Posted On 08 oct 2014
Michel Garroté, réd. Chef — Sarkozy est revenu en politique, ou, plutôt, il y est revenu officiellement, puisque, officieusement, il ne la jamais quittée, s’agitant en coulisses et s’affichant avec Madame dans la presse pipole. Du reste, il n’a pas du tout changé. Sa technique politicienne est toujours aussi nulle, et, si certains ne s’en aperçoivent pas, peut-être sont-ils nuls eux aussi. On me dit que la justice s’acharne contre Sarkozy. C’est un peu vrai. Mais pour une fois qu’un ancien président – sous la Cinquième République – n’échappe pas à la justice, c’est aussi, un bon début, et, non pas, seulement, un acharnement. C’est même un précédent qui – à l’avenir – pourrait faire jurisprudence. Sarkozy a récemment affirmé que les affaires que la justice tente de lui mettre sur le dos l’encourageaient à se porter candidat à la présidentielle de 2017. A-t-il seulement pris le temps de réfléchir ne serait-ce qu’une seconde avant de lâcher pareil aveu ? Mais revenons au thème du jour : la politique africaine de Sarkozy de 2007 à 2012.
Pour le spécialiste de l’Afrique Bernard Lugan (dont je ne partage pas du tout les idées sur les Etats-Unis), le bilan africain du premier mandat présidentiel de Sarkozy est catastrophique (sur ce point je partage totalement
l’analyse de Bernard Lugan). Ce bilan tient en quelques points (ci-après, extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page). Le bilan le plus grave par ses conséquences régionales fut la guerre incompréhensible qu’il déclara au colonel Kadhafi après qu’il l’eut pourtant reçu avec tous les honneurs. Sarkozy devra répondre à trois questions. Pourquoi outrepassa-t-il le mandat international prévoyant une zone d’exclusion aérienne dans le seul secteur de Benghazi pour le transformer en une guerre totale ? Pourquoi refusa-t-il toutes les options de sortie de crise proposées par les chefs d’Etat africains, exigeant au contraire d’une manière obstinée la destruction pure et simple du régime libyen ? Pourquoi, alors que le colonel Kadhafi venait de réussir à se sortir du piège de Syrte, fit-il tronçonner son convoi par l’aviation, le livrant ainsi aux islamo-gangsters de Misrata qui le mirent ignominieusement à mort ?
Le plus irresponsable pour l’avenir de la France est d’avoir, par petit calcul électoral, et sans consultation préalable du peuple français, transformé Mayotte en département. Dans ce Lampedusa d’outre-mer qui vit des prestations versées par les impôts des métropolitains, la maternité de Mamoudzou met au monde chaque année 7000 jeunes compatriotes, dont 80% nés de mères immigrées originaires de toute l’Afrique orientale et jusqu’à la cuvette du Congo. Juridiquement, il n’existe plus aucun moyen de revenir au statut antérieur qui permettait de maintenir cette île de l’océan indien dans l’ensemble français sans avoir à subir les conséquences dramatiques de la départementalisation.
Le plus indécent fut la façon dont, en Côte d’Ivoire, il intervint directement dans la guerre civile en hissant au pouvoir son ami et celui de la Banque mondiale, le très mal élu Alassane Ouattara, prolongeant ainsi toutes les conditions des futures crises. Le plus incompréhensible fut son refus d’intervention au Mali. Pourquoi laissa-t-il les islamistes se renforcer puis coiffer les Touareg du MNLA alors que nos intérêts nationaux, notamment en ce qui concerne l’uranium du Niger, étaient directement engagés dans la région ?
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Michel Garroté, réd. Chef www.dreuz.info
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