lundi 26 mai 2014

Les 6 enseignements du scrutin des européennes en France

Ecrit le 26 mai 2014 à 7:48 par Eric Martin dans Poing de vue
 
Européennes : retour sur les résultats français en 6 points1° Le PS s’effondre, passant sous la barre des 14%. En prenant en compte l’abstention (56,5%), moins de 6% des Français en âge de voter ont choisi le parti du Président de la République et du Premier ministre… De quoi dissoudre l’Assemblée et y instaurer la proportionnelle, comme le réclamaient dimanche soir Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen ? François Bayrou pose le problème en ces termes : « Le PS et l’UMP ont 95% des sièges à l’Assemblée et au Sénat. Ce soir, ensemble, ils font moins de 35%. Cela ne peut plus durer. »
2° Le FN réalise un score historique aux élections européennes, et même tout court (25,4%), bénéficiant d’un positionnement anti-UE cohérent (à la différence de l’UMP), d’une dynamique réelle et de l’absence d’un candidat souverainiste d’envergure comme Philippe de Villiers/Charles Pasqua. Faits nouveaux : l’Île-de-France, le Centre, l’Ouest et le Sud-Ouest voient le
parti de Marine Le Pen enregistrer des scores très élevés. N’ayant pour l’instant presque pas accès à l’Assemblée nationale, tous les principaux dirigeants du FN figuraient en tête de ses listes. Les électeurs n’ont pas eu l’impression de recycler des politiques récemment désavoués, comme Nadine Morano pour l’UMP… Seul faux pas du FN, la soirée à l’Elysée Lounge, un restaurant chic du VIIIe arrondissement de Paris, qui rappelle furieusement celle organisée par Nicolas Sarkozy au Fouquet’s et tranche avec la détresse économique et sociale d’une grande partie de son électorat.
3° Arrivée en deuxième position loin derrière le FN, l’UMP ressort terriblement affaiblie du scrutin et plus divisée que jamais : son Président, Jean-François Copé, est attaqué de toutes parts, tant sur son bilan qu’à propos de l’affaire Bygmalion tandis que les ténors du parti se déchirent sur le positionnement politique à adopter (Wauquiez et Mariani la souhaitent plus à droite, à l’image de ses électeurs, quand Juppé exige un recentrage).
4° Avec 3,7%, Nicolas Dupont-Aignan améliore sensiblement son score de 2009 (1,8%) mais reste loin de Philippe de Villiers en 1999 ou en 2004. Comment ne pas y voir un problème de charisme, malgré quelques bons « buzzes » comme son discours du 22 mai à l’Assemblée dénonçant le traité transatlantique ou le passage à la frontière franco-italienne avec une kalachnikov ?
5° Le NPA s’effondre, passant de 4,9% à 0,3% en 5 ans, malgré le retour sur le devant de la scène d’Olivier Besancenot. Ce clip de campagne ridicule n’a sans doute pas aidé…
6° Avec 0,5% au niveau national, Force Vie échoue à convaincre, malgré une campagne innovante (soutiens d’Alain Delon et du Premier ministre hongrois Viktor Orban) et, disons-le, de bonne qualité. Son positionnement sur l’UE n’a pas été compris et beaucoup d’opposants à la dénaturation du mariage auront sans doute préféré « voter utile » en choisissant le FN.

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