La France détient le record mondial du nombre de collectivités territoriales. A elle seule, elle compte 40% des municipalités de l’Union européenne. Pour un pays centralisé, c’est un comble. Mais pour un pays en quête d’économies à réaliser, c’est une aubaine. Aux traditionnelles communes, héritées des paroisses du Moyen-Âge, se sont ajoutés à la Révolution les départements, dans les années 60 les régions, et aujourd’hui les intercommunalités et les métropoles. Chaque nouvelle couche est née d’une bonne intention mais dans les faits, chacune accroît les coûts et ajoute un niveau de complexité et de dilution des responsabilités.
Modifier la carte de la France suppose de repenser l’organisation de l’Etat mais aussi ses missions. Aujourd’hui, l’Etat intervient malheureusement sur presque tout et les collectivités
locales aussi, créant enchevêtrements, doublons et blocages. Il faut simplifier, en privilégiant la rationalité (plutôt au bénéfice de la région) et la proximité (plutôt au bénéfice des regroupements de communes).
François Hollande a raison d’ouvrir le chantier territorial, de vouloir diminuer le nombre de régions et d’inciter aux fusions de communes. Mais il a tort d’exclure d’emblée l’idée de supprimer les départements, même si les gros contingents de conseillers généraux PS expliquent sans doute le conservatisme présidentiel. Car il suffit de regarder chez nos voisins européens pour constater qu’on peut très bien vivre sans départements. Leur suppression, et la fusion des petites communes, figuraient l’an dernier parmi les principales recommandations adressées à la France par l’OCDE. Voilà une bonne source d’économies à réaliser.
Luc de Barochez