dimanche 1 décembre 2013

A sec ou traumatisés par le beurre ? Mais d'où vient cette obsession de la gauche morale pour le rance ?

          Denis Tillinac : Il y a une évolution sémantique mais ce sont toujours les mêmes. C'est la traduction du mépris d'une caste parisianiste, éperdue de snobisme et pseudo-cosmopolite, pour le peuple français ordinaire, prolétaire et bourgeois. Ce qu'ils appellent une "France rance", c'est une France fidèle à ses attaches, l'attachement à un terroir, à une patrie, éventuellement à une religion ou à une confession, à un art de vivre et à la pérennité d'une culture qui s'est exprimée depuis des siècles par la musique, la littérature, l'architecture… C'est ce que Fernand Braudel appelait "l'identité de la France", et Fernand Braudel n'était pas vraiment d'extrême droite

Les utilisateurs de cette sémantique sont moins nombreux qu'on ne le croit mais depuis mai 1968, ils sont dominants dans le système médiatique et universitaire, avec toute la capacité de contamination d'une caste qui se serre les coudes. Les rances et les moisis, ce sont eux !

Quel est leur objectif lorsqu'ils utilisent le terme de "France rance" ?

Ils veulent déprécier tout ce qui a construit l'identité d'un
peuple depuis Clovis, ils veulent le détruire, par un nihilisme profond maquillé en un faux humanisme compassionnel qui survalorise n'importe qu'elle minorité. Mais cette survalorisation sous-entend un refus de prendre en compte  une majorité car la "France rance" est majoritaire. Ça ne veut pas dire que les minorités sont méprisables mais une minorité n'est pas une majorité.
Ils entendent diffuser le culte de l'indifférencié. Plus rien ne dépasse : il n'y a pas d'homme et pas de femme, pas de mère et pas de père, pas d'homo et pas d'hétéro, pas de Bretons, d'Antillais ou de Basques, mais uniquement des individus qui devraient se fondre dans une grisailles qu'ils appellent les valeurs républicaines. Mais ces valeurs républicaines auraient fait hurler Luc Ferry !
L'objectif est bien de tout éradiquer au nom du concept de l'homme nouveau, repris par Marx en son temps. C'est l'homme tel que l'a défini Vincent Peillon, un homme délivré de ses attaches, qu'elles soient familiales, territoriales, affectives… Le prétexte est l'émancipation mais la réalité, c'est la normalisation. Avec ces personnes, cette nouvelle génération de socialistes et d'écolos, nous sommes entre la Terreur et les Thermidoriens.

Quelle réponse leur apporte cette "France rance" ?

Sous l'écume de la "policaillerie", une France des profondeurs qui en a marre d'être méprisée commence à dire qu'elle existe et à contester un certain nombre de crédos sur les minorités, sur l'immigration. Cette contestation n'a rien de raciste, de xénophobe, ni même de nationaliste. Elle est de l'ordre du bon sens et relève du désir d'exister sans être méprisé.


Les utilisateurs du terme de la "France rance" ne sont rien ; ils sont à plaindre. Cela se voit car ils commencent à montrer les dents. Il ne faut pas leur renvoyer la haine mais du dédain. Ils nous traitent de réacs ? Hé bien nous sommes réacs !
Il faut réagir et constamment réaffirmer, sans exagérer, qui nous sommes : nous ne sommes pas un peuple fabriqué par des migrations, nous ne sommes pas des Américains et le cosmopolitisme n'est pas un métissage. Face à ce totalitarisme égalitaire qui confond l'égalité et l'équité, nous devons réaffirmer que nous ne nous équivalons pas parce que nous n'avons pas tous les mêmes racines ni les mêmes cultures. Un protestant n'est pas un catholique, un Suédois n'est pas un Portugais, un Breton n'a pas le même rapport à la France qu'un Corrézien pour qui le sentiment régionaliste n'existe pas. 

Denis Tillinac - Atlantico

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