C’est un carnet de notes comme peu d’élèves aimeraient en rapporter chez eux : le classement Pisa montre une fois de plus que le système éducatif français est médiocre et –plus préoccupant- que ses performances se dégradent.
Alors bien sûr, on trouvera comme toujours de bons esprits pour contester le principe des classements, chipoter les critères, critiquer les évaluations, démolir les standards de comparaison. Et comme toujours, la politique s’emparera du sujet, ici pour défendre un bilan, et là pour justifier des projets.
On aimerait pourtant que cette énième photo morne de notre Education nationale, un négatif
au propre comme au figuré, soit le point de départ d’une prise de conscience. Autour d’un constat en particulier : année après année, les inégalités se creusent, les derniers de la classe sont plus nombreux. A chaque classement, l’origine des élèves devient plus déterminante, la catégorie socio-professionnelle à laquelle appartient leur famille plus pesante. Et la chance des moins bien lotis d’échapper à ce cycle de l’échec s’amenuise. « Un désastre » comme dit Vincent Peillon.
La question n’est d’ailleurs pas d’accuser telle ou telle corporation, de viser telle ou telle famille politique, mais de comprendre comment en sortir ? Ce n’est pas un problème de budget au contraire : la France déverse des dizaines de milliards sur l’école et ajoute des effectifs aux effectifs, sans jamais évaluer réellement l’efficacité de sa dépense. Elle affiche des objectifs, 80% de bacheliers par exemple, mais n’a pas la culture du résultat. Elle perd son temps en querelles sur les rythmes scolaires et en batailles sur les programmes, mais reste cadenassée dans une vision politisée de son métier, incapable de donner à tous les meilleures chances de progresser et de réussir. C’est là l’immense échec de notre système.
Nicolas Beytout