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EXCLUSIF Alors que la Cour d’appel de Paris a condamné le magasin Sephora des Champs Elysées à fermer ses portes à 21h, une centaine de salariés attaquent en référé l’intersyndicale du commerce parisien.
"L’affaire Sephora" et la bataille autour des horaires prolongés d’ouverture de magasins n’est pas encore totalement terminée. Une centaine de salariés du point de vente des Champs Elysées a décidé de saisir le juge des référés ce vendredi 27 septembre.
Accompagnés de leur avocat, Joëlle Haknin, ils tentent de
démontrer la non-représentativité de l’intersyndicale Clic-P, opposant résolu à l’ouverture après 21 heures des commerces. Ils reprochent notamment à cette organisation syndicale de n’avoir aucun représentant parmi les salariés du magasin concerné.
Lundi, à la suite de la décision, le personnel, qui s’était déplacé à l’audience, faisait part de son "écœurement" et de son "incompréhension". "Nous avons postulé dans ce point de vente Sephora parce que c’était le seul en France à proposer des horaires élargis compatibles avec notre organisation personnelle", soulignait une vendeuse.
Sephora espère aussi un arrêt favorable de la Cour de cassation
Lundi dernier, la Cour d’appel de Paris avait condamné l’enseigne Sephora, propriété du groupe LVMH à fermer ses portes à 21 heures sous huitaine et sous astreinte de 80.000 euros par infraction constatée et par salarié. De son côté, l’enseigne a décidé de se pourvoir en cassation mais a précisé, comme le jugement est immédiatement exécutoire, qu’elle se plierait aux décisions de justice en"faisant tout pour qu’il n’y ait pas de licenciement".
Au-delà du cas Sephora, d’autres enseignes sont dans le viseur de l'intersyndicale qui a annoncé sur Challenges.fr qu’elle "attaquerait toutes les enseignes qui ouvrent leur porte après 21 heures". Il faut dire que la loi ne tient pas compte aujourd'hui de l’avis des salariés, aussi volontaires et déterminés soient-ils. La loi dispose que le recours au travail entre 21 heures et 6 heures du matin est en principe exceptionnel et ne doit être justifié que par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale.
Même si pour Sephora les chances sont minimes de l’emporter, l'enseigne espère bien maintenant sensibiliser les politiques déjà en campagne pour les municipales afin de faire évoluer le cadre réglementaire. L’argumentaire est prêt: les horaires élargis, c’est de la croissance et des emplois. En face, l'intersyndicale assure que seules les grandes enseignes pourront s’offrir le luxe du travail nocturne et que finalement les dégâts économiques et sociaux risquent d’être plus importants si le phénomène se généralise.
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