jeudi 2 mai 2013

Papier paru dans le numéro 889 de "Les 4 vérités"

Une gouvernance de type soviétique

C’est-à-dire une gouvernance faite d’incurie, de mensonge et de corruption. Nous y sommes.
Il faut répéter que la grave situation qui est celle de la France d’aujourd’hui est due à la démagogie politicienne. Par démagogie, pour être élu et accéder au pouvoir, et donc à tous les privilèges qu’il apporte, les politiciens distribuent les faveurs à ceux qui peuvent les élire. On promet à tout va. Fort bien, mais cela coûte cher, très cher. Mécaniquement, l’impôt s’en trouve augmenté. 30 milliards de prélèvements
supplémentaires en 2012, 24 milliards en 2013, 10 milliards prévus en 2014. La France est ainsi le pays le plus imposé du monde et, malgré cela, a accumulé une dette gigantesque qui lui coûte 50 milliards d’euros d’intérêts par an ! Depuis 1974, aucun budget de la République n’a été en équilibre. La France ne fonctionne que par le déficit et elle ne parvient plus à exporter : 70 milliards d’euros de déficit commercial en 2012, parce que ses produits sont trop chers. Pratiquement, cela veut dire que les Français qui, par leur intelligence, leur talent, leur travail, leur sens de l’épargne et, pour certains, des privations, ont un revenu important ou ont acquis un patrimoine sont considérés par l’État socialiste comme des coupables qu’il faut punir. C’est une politique qui conduit au suicide de la nation par la haine, la jalousie et la bêtise idéologiques installées à l’Élysée, à Matignon et à Bercy.
Qui peut accepter de voir chaque année 60 % de ce qu’il gagne, et parfois plus, confisqué ? Qui peut accepter de voir son patrimoine érodé année après année par une administration inquisitoriale, punitive, arrogante, sans jamais savoir ce que devient ce qui est spolié par les champions officiels du gaspillage national, régional, départemental, communal et intercommunal – un gouffre sans fond. Dans un tel système, une seule issue s’impose : la fuite, sinon la ruine.
La chanson actuelle, matin et soir, c’est la suppression des paradis fiscaux à travers le monde. On en compte 96, le plus important d’entre eux étant, après la Suisse, la Grande-Bretagne, membre de l’UE. Eh bien, que l’on raye de la carte et la Suisse et la Grande-Bretagne !
Deuxième ritournelle : mort aux riches ! On est riche, a proclamé le camarade Hollande, à partir de 4 000 euros bruts par mois. Eh bien, ces riches, il faut les débusquer, leur faire rendre gorge, leur faire porter l’étoile jaune, couleur de l’or, pour que tous sachent qu’ils sont riches !
Cette chasse obsessionnelle aux riches est parfaitement illustrée par l’affaire Betten­court. Voilà une vieille dame de 90 ans, sur laquelle s’acharne la gauche parce qu’elle est l’héritière d’une des plus belles entreprises françaises. Que veut le gouvernement socialo-léniniste ? Qu’elle passe en Suisse, que L’Oréal soit racheté par Nestlé, créant de ce fait de nouveaux chômeurs qui s’ajouteront aux 3,2 millions déjà au tapis et à tous les autres qui ne sont pas indemnisés. Nicolas Sarkozy, ancien chef de l’État, a été interrogé pendant 12 heures et confronté de façon humiliante à des domestiques de Mme Bettencourt par un juge qui ne cache pas son hostilité au précédent président de la république.
C’est cela la justice en France, où les procès-verbaux confidentiels de l’instruction se retrouvent en 24 heures dans tous les journaux, où des officines de presse douteuses servent d’auxiliaires aux magistrats ? Alors ne disons pas que la France est un pays de liberté.
Ce pauvre Hollande, dont un magazine titre en couverture : « Pépère est-il à la hauteur ? », exige la publication du patrimoine des ministres et des parlementaires provoquant une intrusion évidente dans la vie privée, à tel point que le président de l’Assemblée nationale, le quatrième personnage de l’État, s’y est publiquement opposé. Un patrimoine n’est généralement pas personnel. Il est familial. Est-ce que le conjoint et les enfants sont tous d’accord pour un déballage où l’on trouvera le cabanon dont on a hérité du grand-père et, pourquoi pas, la collection des chemises de nuit de la grand-mère ! Cet exhibitionnisme imposé par Hollande provoque le scepticisme et le voyeurisme qui seront exploités par la presse et l’opinion. Cette publication du patrimoine est une mesure stupide qui se retournera contre son auteur.
La France, pays des libertés, dit-on, mais où chacun peut faire l’objet d’une perquisition à tout moment. Patrick Buisson, directeur de la chaîne Histoire, l’une des rares qui ait un intérêt, vient de faire l’objet d’une perquisition à son domicile, dans son bureau de TF1, dans sa propriété de campagne, chez son fils, et chez un ami, pour une histoire de sondage. Mme Lagarde, directrice générale du FMI, qui a rang de chef d’État, a eu, elle aussi, son domicile parisien perquisitionné.
La présomption d’innocence a laissé la place à la présomption de culpabilité ! À ce train-là, pourquoi pas la détention et les riches suspects soumis à la « question » comme au Moyen Âge ? Pourquoi pas la guillotine installée rue de Solférino et actionnée par Harlem Robespierre, pour que les riches soient « raccourcis » par les sans-culottes en culottes – je dis en culottes, car les parlementaires égalitaristes reçoivent tout de même plus de 20 000 euros d’indemnités mensuelles, partiellement défiscalisés. Pour les parlementaires européens, c’est mieux encore : 30 000 euros par mois, hors notes de frais, n’est-ce pas M. Mélenchon ? Si vous voulez en savoir plus, lisez les publications de « Contribuables Associés ».
Alors on a envie de vous dire, Mesdames et Messieurs de la nomenklatura, arrêtez d’emm… les Français et de les voler, arrêtez vos discours hypocrites et mensongers, arrêtez d’appauvrir les Français ! « L’ap­pauvrissement des Français est sans précédent depuis 1945, avec un revenu par habitant inférieur de 15 % à la moyenne des pays développés… Ce qui, combiné au chômage de masse, crée un risque élevé de violence politique et sociale… » (Nicolas Baverez, le 8 avril)
François Hollande a désormais 80 % d’opinions défavorables. On ne s’étonnera donc pas de ce qu’écrit « Le Monde » du 21 avril, pourtant journal de gauche, sous la plume de Pascal Bruckner : « à vociférer contre le veau d’or, semaine après semaine – alors que la France s’enfonce –, à suspecter dans le moindre succès industriel ou commercial une spoliation ou un vol, on décourage les jeunes générations de travailler chez nous, on pousse les plus talentueux à s’exiler. Plus grave que la fraude fiscale, la fuite des cerveaux menace directement notre avenir. L’esprit d’entreprise, l’appât du gain n’ont, en soi, rien de honteux. S’il y a de l’argent sale, il y a aussi de l’argent juste. »

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