Par Nicolas Beytout, Directeur de la rédaction
Elève le plus célèbre de la brillante promotion Voltaire de l’ENA, François Hollande doit aujourd’hui saisir toute la pertinence d’une des maximes le plus souvent attribuée au génial penseur : « Gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge. »
Face à la Syrie, gardez-moi de mes amis, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne : ignoré par Angela Merkel, lâché par David Cameron, François Hollande a ce week-end encore subi l’humiliation d’être tenu par les Américains à l’écart de la solution diplomatique négociée en direct avec les Russes. Il avait juré de « punir » Bachar al-Assad, ses amis se contenteront de confisquer les jouets de mort du dictateur syrien.
Gardez-moi de mes amis, doit aussi se dire François Hollande en regardant les moulinets des Verts, guerriers sans troupes, aussi indisciplinés qu’experts en chantage et en pressing politique. Gardez-moi de mes amis socialistes, ces éternels insatisfaits qui voudraient que l’on distribue ce qu’on n’a pas, qui demandent à la fois plus de gauche et moins d’impôts, plus de réformes et moins de vagues. Quant à mes ennemis, je m’en charge : il suffit périodiquement de souffler un peu sur les braises du Front national pour que la droite se fragmente et le centre se relance, en un mouvement d’auto-destruction apparemment très prometteur pour la gauche.
Gardez-moi de mes amis, de Bruxelles et de tous ceux qui doutent de ma politique, de mon budget, de la reprise et de la baisse prochaine du chômage autrement qu’en recourant aux emplois subventionnés. Et gardez-moi… de Voltaire, ce cruel qui a dit : « L’intérêt que j’ai à croire une chose n’est pas la preuve de l’existence de cette chose. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire