samedi 19 avril 2014

60 milliards d’euros d’économies par an, c’est possible selon Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’iFRAP.

 Extraits de son livre "60 milliards d'économies ! Oui… mais tous les ans" (234 pages, Albin Michel, 18 €).

Plus la France s'enfonce, plus nous renforçons le modèle de l'État dépensier qui nous ruine, et plus nous avons peur de le réformer.

Un rapport confidentiel de l'inspection des Finances commandé avant l'alternance dressait pourtant une liste des économies possibles pour redresser le pays. Aujourd'hui, toute perspective de création de richesses est brisée, l'avenir est sombre, entre chômage de masse et dette publique galopante.

Les réformateurs -- dont quelques ministres -- sont broyés par la machine administrative qui protège ses propres intérêts.

Ce n'est plus soixante milliards d'euros d'économies sur les dépenses
publiques sur la durée du quinquennat, comme l'a annoncé François Hollande, qu'il faut réaliser, mais soixante milliards chaque année, si on ne veut pas voir notre système s'effondrer !





Syndrome de Stockholm : « Nous sommes victimes d'un syndrome de Stockholm aigu. Plus la France s'enfonce, plus nous nous acharnons à renflouer ce modèle social qui nous a pris en otage. » Dès les premières lignes de son essai, décapant, consacré à la nécessité de tailler d'urgence à la hache dans les dépenses publiques, Agnès Verdier-Molinié, directrice du think tank iFRAP, illustre drôlement le paradoxe français. Voilà des décennies que, collectivement, nous proclamons la maîtrise de la dépense publique. Et voilà des décennies que nous la laissons grignoter une part toujours plus importante de la richesse nationale. Exploitant, notamment, de nombreuses propositions faites, à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, par un rapport de l'Inspection générale des finances, Agnès Verdier-Molinié dresse la liste des économies qui rendraient possibles non pas 60 milliards d'euros d'économies par quinquennat, mais… par an. L'ambition peut paraître démesurée ? Elle ramènerait seulement le taux de la dépense publique de 57 % du PIB à 52 %… Si cet essai peut parfois agacer par ses excès - car rien, dans l'administration, pas même les expériences de dématérialisation, ne trouve grâce aux yeux de l'auteur -, ceux-ci le sont toujours moins que les abus de dépenses listées avec méthode et précision. Extraits :

« L'Allemagne […] a supprimé depuis plusieurs années l'équivalent du supplément familial de traitement [des fonctionnaires]. Et pourquoi pas chez nous ? […] Nos inspecteurs des finances recensent joyeusement 900 millions d'euros à gagner en supprimant ce complément de salaire, attribué automatiquement dès le premier enfant. […] Petit rappel : ce supplément familial est versé en doublement des allocations familiales à tous les agents titulaires de la fonction publique, en fonction du nombre d'enfants à charge. Cerise sur le gâteau : son montant est proportionnel au traitement. »

«  Les Régions embauchent à tour de bras, créent de nouveaux services, recrutent des cadres pour diriger ces services, qui créent de nouvelles missions, pour lesquelles il faut de nouveaux agents et de nouveaux bureaux et un nouveau budget. C'est une spirale infernale. […] Jean-Paul Huchon, président PS de l'Ile-de-France, dispose de plus de collaborateurs directs que le ministre de l'Economie et des Finances : quinze. Apparemment, c'est encore trop peu pour le président de la région francilienne. »


Agnès Verdier-Molinié

  • « La plupart des "excès" ou des "effets pervers" que l'on attribue généralement à la mondialisation ont souvent d'autres causes. Ceux qui veulent sincèrement lutter contre l'injustice et la pauvreté ne doivent pas se tromper de cible. Sinon, ils prennent le risque d'inspirer des mesures et des politiques publiques qui ne feront qu'aggraver ces effets pervers. »
  • « La plupart des défauts que l'on attribue au capitalisme financier sont imaginaires ou proviennent de règlementations inadaptées »
Directeur de la Fondation iFRAP depuis décembre 2009, Agnès Verdier-Molinié est diplômée d’Histoire économique contemporaine.
Elle a rejoint l’iFRAP en 2002 en tant que chercheur puis en tant que Responsable des Relations Institutionnelles après un parcours dans les médias notamment au Figaro, L’Express et France Info. Elle a été membre du comité exécutif du Codice (Conseil pour la Diffusion de la Culture Économique) nommé en 2008 par la ministre des Finances Christine Lagarde (le Codice a été dissous en 2010).
Agnès Verdier-Molinié est aussi auteur, aux éditions Jean-Claude Lattès, de « La Mondialisation va-t-elle… nous tuer ? », 2008, des « Fonctionnaires contre l’État. Le grand sabotage », aux éditions Albin Michel en 2011, et « 60 milliards d’économies ! Oui… mais tous les ans », aux éditions Albin Michel en 2013. Elle a été élue "personnalité Think-tank de l’année 2010" dans le cadre des Trophées des Think-tanks organisés par l’Observatoire français des Think-tanks.

Fondation iFrap

La Fondation iFRAP : Think Tank dédié à l'analyse des politiques publiques, laboratoire d'idées innovantes

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