vendredi 13 septembre 2013

La danse désordonnée du pouvoir


Publié le jeudi 12 septembre à 19h36

Par Nicolas Beytout, Directeur de la rédaction

Un grand pas en avant, trois petits en arrière, un grand saut d’un côté, un de l’autre et on recommence. La pratique hollandaise du pouvoir ressemble plus que jamais à une danse désordonnée. Les augmentations d’impôts que l’on promet ensuite de compenser par des baisses, la taxe diesel que l’on annonce pour y renoncer sans vraiment l’avouer, la baisse de la dépense publique qui se révèle n’être qu’une moindre hausse, le non-cumul des mandats voté ici, rejeté là, la réforme des prisons adoptée mais ajournée. Entre ballons d’essais, fausses rumeurs, couacs et volte-faces, tout semble faux, truqué, biaisé. Pas franc.

Certes, en politique, il n’est jamais interdit d’être habile. Mais on ne fait pas de bonne politique sur la seule rouerie. Que François Hollande veuille préserver l’équilibre entre les différentes familles de sa majorité est légitime, qu’il promette à chacune ce que l’autre refuse d’entendre ne peut tenir lieu de programme. Entre les socialistes tendance sociale-démocrate, les taxophiles, ceux qui veulent préserver l’entreprise, ceux qui veulent faire payer les patrons, les anti-mondialisation, les écolos et autres composantes à éclipses de la majorité, ne pas trancher revient à installer l’incroyable impression de désordre qui règne désormais.

Longtemps perçu comme un maître du rétablissement acrobatique et un prince de l’arrangement, François Hollande a laissé à la tête du PS le souvenir d’un grand désorganisateur. Mais ce qui fut sa manière à lui de se maintenir au pouvoir se transforme aujourd’hui en un louvoiement permanent et débouche sur une incapacité à mettre en oeuvre une ligne politique que ses postures guerrières sur la scène internationale ne suffiront pas à masquer.

Nicolas Beytout

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire