L’aveu de Barack Obama a quelque chose de stupéfiant. Avant d’aller passer Noël à Hawaï, le président américain a convoqué la presse pour évoquer son projet phare, la réforme de l’assurance-santé. Et reconnaître que la mise en œuvre de celle-ci avait été sa grande erreur en 2013 : « Comme j’en assume la responsabilité, il est évident que nous l’avons foirée. » D’abord, le chef de la première puissance mondiale assume les conséquences de ses décisions ; ensuite, il reconnaît ses erreurs. Barack Obama applique à la lettre les préceptes de Raymond Aron : « Nul n’a le droit de se désintéresser des conséquences de ses actes […]. On agit par conviction, et pour obtenir des résultats. » Tout choix se paye. La liberté ne va pas sans responsabilité. Et vice versa.
En France, où l’insouciance devant les conséquences de leurs actes est partagée par nombre
d’hommes et de femmes politiques, l’introspection d’un Barack Obama fait rêver. Pour s’en tenir aux seuls événements du week-end, imagine-t-on ce que pourrait être un chef de l’Etat qui réfléchirait aux suites de ses petites blagues, et éventuellement qui reconnaîtrait ses torts ? Imagine-t-on des chefs de la droite parisienne qui pèseraient les conséquences de leurs chamailleries et qui, le cas échéant, accepteraient de mettre leurs ego sous le boisseau ? A l’orée d’une année 2014 où le Front national risque fort de s’épanouir dans les urnes, en prospérant sur l’image flétrie de la classe politique traditionnelle dans l’opinion, nos dirigeants seraient bien avisés de méditer sur l’idée de responsabilité. La trêve de Noël leur en fournit une bonne occasion.
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