Par Iris Canderson le 24/7/2014
Le journaliste palestinien Radjaa Abou Dagga avait pourtant prévenu dans Libération (22 juillet 2014) pour expliquer qu'il était devenu persona non grata à Gaza, le Hamas est partout et balade en fait les journalistes pour leur montrer ce sur quoi ils doivent écrire en réalité. Pas la peine de leur tenir la plume. Ainsi ce matin du 24 juillet, France Info et RMC font un reportage sur le même immeuble de 7 étages dont les deux derniers étaient habités par une famille avec la double nationalité allemande ; l'accompagnateur s'empresse de dire qu'il n'y avait pas le Hamas dans cet immeuble, puis, dans les mêmes reportages, sur les mêmes radios, un autre accompagnateur parle de bombes à fléchettes cherchant "à tuer un maximum de personnes" ; la journaliste de RMC ajoute tout de même qu'elles ont servi… "deux fois", tandis que la journaliste de France Info (avec tous les trémolos dans la voix) transmet la position du porte parole de l'armée israélienne disant que cette arme "était conforme au droit international".Résultat : de façon identique à la manière dont les reportages se font dans les pays totalitaires les journalistes se font balader et de telle façon que l'idée même d'une erreur de frappe est écartée d'emblée car la suspicion vendue consiste à ce que le journaliste manipulé fasse entendre qu'il s'agit d'un acte prémédité, d'un assassinat donc. Problème : pourquoi y-en-a-t-il si peu au bout de 15 jours à trois semaines de combat ? S'il s'agit d'une guerre d'assassinats, Gaza devrait ressembler à Alep en Syrie avec des dizaines de milliers de morts ?… Une question qu'aucun journaliste français, peu formé en réalité à la manipulation médiatique, ne peut évidemment répondre.
Iris Canderson 24/7/2014
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