By Lucien SA Oulahbib on
26/5/2013
Tandis qu'à Paris le Pouvoir exigeait que 2+2 fassent 5 en
annonçant 150.000 personnes à la Manif pour Tous alors que la Place des
Invalides (sans compter ses alentours) était noire de monde et peut contenir
400.000 personnes, à Cannes la palme d'or fut donné à un film, La vie
d'Adèle, qui, au dire du préposé aux nouvelles sur France Info, met
en scène une histoire "torride entre deux femmes" dont l'une à quinze
ans. Comment, devant leur "amour", son "authenticité", leur refuser l'enfant un jour ? …
Le problème n'est pas tant d'affirmer, en gros sabots, que ce genre d'amour ne puisse pas être filmé, mais qu'il soit mis en exergue, et ce, en parfait exemple de la théorie du genre qui justifie moins l'homosexualité comme on le croit, que la possibilité d'en faire un moment, nécessaire, au sens de passer aussi par là s'il s'avère que l'attraction élective s'avère naître comme cela, alors que demain cela pourra être un "homme" qui sait… Il y a là une volonté, farouche, obstinée, de fracasser ce qui s'appelait autrefois "l'amitié" sur l'autel de la confusion des genres au nom d'un amour passion soleil peintre réel de l'Idée des tensions intimes au creux des tresses charnelles…
Sauf que, basculer comme film récompensé ainsi, ce n'est pas seulement faire du cinéma, c'est surtout représenter un monde comme étant le point de passage obligé si l'on veut se sentir "libre" ; où les éternels poncifs du romantisme tardif qui persiste à penser que le queer, le changement d'orientation sexuelle selon les rencontres du genre "Adèle", s'avère être, comme la folie (Blanchot), le voyou (Genet) la pointe ultime de la jonction entre désir et aspiration à le réaliser quoiqu'il en coûte. Autrement dit, tant pis si un tel négatif déployé laisse exsangue le monde comme un rien ou après moi le déluge.
Dans ces conditions, strictes, une telle perspective qui au fond ne laisse seulement entrevoir que la victoire du narcissisme peut aussi daigner du bout de lèvres ("torrides" on vous dit) partager quelques reflets passionnés… Sauf que ce voyage du pareil au même accélère le processus de fabrication de foules solitaires branchées et débranchées sur les machines désirantes du jour ou la victoire progressive mais fatale du miroir comme seconde peau greffée en guise de coeur et de conscience.
Point étonnant alors que face à une telle décomposition (dépeinte également dans Only God forgives) la volonté brutale de refuser ces fausses subtilités se fasse jour.
On assiste au fond au même discours, aussi apaisant qu'une piqure anesthésiante, de l'art nihiliste contemporain qui aujourd'hui a réussi à être aussi bien enseigné que l'art classique culminant au cubisme ; pourquoi pas en effet puisque sa source, le communisme, est toujours considéré comme un idéal alors que ses doublures fascistes et nazis restent vouées aux gémonies, et auxquels "on" affilie sans cesse tous ceux qui ne pensent pas cela, y compris ces jeunes de 15 ans (pourtant) qui se veulent "identitaires" (au lieu d'être postmoderne donc trans genre etc) : il est vrai que le premier tue (encore) au nom de l'Humanité, même si elle ne le désire pas, tandis que les seconds, ont voulu éliminer ceux qui ne correspondent pas en le disant franchement, directement, sans hypocrisie. Or, il vaut mieux tuer par millions, mais sans le dire, ou alors en le justifiant au nom du "progrès".
N'oublions pas d'ailleurs que le communisme, comme aujourd'hui la théorie du genre et le réchauffement climatique, a été présentée comme une nécessité scientifique historique absolue, et que ne pas s'y affilier était non seulement erroné mais une faute de goût, et, bien sûr, la preuve d'être "réactionnaire" par excellence.
Il est d'ailleurs dommage qu'un Luc Ferry ne s'en rappelle pas, lui qui, au micro d'Arlette Chabot sur Europe 1 en vient à comparer la lutte actuelle contre ledit "mariage pour tous" à celle qui s'opposait au divorce à l'avortement à l'homosexualité etc, alors que ces luttes ne peuvent pas être amalgamées ainsi parce qu'il s'agit d'une volonté d'imposer un relativisme et une confiscation (celui des droits de l'enfant, même si en effet la faille juridique de l'adoption par célibataire n'arrange rien).
Par ailleurs, il n'est pas dit que rien ne puisse être critiqué dans la manière dont aujourd'hui le divorce se vit, idem pour l'avortement et…l'homosexualité considéré tantôt comme un "choix" (mais dans ce cas pourquoi légiférer sur un désir privé) tantôt comme un "droit", sauf que l'on ne voit pas en quoi ce "droit" puisse être considéré comme "fondamental". Ne pas comprendre en tout cas que même ces "acquis" peuvent être analysés, éclaire alors brusquement voire brutalement pourquoi la cécité s'étend sur l'émergence de plus en plus solides de courants de pensées et de comportements qui refusent de concevoir que l'on puisse changer de "partenaire" comme l'on change de chemise, que l'on puisse se débarrasser d'un enfantement comme si l'on mettait une pièce défectueuse au rebut, et qu'enfin l'on puisse changer d'orientation sexuelle comme l'on passe une frontière européenne et retour.
On peut certes traiter ces critiques et ces refus comme étant "populistes", "réactionnaires", voire "racistes" d'ailleurs puisque à cela s'ajoute la volonté d'importer des ventres et des mâles pour les féconder, relativisant alors le fait que ces ventres vont donner naissance à des individus qui voudront vivre dans la chair spirituelle de leurs ancêtres et donc refuser pour certains de se plier aux valeurs postmodernes, quitte à devenir les nouveaux parias que l'on plaindra mais devant lesquels on pliera alors que les autres, eux, ceux qui ont le malheur d'être blanc et judéo-chrétien, se verront montrer du doigt, insultés, moqués à longueur d'émissions "comiques", enfin haïs.
Un boulevard pendant ce temps a été créé pour ces courants comme à Tunis et au Caire qui ne peuvent que se propager au fur et à mesure qu'ils sont alimentés de la sorte. Au fond nous voilà dans la situation de choisir en Charybde et Scylla. Ou de se mettre de côté en attendant qu'ils s'entredévorent, tout en se traitant de "déséquilibré" lorsque l'un tombe dans les pièges de l'autre…Sauf que les renvoyer tous dos à dos ne résout rien. Et croire que ces courants pourront mettre à bas la société postmoderne tient lieu de voeux pieux.
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