mercredi 15 janvier 2014

LA CONFERENCE DE PRESSE DE PEPERE (par Maurice D.)

Pépère a fait son show de chef énergique et chef de guerre toujours vainqueur. Ceux qui espéraient qu'il clarifierait la situation de la première girl friend de France en ont été pour leur argent, car ça a été bref : circulez, y'a rien à voir c'est un problème privé. On a cru comprendre que la question sera réglée pour le 11 février. Si Valérie espérait avoir une réponse elle peut continuer à déprimer au Val de Grâce, et Julie aussi d'ailleurs devrait s'y mettre, car si elle pensait l'emporter par sa jeunesse et son charme face à la vieille madame Bidochon, elle s'est fourré le doigt dans l'œil. Pépère préfère semble-t-il rester dans l'ambigüité parce qu'il a un principe : ce qui et privé est privé, qu'on se le dise.


"J'ai un principe", "moi je…", "j'ai décidé", "je veux", "j'ai voulu", "je ne laisserai pas faire", ce président se prend vraiment pour le chef qu'il n'a jamais été et tient mal le rôle. Un vrai chef, j'en ai fréquenté beaucoup dans ma vie professionnelle, ne parle pas ainsi, ses conseillers en communication devraient le lui dire. Un vrai chef utilise le plus souvent possible le "nous" et le "vous" pour associer ses hommes, ses femmes et ses équipes à ses décisions.


Dans ses réponses aux journalistes, il a réutilisé aussi et beaucoup trop l'anaphore, ce truc qui consiste à reprendre en début de phrase toujours le ou les mêmes mots et qui avait scotché Sakozy avec "Moi, président, je serai irréprochable". Aujourd'hui ce fut "Quand on a vingt-cinq ans…", grâce à lui "le pays est plus fort", "qu'est-ce que c'est qu'une politique progressiste ? C'est…", on est tenté de lui dire, une fois, ca va, trois fois, bonjour les dégâts.

Il y a eu plus grave : les statistiques et les chiffres arrangés pour faire croire ce qui n'est pas, comme la réaffirmation qu'il y a eu, en 2013, 15 milliards de réduction des dépenses réalisées par l'État, alors qu'il s'agit en fait de 20 milliards de dépenses en plus, les 15 milliards venant de la soustraction des 35 milliards que le gouvernement avait prévus au départ. Comment croire alors que le gouvernement va faire vraiment 50 milliards de vraies économies d'ici 2017, pour soulager les ménages, plus 30 milliards pour soulager les entreprises ?

Optimiste, Pépère ! Mais il ne supprimera les trente milliards de charges d'allocations familiales qui incombent aux entreprises d'ici 2017, que si elles embauchent en contrepartie, condition sine qua non… à partir de 2017 donc ? C'est ça la nouvelle date fixée pour l'inversion de la courbe du chômage ? En attendant, l'État va embaucher encore 50 000 "emplois d'avenir" par an pour peser sur cette saloperie de courbe qui refuse de s'inverser.

Il va aussi créer un paquet d'usines à gaz : Un "Conseil de simplification", des "Assises de la fiscalité des entreprises", une "Grande conférence sociale de printemps", un "Conseil stratégique de la dépense" à sa botte (pour contrer la Cour des comptes trop contrariante), un "Conseil de l'attractivité" visiblement inventé sur le tas près une hésitation pour clouer le bec à un journaliste, et  un "Conseil des ministres franco-allemand" mensuel. Car il tient à renforcer l'Europe et pour cela il veut un axe franco-allemand fort. En Europe, c'est lui le chef.

Il renouvelle sa promesse de candidat de "réorienter l'Europe". Angela Merkel est-elle prête à le suivre ? Pas sûr du tout, mais c'est le chef Pépère, elle suivra ! Il va donc y avoir une convergence économique et sociale avec l'Allemagne sur la fiscalité, la transition énergétique et la défense.

Évidemment, si les Allemands se mettent à payer autant d'impôts que les Français, nous serons deux pays à couler au lieu d'un, enfin à égalité avec l'Allemagne ! Si nous nous mettons comme eux à transformer nos centrales nucléaires en centrales à charbon ou à gaz, nos serons comme l'Allemagne dépendants de l'URSS et nous polluerons comme elle deux fois plus qu'aujourd'hui, mais si c'est ça le progrès apporté par la transition énergétique, place à la modernité écolo ! Et si nous fusionnons nos deux armées pour contraindre les Allemands à nous suive dans nos guerres tropicales, il faudrait ne pas commencer par supprimer l'une des deux brigades franco-allemandes actuelles comme cela vient d'être fait par Le Drian !

Il tacle Sarko sur une question posée par un journaliste qui lui demande s'il ne se sent pas glisser vers le libéralisme : non, "je ne suis pas gagné par le libéralisme", la preuve en est qu'avec lui "c'est l'Etat qui agit". S'il est libéral, "alors Sarkozy était d'extrême gauche". Je n'ai pas bien compris ce que Sarkozy venait faire dans cette comparaison. Mais je suis bête.

Par contre, on l'a compris, plus d'État partout, c'est effectivement plus de socialisme, il n'y a aucun virage, "si on prend un virage, on ralentit, moi je continue tout droit, j'accélère", dit-il. On va dans le mur, il accélère, on est au bord du gouffre, il fait un grand pas en avant. Un téméraire Pépère !

Même la liberté doit être encadrée. Il le rappelle en évoquant deux cas : Closer qu'il ne poursuivra pas parce que finalement l'immunité présidentielle qu'il avait reprochée à Sarkozy et, candidat, promis de supprimer, c'est pas si mal, et Dieudonné que Valls, qui en a souri de plaisir sur sa chaise, a bien fait d'interdire, car le président "ne tolèrera pas le moindre mot antisémite, antimusulman, antichrétien". On aimerait le croire, mais quel écart entre le personnage et son discours et la réalité des faits ! Car si Dieudonné est interdit de parole antisémite, pourquoi les Femen antichrétiennes sont-elles subventionnées et logées par la ville de Paris, pourquoi aucune indignation gouvernementale après leurs profanations d'églises ? Pourquoi les rappeurs musulmans anti-blancs et antifrançais sont ils portés aux nues par Lang et Filipetti, la vilaine lécheuse de babouches présidentielles qui vient de nommer Julie Gayet au jury de la Villa Médicis, une belle promotion canapé pour l'actrice qui vient d'intégrer le harem présidentiel ? Deux poids, deux mesures retient-on de son discours, et une menace de plus sur nos libertés, car la surveillance d'internet par le ministre de l'Intérieur "on y travaille". Et pourquoi supprimer le dernier espace de liberté ? Là il se redresse sur sa double estrade, la première couverte d'un tapis, la seconde plus étroite en bois pour le faire paraître plus grand qu'il n'est, et que croyez-vous qu'il ose affirmer ? Asseyez-vous car vous n'allez pas en croire vos oreilles : "Parce que je suis surtout  un patriote !" a-t-il le culot de dire haut et fort.

"Le président aime débattre, c'est un exercice où il est bon" avait dit la veille Catherine Nay à C dans l'air. Mais où était le débat hier soir ? Une carpette de journalistes qui avaient droit à une seule question déposée à l'avance auprès du service de com de l'Élysée, c'était clair au vu des réponses présidentielles préparées elles aussi, c'était tout aussi clair, à qui l'on retirait le micro aussitôt qu'ils l'avaient posée et qui ne pouvaient ni contester ni commenter la réponse faite, priés de la fermer dès que l'oracle avait délivré son message. Même quand il était énorme de mensonge et d'outrecuidance comme "Jamais un gouvernement n'en a fait autant (de réformes et d'économies), d'ailleurs la reprise est là".

Le premier à poser une question fut Larbin 1er, président de l'Association de la presse présidentielle, un certain Alain Barhuet dont la mission était visiblement de déminer sur ordre le terrain de la vie privée de Bidochon-l'étalon, qui déclara en se tortillant : "Monsieur le président, j'ai comme l'an dernier l'insigne honneur d'être le premier à vous poser une question, elle ne va pas vous plaire je le sais et je m'en excuse un million de fois par avance, mais vous comprenez, ô mon maître vénéré, que si je ne la pose pas je risque gros, vos admirables conseillers en communication que j'admire m'ont prévenu, alors bien que j'en pisse dans mon froc et que j'en aie déjà sali mon caleçon par avance, je vais vous la poser quand même en implorant votre immense clémence : madame Trierweiler est-elle toujours la première dame de France ?" "QQQUOI ? (temps mort, car Pépère s'en étouffe d'indignation et a besoin de reprendre son souffle pour tancer l'impertinent) Sachez que j'ai un principe : les affaires privées se traitent en privé et je ne répondrai plus à aucune question sur ce sujet". Fermez le ban et circulez, la vie privée de mon admirable zizi ne vous regarde pas. Quelques journalistes étrangers, les carnes, tenteront bien de revenir en douce sur le sujet par des voies détournées, mais chaque fois Pépère montera sur ses ergots pour les rabrouer.

Bref, il reste socialiste, le gouvernement ne sera pas remanié avant 2017, il gardera peut-être le même ensuite, et sa majorité sera là pour l'épauler et l'aider à poursuivre la même politique socialiste et répressive. Sa popularité il s'en fout (dit-il) et il garde (pour le moment) ses deux maîtresses. Si Valérie accepte la vie de couple à trois avec Julie, elle aux honneurs, la petite au lit, elle sera peut-être autorisée à l'accompagner le 11 février rencontrer Barack et Michèle.

Pleure, Valérie, pleure et surtout reste au lit au Val de Grâce, c'est la Sécu qui paye.

Maurice D.

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