Par Virginie Robert | 30/05 | 07:00
- Une vingtaine de pays ont été déclassés depuis 1997.
« Il n'y a pas de compétitivité sans croissance », affirme Stéphane Garelli, professeur à l'International
Institute for Management Development (IMD). « Si l'on compare le ratio d'endettement d'un pays par rapport à son PIB on s'aperçoit que celui de l'Espagne, par exemple, est aujourd'hui supérieur à celui d'il y a cinq ans, en dépit des efforts consacrés, simplement parce que le PIB a dégringolé plus vite que la dette ! »
Le tout dernier classement sur la compétitivité mondiale de l'école suisse de lausanne, paru ce matin, montre en effet que sur 60 pays étudiés en 2013 par rapport à 2012, l'Italie a rétrocédé de la 40 e à la 44 e place, quand l'Espagne a perdu 6 places pour tomber au 45 e rang et que le Portugal a reculé de 5 crans pour atterrir 46 e. Seule la Grèce, qui a entrepris de se réformer un peu plus tôt et qui commence à voir le fruit de ses efforts, regagne quatre places en passant de numéro 58 à 54.
« Renaissance énergétique »
La France a, elle, gagné un cran, et est désormais 28 e. « Préconiser la diète totale n'a pas de sens, ni d'un point de vue économique, ni point d'un point de vue social et même politique », poursuit Stéphane Garelli. Une position - soutenue par la France - qui se généralise de plus en plus. Bruxelles a en effet décidé de lever le pied sur l'austérité et d'accorder plus de temps (lire pages 2 à 5) à certains pays pour réduire leurs déficits à condition qu'ils se réforment.
Un rapport de l'OCDE paru hier souligne de son côté « la fatigue de la réforme » et la nécessité d'une intervention plus ferme de la Banque centrale européenne avec des mesures non conventionnelles pour soutenir l'économie européenne (lire page 6). « Des politiques monétaires accommodantes, l'amélioration des marchés financiers et un retour graduel à la confiance sont à la racine du rétablissement », a souligné Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE. Les Pays-Bas (tombés de la 11 e à la 14 eplace) ont récemment renoncé à des mesures d'austérité et le Danemark, qui a gagné une place pour prendre le 12 e rang, vient d'élaborer un plan de croissance. « La croissance économique amène des revenus fiscaux et de la consommation. Mais il faut aussi produire et cela veut dire réindustrialiser », observe Stéphane Garelli. C'est notamment le cas des Etats-Unis qui, en pleine « renaissance énergétique » avec le gaz de schiste, ont repris la tête du classement de l'IMD, devançant la Suisse et Hong Kong.
Pour les autres, et notamment la vingtaine de pays déclassés depuis 1997, la recette consiste « à diversifier l'économie, dynamiser les exportations, produire et développer un réseau de PME de taille moyenne tout en conservant une certaine discipline fiscale », estime Stéphane Garelli.
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