même pas certain que les
acides gras saturés aient les effets négatifs tant décriés. Un nombre
croissant d’études rejette le lien entre ces graisses et les maladies
cardiovasculaires. De même, et bien que dénigrée, l’huile de palme
présente des propriétés nutritionnelles intéressantes et offre des
avantages économiques importants.
Intitulée La fiscalité nutritionnelle : outil peu efficace de santé publique, l'étude est disponible à : www.institutmolinari.org
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