Chronique de l’Association des Contribuables de l’Intercommunalité d’Aubagne
Gabriel Lévy
12 décembre
2013
Le maire d’Aubagne a annoncé : « nous irons
devant le Conseil d’Etat pour nos convictions ».
Deux arbitrages de la part du tribunal administratif et de
la cour d’appel administrative de Marseille n’ont pas suffi à lui démontrer
l’inanité de sa position. Selon ces deux instances :
« Considérant qu’il ressort des pièces du dossier
que la conférence qui s’est tenue au siège des Nations Unies à New-York
du 3 au 28 mai 2010, dont l’objet était la révision du traité de
non-prolifération des armes nucléaires, concernait les relations
internationales entre Etats souverains ; qu’ainsi, la
participation du maire d’Aubagne et de son collaborateur à cette conférence à
caractère international ne peut être regardée comme relevant d’un intérêt
communal, alors même que la commune est membre de l’Association
Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix dont le président
est le maire d’Aubagne et que cette participation a recueilli le soutien d’une partie
des habitants de la commune ; qu’en tout état de cause, la commune
ne saurait
valablement faire valoir ses préoccupations face à la menace
nucléaire, ni le caractère fédérateur de son action au soutien de la paix, ni
l’impact de cette participation pour son rayonnement, ni, enfin, le faible
montant des frais engagés. ».
Il est probable que le maire sait que ce jugement, qui
condamne l’application de ses « convictions », convictions qui
ne concernent « qu’une partie des habitants » n’est pas
suspensif, que son recours au Conseil d’Etat est vain et qu’il sera, en
revanche, couteux, très couteux, pour les contribuables, comme l’ont été les
précédentes procédures engagées par son fait.
Dans notre dernier article, nous avions mis en perspective
ce comportement sélectif où l’on reste confondu par la posture de la ville
d’Aubagne, « ville de paix », qui croit indispensable d’être
représentée à New York et qui ne dit mot sur l’ambition nucléaire de l’Iran.
Au demeurant, si elle l’avait fait, nous n’aurions pas
manqué de recourir aussi à la justice administrative, estimant que la commune
outrepassait ses compétences.
Nous estimons, définitivement, que, quelle que soit
la majorité en place après les prochaines élections municipales, la
politique étrangère doit être bannie des préoccupations de l’exécutif municipal.
C’est un engagement que nous aimerions voir pris par les candidats.
En effet, nous ne voulons pas que les villes acquièrent une
compétence dans ce domaine. Contrairement au souhait du maire actuel, nous
voulons « qu’on réduise l’action des communes à leurs compétences
inscrites dans la constitution » (La Provence du 12
décembre 2013). Incidemment, nous remercions ce dernier de reconnaitre que,
dans le cas d’espèce, cette action était contraire à la constitution.
Accorder de telles compétences serait une injure faite aux
administrés et aux contribuables qui élisent une équipe pour gérer une
commune, et non pour s’opposer, éventuellement, à la politique
internationale menée par l’exécutif gouvernemental qui a été élu pour cela.
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