samedi 14 décembre 2013

Merveilleuse idée : réduire le pouvoir d’achat des familles pour forcer les femmes récalcitrantes à aller au turbin.

La fiscalité des familles, c’est un peu la balle anti-stress du gouvernement : il la tripote, la déforme, la broie, s’acharne sur elle à chaque fois qu’il se sent irrité ou impuissant. Souvent, donc.
Najat-Vallaud-Belkacem vient d’avoir une merveilleuse idée : réduire le pouvoir d’achat des familles pour forcer les femmes récalcitrantes à aller au turbin. Suivant les recommandations d’un rapport pour l’emploi des femmes qu’elle avait commandé, elle se prononce en effet « pour la révision de l’un des fondements de la fiscalité des ménages: la conjugalisation de l’impôt », qui profiterait de façon nocive, selon elle, aux foyers disposant d’un seul revenu, ou de deux revenus trop inégaux. Désormais, chacun, dans le couple, sera imposé à hauteur de son propre revenu.
Dans une famille dont la mère est au foyer, le montant de l’impôt sur le revenu augmentera donc de façon drastique, à revenu constant : la mère, bien sûr, ne sera pas imposée, mais le père, lui, paiera comme un célibataire, sans plus bénéficier de la demi-part fiscale de sa femme. Une journaliste, sur Europe 1, de se réjouir : la femme n’aura rien à payer, tandis que son mari, lui, va ramasser ! Comme si ce n’était pas le même porte-monnaie, le même budget. Comme si dans les familles françaises normalement constituées, tous les hommes allaient boire leur paye au bistrot ou entretenir une danseuse, tandis que leur légitime, les cheveux gras et boudinée dans son tablier, suerait sang et eau à élever les mouflets sans recevoir une piécette de leur part.
À l’inverse, dans une famille disposant de deux salaires équivalents, l’impôt baissera de façon significative, puisque le couple pourra ainsi contourner le système de la progressivité de l’impôt qui pénalise les gros salaires, en fractionnant le montant à déclarer.
À revenu global égal, ce seront donc les familles nombreuses – la naissance des enfants n’ayant généralement pas permis à la mère d’avoir une carrière linéaire à progression constante – qui paieront plus, tandis que les ménages disposant de deux salaires « normaux », sans que l’un ou l’autre n’ait été affecté par le frein de carrière « grossesse » – les Dual Income, No Kids, comme on les appelle –, s’enrichiront. S’enrichiront un peu plus, veux-je dire. Car ce segment est déjà une cible privilégiée des entreprises en raison de leur pouvoir d’achat élevé. Comme disait Louis de Funès dans « La Folie des grandeurs » : « Les pauvres, c’est fait pour être très pauvres, et les riches, très riches. » Ça, c’est de la politique socialiste ! Et que ces DINK fassent tranquillement leurs courses avec ce supplément de revenu disponible, car la retraite est assurée. Par les enfants des autres, qui paieront pour tout le monde sauf pour leur mère qui n’en verra jamais la couleur, ou si peu. En même temps, on ne lui avait rien demandé. Elle a voulu des gamins, c’est son choix, dirait Mireille Dumas. Ça, c’est de la politique familiale !
Cette politique fiscale astucieuse, nous dit Najat-Vallaud Belkacem, incitera les femmes qui ont cessé de travailler ou qui ont des revenus limités à gagner plus. Allez, bande de feignasses, retournez vos poches, déposez tout dans le panier, là. Oui, oui, votre chemise aussi. Ah, on rigole moins ! Ça vous donne envie d’aller gagner votre croûte, hein? Et attention, pas un job de misère, un truc sérieux qui fait du cash. Je suis bien ministre, moi ! Mais que ne nomme-t-on cette femme ministre du Travail ? En un mois, elle a pulvérisé la courbe du chômage. On supprime Pôle emploi et les allocs, et vous verrez que quand ils auront bien faim

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