Le PLD déclare son
indignation
devant la photo à caractère raciste postée sur les réseaux
sociaux par Anne-Sophie Leclère, ex-tête de liste FN aux municipales. Mais
nous dénonçons sa condamnation à une lourde amende et à de la prison ferme.
Qui peut croire que la prison éradiquera la bêtise ? Nous ne pouvons accepter cette
nouvelle offensive contre la liberté d’expression, ni la banalisation
rampante de la censure à l’encontre des propos choquants ou blessants pour
telle ou telle communauté. L’opaque constellation de lois
liberticides opère une grave dérive du droit. Les nouvelles limites
imposées à la liberté d’expression pourraient se retourner contre un grand
nombre de propos si elles étaient appliquées à la lettre. La loi ne doit pas discriminer
entre les idées acceptables et celles qui ne le sont pas. Elle ne doit
sanctionner que les cas explicites de diffamation ou d'appel explicite à la
violence contre autrui.
Quand bien même les propos de madame Leclère sont évidemment
moralement
condamnables, ils
ne doivent pas l'être pénalement. Ces insultes ne sont pas
assimilables à une agression physique. Qu’elles soient stupides, méchantes,
haineuses ou vulgaires, les
idées ne tuent pas. Dans l’arène politique, la violence du
discours est au service de la démarche électoraliste et participe depuis
longtemps à la vivacité des débats politiques. A-t-on condamné le député
communiste Jean-Jacques Candelier qui estimait, le 25 juin 2014, au sein
même de l’assemblée, que « cette purge ultra-libérale ne se fait
qu’au bénéfice du grand capital apatride », expression traditionnellement
utilisée pour faire des sous-entendus antisémites ? Non !
La condamnation de
Mme Leclère n’apparaît pas proportionnée et est probablement contraire à la
jurisprudence européenne pour qui le contenu de l’opinion exprimée importe
peu. Aux termes de l’arrêt Handyside de 1976, l’expression protégée ne vise
pas seulement « les informations ou idées accueillies avec faveur ou
considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi (…) celles qui
heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la
population. Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit
d’ouverture sans lesquels il n’est pas de société démocratique ». En soi, aucune opinion n’est
illicite, fut-elle extrémiste ou provocatrice, et son auteur bénéficie de
la garantie de l’article 10 de la Convention européenne des droits de
l’homme.
Il n’y avait
probablement pas de « besoin social impérieux » à condamner Mme Leclère,
sauf à vouloir faire les membres du FN des victimes de l’appareil étatique.
La liberté d'expression ne doit pas être sacrifiée sur l'autel des petits
jeux politiciens.
Au siège du PLD le
17/07/14
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