jeudi 3 avril 2014

En trente-trois années, la France a, de gouvernements en gouvernements, fini par appliquer à peu près tous les points du programme du parti communiste de 1981

Et si on vous disait que le discours tenu par l'emblématique secrétaire général du Parti communiste français peu avant l'élection de François Mitterrand en 1981 a finalement été appliqué dans ses grandes lignes... vous ne le croiriez pas. Et pourtant.

Publié le 3 avril 2014 sur Atlantico
Un lecteur (qui se reconnaîtra et que je remercie) m’a aimablement pointé cette intéressante vidéo tout droit sortie des archives de l’INA. Elle nous projette 33 ans en arrière, en 1981, alors que la campagne électorale — pour ce qui allait déboucher sur les « années Mitterrand » — touche à sa fin. On y découvre, pendant 18 minutes montées avec cette candeur que plus aucun communicant n’oserait, les bonnes recettes d’un certain Georges Marchais, figure emblématique d’un Parti Communiste qui ne retrouvera jamais sa superbe ensuite, pour créer de l’emploi, redresser le pays, faire repartir la croissance et ouvrir grand le robinet à bisous.
Passionnant retour dans le passé où l’on découvre que les communistes de 1981 préconisaient des
nationalisations, le passage au 35 heures par semaine (fait), envisageaient l’impôt sur le revenu à 75 % (tenté) et sur la fortune (fait), la retraite à 60 ans (fait), la prise en compte de la pénibilité (fait), la hausse du SMIC (fait, de façon continue, depuis 33 ans), une bonne décentralisation des familles (faite), l’augmentation des allocations familiales et autres redistributions sociales pour les nécessiteux divers et variés (fait, big time, plusieurs fois), le relèvement des retraites (fait), et un combat acharné contre les stages, les vacataires et les agences d’intérim (régulièrement tenté et partiellement bouclé).
En trente-trois années, la France a, de gouvernements en gouvernements, fini par appliquer à peu près tous les points du programme du parti communiste de 1981.
Mais rassurez-vous : la France est un paradis ultra-néo-libéral, et avec Valls, on va passer la démultipliée, bien sûr.

Ce pays est foutu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire