« Dans un chemin montant,
sablonneux, mal-aisé, (c’est la crise) et de tous les côtés au soleil exposé,
(c’est la mondialisation), six forts chevaux (les acteurs économiques) tiraient
un coche… Une mouche survient, et des chevaux s’approche, prétend les animer
par son bourdonnement, pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment qu’elle
fait aller la machine… Aussitôt que le char chemine, et qu’elle voit les gens
marcher, elle s’en attribue uniquement la gloire, va, vient, fait l’empressée…
» Dessiné par La Fontaine, ce portrait de François
Hollande est saisissant. Notre Président va et vient dans les
provinces, et annonce la reprise et l’inversion
« S’il se passe quelque chose, comme le dit ce bon
Monsieur Hollande, c’est ailleurs qu’en France. »
Ainsi, s’il se passe quelque chose, comme le dit ce bon Monsieur Hollande,
c’est ailleurs. La France touchera évidemment sa part de la reprise, mais ce ne
sera pas la sienne et on peut s’inquiéter de l’importance de cette part.
Certes, elle va quitter à nouveau la zone de récession, mais avec des chiffres
minables. La Banque de France pronostique un très modeste 0,1% de croissance au
troisième trimestre, et l’INSEE un recul de même niveau sur 2013. Il faut bien
sûr espérer une amélioration de ces résultats, mais politiquement on doit
souligner l’inefficacité et la malhonnêteté de nos dirigeants. Pour justifier
notre seconde récession au premier trimestre de cette année, ils désignaient
l’environnement européen comme responsable. L’OCDE dans son dernier rapport
parle au contraire d’une dynamique de croissance stable pour la France,
délicieux euphémisme pour évoquer la stagnation, mais souligne les inflexions
positives de l’Allemagne et de l’Italie. Autrement dit, si des choses se
passent, c’est pas chez nous et notre Président compte bien sur les retombées
de ce qui se passe chez les autres pour améliorer son tableau. Je doute
cependant qu’il cite alors l’environnement européen comme cause de cette
embellie. Il aura sans doute le front de dire qu’on l’a enfin entendu, et qu’on
passe de l’austérité à la croissance. La réalité, c’est au contraire que les
pays qui ont fait preuve de sérieux au travers d’une politique d’assainissement
visant à réduire la dette et son coût au moyen d’une diminution de la dépense
publique ont eu raison et que la France, pendant ce temps a bricolé avec une
boîte à outils comprenant de nouvelles aides publiques et de nouveaux impôts
pour les financer. Certes, l’importance de notre secteur public et la
limitation de la population active et du temps de travail améliorent nos
chiffres de manière illusoire, mais l’absence de réformes structurelles
courageuses et la politique brouillonne menée dans notre pays seront aussi des
freins à l’heure de la reprise dont on peut se demander si elle sera durable,
tout en constatant qu’elle est plus forte dans des pays qui ont pratiqué
l’austérité, et surtout chez ceux qui ont toujours la maîtrise de leur monnaie,
comme le Royaume-Uni.Pour en revenir à La Fontaine et à sa mouche, il conclut ainsi : « Ainsi, certaines gens, faisant les empressés, s’introduisent partout dans les affaires, ils font partout les nécessaires ; et partout importuns devraient être chassés. » Il faudrait que les Français suivent ce conseil !
Cordialement,
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