mardi 14 mai 2013

Touche pas à mon smartphone !


La prétention du énième rapport sur "l'exception culturelle" dit rapport Lescure consiste à "oeuvrer" sur les "tuyaux", en les taxant, et non, soit disant, sur le "contenu" avec comme "exemple phare" ladite "réussite" du cinéma français, "neutre" quant aux films produits, CQFD, or, rien n'est plus faux : la relative souplesse en effet du dispositif financier concernant le cinéma n'a pas produit les chefs d'oeuvres promis ; idem
d'ailleurs pour l'open bar de la banque centrale européenne : les bas taux d'intérêts, voire négatifs, ne boostent pas plus que cela une offre atone ; en d'autres termes, on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. Bien au contraire la mauvaise monnaie chasse la bonne. S'il y a moyen de réunir facilement des capitaux pourquoi ne pas le faire pour fabriquer des oeuvres faciles, surtout si elles sont subventionnées en plus ?…
L'exception culturelle à la française n'existait pas du temps de la Nouvelle Vague. Ou du Nouveau Roman. Sagan, Butor, Vadim, Godard, n'ont eu que faire de cette "manne". Vian, Camus, non plus. "Où sont les chefs d'oeuvres promis ?" disait en son temps Céline… Monnet, Manet, Picasso, n'ont pas eu besoin des sponsors étatiques. Ne parlons pas de Vinci, etc.
En économie cela veut dire semble-t-il qu'il ne suffit pas de faciliter la "propension à investir" si les conditions nécessaires et suffisantes pour créer une offre attrayante et pour dégager des marges du même acabit ne sont pas réunies.
Dans le domaine "culturel" cela voudrait dire qu'il ne suffit pas de créer des conditions financières alors que dans le même temps la diversité de pensée est tuée dans l'oeuf, alors que seuls les canons de l'anti-art sont promus comme on peut le voir à la FIAC sur laquelle l'IFRAP a pondu un rapport conséquent.
La destruction néomarxiste de l'art issu des canons marcusiens et surtout adorniens avait été programmée (dans "Dialectique négative") pour punir en quelque sorte l'Occident d'avoir produit le nazisme (et non le communisme…) alors que le nazisme est, surtout, le produit d'une histoire singulière, celle de l'Allemagne (tout comme le marxisme d'ailleurs) mais passons, il faudrait analyser dans le détail comment la fuite en avant vers un collectivisme national issu d'un anti-individualisme radical a fait d'un socialisme national populaire (greffé à la mystique du Völkisch) le national socialisme qui ressurgit sous nos yeux en Europe mais avec d'autres visages.
En tout cas ce n'est pas la taxe Lescure qui empêchera sa venue. C'est plutôt lorsque l'on cessera d'empêcher les écrivains, les peintres et les sculpteurs d'écrire de peindre et de sculpter hors des canons de l'éthique nihiliste que l'on recréera les conditions d'un renouveau culturel.
Mais en France il ne s'agit pas de culture, seulement d'animation culturelle, de gentils animateurs, nouveaux O.C (ouvriers culturels) qui seront financés par la taxe sur la diffusion, et bientôt celle sur les smartphones et autres tablettes.
Voilà ce que l'on vous cache : il ne s'agit évidemment pas de créer avec cette nouvelle taxe les conditions permettant aux artistes en herbe de surgir comme l'espère Peillon et sa semaine de 4 jours et demi, mais de nourrir tous les faux artistes et écrivains qui présentent leur névrose et nombril associé comme canevas pour modeler les comportements ; sauf que cela ne marche plus, d'autant que ce canevas, hors exception bien sûr, sème si bien la mort et le désarroi que certains jeunes se jettent sur l'alcool de plus en plus tôt et que leur idéal est de faire des soirées "skins" version " projet X" ou, en réaction, d'aller jouer au soldat pour faire le malin au Mali et en Syrie…
Encore une fois, l'on crée des conditions qui vont à l'encontre du but avoué, mais ce n'est pas perdu pour tout le monde puisqu'il faut bien toute une bureaucratie pour gérer cet art, désaxé, de la taxe sans limites ou le projet "X" dans tous les sens de cette lettre énigmatique.

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