mardi 6 mai 2014

Qu’allons-nous faire dans cette galère ? Ah Maudite galère !


Chronique de l’Association des Contribuables de l’Intercommunalité d’Aubagne
Gabriel Lévy
6 Mai 2014

Il s’agit une fois de plus de l’Union pour la Méditerranée (UpM) mais, contrairement à l’habitude qui nous faisait « choisir une présentation mini-jupe, assez longue pour couvrir le sujet, et assez courte pour retenir votre attention », nous reviendrons sans limite sur cette utopie que l’on croyait abandonnée et que droite et gauche espèrent encore faire prospérer.

RAPPEL HISTORIQUE
L'Union pour la Méditerranée a été fondée à l'initiative de M. Sarkozy le 13 juillet 2008. Le lendemain, la consécration sur les Champs Elysées s’ouvrait en la présence honorée de M. El Assad, président de la Syrie, le co-président de l’UpM était M. Moubarak, ex-président de l’Egypte, et M. Ben Ali, ex-président de la Tunisie, l’hébergeur. Quant à M. Khadafi, il signifiait que son pays était observateur.
Depuis, « que sont nos amis devenus ? »

LA VANITE DE L’UpM 
Nos gouvernants ne sont pas guéris des « machins » couteux, prétentieux, inefficaces, et même
dangereux. Au contraire, ils les multiplient. Inefficace ? L’ONU n’a pas empêché les guerres en Afrique, pas plus du reste que l’Union Africaine. Dangereux ? L’Union Européenne, arrogante et, présomptueuse dans son prosélytisme, a sa part de responsabilité dans le conflit Ukrainien, ainsi que dans l’aggravation de la guerre civile en Syrie par ses imprudences, ses rodomontades, et - sait-on jamais - par ses livraisons d’armes à des combattants peu fiables.
Carte de l'organisation
L’union pour la Méditerranée compte 45 membres. Aux 28 membres de l'Union Européenne, s'ajoutent l'Albanie l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, Monaco, le Monténégro, l’Autorité Palestinienne, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et la Ligue Arabe (en tant que telle !).. Des états qui ne s’entendent pas forcément (Algérie/Maroc), et qui parfois se combattent (Turquie / Syrie, ou Autorité Palestinienne / Israël).
La carte montre que, si « l’Europe de l’Atlantique jusqu’à l’Oural » (De Gaulle), n’était pas une erreur géographique, de Tamanrasset jusqu’au Cap Nord est un voyage en « absurdie ».

CE NE SONT PAS LES BUTS QUI SONT CONTESTABLES.
Mais ils peuvent difficilement être atteints, et s’ils le sont, c’est à un coût très élevé dont notre pays n’a pas, ou n’a plus, les moyens.
« Les principaux buts de l'organisation sont d'ordre énergétique et environnemental : l'eau, l'énergie, l'environnement — tout particulièrement la dépollution de la Méditerranée — et l’autoroute de la mer comptent parmi les enjeux au cœur du projet. »
Toutefois, le dernier rapport fait à la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale (cf infra) montre que faute d’atteindre ces objectifs, en raison de leur coût, de nouvelles missions ont été envisagées.
Comme pour les autres organisations internationales, nous assistons à un bourgeonnement qui crée des assemblées, des offices, des commissions…Ainsi, l’Union pour la Méditerranée se complique d’appendices. Nous lisons sur son site : « L’Assemblée parlementaire de la Méditerranée est le forum au sein duquel les Parlements de la région méditerranéenne se réunissent » et « L’APM est une organisation interétatique régionale, bénéficiant du Statut d’Observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations unies et ayant sa propre personnalité et capacité juridique internationale. », et ce « forum » ne manque pas de se réunir !

LE DERNIER FORUM EN JORDANIE (Février 2014)
 « L’AP-UpM est le volet parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (l’UpM) elle-même considérée comme le pilier Sud de la politique européenne de voisinage (la PEV). L’UpM – dont le siège est à Barcelone – a en quelque sorte absorbé le Partenariat euro-méditerranéen (dit aussi « Euromed » ou « Processus de Barcelone ») qui existait depuis 1995 et conférait à la région un cadre de coopération multilatéral ». Difficile de ne pas se perdre dans le cheminement de cette organisation ! Madame Aubry pourrait, avec pertinence, rappeler au missi dominici de son parti à ce forum : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ».
« L’Assemblée parlementaire de l’UpM compte désormais 280 membres issus des 43 États appartenant à l’UpM, sur la base d’une représentation paritaire ». Deux états ont donc été perdus en chemin.
« Il existe au sein de l’AP-UpM, 5 Commissions, composées chacune de 56 membres…. Ce sont : la Commission politique, de sécurité et des droits de l’homme ; la Commission pour la promotion de la qualité de la vie, des échanges entre les sociétés civiles et de la culture ; la Commission des affaires économiques et financières, des affaires sociales et de l’éducation ; la Commission de l’énergie, de l’environnement et de l’eau ; la Commission des droits de la Femme dans les pays euro-méditerranéens. »
Selon  l’AP-UdM « il convient de préciser que ces recommandations n’ont, réglementairement, aucun caractère juridiquement contraignant ». Nous devons supposer que c’est surtout le cas de la cinquième commission, celle relative aux droits de la femme.

La lecture du rapport confirme que les commissions n’ont abouti qu’à des vœux pieux : la lutte contre la corruption, la création d’emplois pour les femmesAccordons-leur cependant une mesure concrète : le rejet « d’une zone de  libre échange euro méditerranéenne ».

Cette session plénière ne pouvait ignorer les « deux thèmes inscrits à son ordre du jour » : le processus de paix au moyen orient (mais le rapport présenté à la Commission des affaires étrangères de notre assemblée nationale n’en dit pas plus) et la situation des réfugiés syriens, pour laquelle il est lancé « L’appel d’Amman », plaidoyer pour la solidarité.

Rendez-vous au Portugal en 2015 !

En définitive « des mots, des mots »…Nos excellences auront bien du mal à convaincre les Contribuables Français, préoccupés par leur propre situation financière, de l’utilité de ce « machin », de l’impériosité de ces vagabondages, du fait que ces assemblées verbeuses méritent le moindre de leurs deniers. Nos concitoyens ont subi 30 milliards d’euros d’impôts supplémentaires en 2012 et 2013, les remboursements des dépenses de santé et leurs retraites vont diminuer, comment imaginer qu’ils puissent tolérer cette gabegie ? L’UpM, cela suffit !


Mais brisons-là… sinon la jupe sera trop longue.

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