By Lucien SA Oulahbib on 24/5/2013
Il ne s'agit pas d'être d'accord avec lui, ou d'être complice, mais de comprendre pourquoi Poutine se nourrit de la faiblesse occidentale pour s'appuyer sur la réalité des rapports de force plutôt que sur leur mise en abîme dans des fantasmagories qui s'observent dans les rues de Paris, Londres, Stockolm : il ne s'agit pas de miséreux, ni même d'immigrés en mal d'intégration, mais d'individus déterminés à imposer leur loi ; or, aujourd'hui, alors que l'on parle sans cesse de "personnalisation de la peine", en oubliant l'idée de sanction d'ailleurs, le fait qu'il faille aussi personnaliser l'analyse du passage à l'acte nécessite de se rendre compte que certains individus ne peuvent se satisfaire d'être assistés, ils veulent aussi être acteurs, dans tous les sens du terme désormais : quitte à se filmer (Mehra) à se faire filmer (Londres et Paris).Comme le dit Corentin de Salle, ces "acteurs" (qui font passer le festival de Cannes pour un hospice 3ème âge) profitent de ces politiques erronées et fausses scientifiquement (reposant sur aucun fondement sinon l'auto-légitimation entre membres d'une même conception unilatérale) qui ont toujours pignon sur rue partout ; c'est précisément sur la base de cet effondrement que Poutine se renforce en expliquant que ceux qui ne veulent pas vivre dans le limes russe peuvent partir ; il a aussi réussi le tour de force à sauver le dernier représentant totalitaire du nationalisme arabe, aidé il est vrai par son frère d'armes islamiste qu'est le Hezbollah, et profitant aussi de la neutralité du Hamas, tous deux financés par l'Iran…Mais cela n'aurait pas été le cas s'il avait été dessiné que les occidentaux avaient une claire perception de ce qu'ils veulent comme société alternative alors que celle qu'ils soutiennent est tout aussi nocive…tel que sauver "l'islam" d'une critique salutaire (ce que sous-estime Corentin) alors que cela ne servira à rien sinon à ce que tout s'empire, jusqu'à cela parte dans tous les sens : empire des sens, porte ouverte à la puissance comme source du droit, retour vers le côté obscur de la Force...
En d'autres termes, ceux qui racontent, comme à nouveau Michel Wieviorka (sur Public-Sénat), que la question "sociale" explique tout, non seulement se trompent, mais trompent tous les intervenants de l'action sociale puisque les mauvaises méthodes seront proposées et qu'au lieu d'être facilitateurs les intervenants ne vont qu'ajouter de l'huile sur un feu mal analysé, bien loin d'être aussi simple qu'il est dit.
Il est d'ailleurs incroyable que les mêmes qui ont échoué dans leurs pays respectifs continuent à se répandre ainsi dans les médias et les instances internationales tel aussi un Douste-Blazy qui n'a de cesse de croire que la réponse à tout ce qui se passe à Paris, Londres, Stockolm, est lié uniquement à la "pauvreté" alors que les individus se nourrissent aussi d'horizons symboliques et d'espaces culturels dans lequel ils se constituent comme chair politique désireuse de manifester son appartenance d'être en l'observant dans les faits.
Toute cette subtilité qui tresse le souffle d'une civilisation, lui donne la force d'être là et de vaincre l'adversité, mystère de l'âme, cette ressource spirituelle voilà ce qu'a été chercher Depardieu en Russie qui de nouveau va compter dans le "concert des Nations" (comme l'on disait naguère) tandis que les USA s'effacent, et avec eux, l'Europe. Il suffit de humer un film comme Only god forgives (semblable à Ehoud de Tzvi Fishman) pour comprendre leur degré d'affaissement.
L'Afrique tente de résister, aidé, paradoxalement par une France en voie d'effacement elle aussi : derniers soubresauts du lion républicain et laïque à terre. Il faudra voir maintenant comment devant cette implosion généralisée les pays comme la Chine l'Inde le Brésil vont réagir ; je ne croyais pourtant pas à l'avenir des Brics… Je me suis trompé. Le souffle de l'implosion est si fort que nécessairement l'énergie se porte là où existe encore de la vie, d'où la force renouvelée de la Russie, et ce n'est qu'un début… Ce qui ne veut pas dire qu'il faille suivre Poutine versus Depardieu : malgré l'effondrement, il est possible de s'accrocher encore à quelques monceaux de réels en attendant la reconstitution. La régénération. Qui peut passer aussi par se ressourcer dans l'âme russe, celle de Soljenitsyne et de Sakharov.
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