Les chiffres du chômage qui seront publiés mardi ont-ils encore un sens ? On peut en douter, à voir l’ardeur mise par le gouvernement à tout faire pour que François Hollande puisse réussir l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année. Radiations, gestion fine des fichiers, tous les moyens pour alléger les livres de Pôle Emploi doivent être mobilisés en ce moment.
Bien entendu, le gouvernement socialiste ne sera ni le premier ni le dernier à utiliser toutes les marges de manœuvre pour « gérer » cet outil statistique. Mais, avec les contrats aidés, le phénomène prend aujourd’hui une ampleur telle que les chiffres du chômage sont désormais en passe d’être faussés. Le gouvernement l’avoue d’ailleurs : plus d’un demi-million de Français bénéficieront cette année d’emplois subventionnés. Disant cela, le gouvernement bombe le torse et rappelle qu’un petit boulot vaut toujours mieux qu’une allocation chômage.
Ce serait vrai s’il s’agissait vraiment de boulots, et non pas essentiellement d’occupations. L’expérience des emplois-jeunes l’a bien démontré : ceux qui en ont profité ne sont qu’une minorité à avoir ainsi réussi à s’intégrer au monde du travail, celui des vrais emplois. Nous voilà donc lancés dans une spirale folle : des milliards d’euros d’aides, ce sont des charges sociales plus lourdes, donc un coût du travail qui augmente, moins de compétitivité, donc plus de chômeurs, à qui on propose plus d’emplois aidés, financés par toujours plus de charges sociales, et ainsi de suite… Une politique sociale que les Shadoks n’auraient pas reniée : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué » était leur devise.