Les problèmes de la France sont dus: Aux méchants allemands. Aux méchants chinois. Aux méchants suisses. A la méchante mondialisation. A la méchante finance internationale. Au méchant CO2. Au méchant racisme. Au méchant ultra-libéralisme. A la méchante droite. Méchants ! Méchants ! Méchants ! Vous aussi, conspuez avec moi tous les méchants qui font rien qu'à handicaper la France. "Méchants ! Méchants ! Méchants !"

Par Vincent Bénard

J'ai vaguement suivi l'intense débat d'idées qui s'est tenu lors de l'université d'été du PS. D'après les éminences qui s'y sont rassemblées, les problèmes de la France sont dus: 

Aux méchants allemands. Aux méchants chinois. Aux méchants suisses. A la méchante mondialisation. A la méchante finance internationale. Au méchant CO2. Au méchant racisme. Au méchant ultra-libéralisme. A la méchante droite. Méchants ! Méchants ! Méchants ! Vous aussi, conspuez avec moi tous les méchants qui font rien qu'à handicaper la France. "Méchants ! Méchants ! Méchants !"

Un seul remède: la gentille gauche et ses 38 gentils ministres. Les gentils emplois francs d'avenir aidés. La gentille transition écolo-climato-énergétique, ses gentilles taxes, et ses factures d'électricité aux gentilles petites lignes écocitoyennes. Le mariage de Colbert et d'Obama. Répétez après moi le mantra qui ramènera prospérité, emploi, festivité et citoyenneté rénovée: "A Gôôôche. A Gôôôche. A Gôôôche."

Je note aussi que les socialistes croient que "la reprise va revenir" indépendamment de toutes les conneries qu'ils peuvent faire, parce que "l'économie, mon bon monsieur, ce sont des cycles". Toutefois, cinq prières quotidiennes "A Gôôôche. A Gôôôche. A Gôôôche" pourront aider à faire revenir la reprise tant attendue.

Enfin, il ne faut plus parler de "nouveaux impôts" mais d'effort fiscal. Et l'effort fiscal de gauche sera gentil et non punitif, contrairement aux efforts fiscaux de la méchante droite qui étaient très méchants et ultra-punitifs. "A Gôôôche. A Gôôôche. A Gôôôche."

C'était pourtant simple. On se demande encore comment la ("méchante ! méchante !") droite n'y avait pas pensé.