D’abord
ceci : la Grande-Bretagne n’est pas un sinistre goulag, mais la « mère
des démocraties » et un impeccable État de droit. Ensuite, nous vivons
en Europe et dans la mondialisation : tout phénomène social majeur
affectant un pays voisin et ami devrait attirer l’attention et susciter les
commentaires.
Or, le
gouvernement et les médias aux ordres camouflent l’accablant fait
suivant : de 2006 à 2012, la Grande-Bretagne a fait du Taubira pur
sucre, vidé ses prisons et recouru à ces peines alternatives mêmes dont Mme
Taubira et ses gourous vantent obstinément la magistrale efficacité. Mais six
ans plus tard, l’échec est tel que, du ministre de la Justice à la Chambre des
communes, travaillistes inclus, tous dénoncent le scandale et exigent le retour
d’une politique pénale ferme et des incarcérations réelles et subies.
Le Taubira
britannique, c’est le député David Hanson qui, en 2008, déclare : « La
prison n’est pas la meilleure solution… Des peines alternatives diminueraient
le risque de récidive et, donc, la criminalité. » – la vulgate
habituelle de la « culture de l’excuse », serinée par les
idéologues entourant Mme Taubira.
Dès 2007,
application brutale de la doctrine : dès lors, sur environ un demi-million
de malfaiteurs condamnés (Angleterre + Pays de Galles) pour violences, crimes
sexuels, cambriolages, vols à main armée, vols, trafics de stupéfiants, etc.,
seuls 40.000 sont incarcérés, les autres libérés moyennant une peine alternative
(« community sentencing »). Sur 168.000 primo-condamnés, 95,7
% échappent ainsi à la prison. Seuls 20 % des auteurs de vols à main armée et
de vols avec violence sont incarcérés.
Or,
récemment, l’ONG « Centre for Crime Prevention » fait
déclassifier les chiffres pertinents du ministère britannique de la
Justice : ce qu’ils révèlent est accablant. Le « community
sentencing » échoue complètement à protéger les citoyens britanniques
et à prévenir la récidive des criminels – son objet même.
35 % des
adultes condamnés à une peine alternative récidivent l’année même de leur
condamnation. De 2007 à 2012, 123.675 infractions sont ainsi commises par
37.833 malfaiteurs, peu après leur condamnation. Des délits, voire des crimes,
auraient bien sûr été évités si leurs auteurs avaient été incarcérés, au lieu
de rôder dans les rues avec, au pire, un vague bracelet à la cheville.
Preuve de
l’échec, les condamnés « alternatifs » finissent quand même le
plus souvent en prison : 76 % des 107.688 malfaiteurs incarcérés en 2011
et 2012 avaient précédemment « subi » un « community
sentencing » et les deux tiers de ceux-ci au moins deux de ces
pseudo-condamnations.
Cela, Mme
Taubira et ses thuriféraires médiatiques nous le cachent. Est-ce normal ?
Est-ce honnête ?
Xavier Raufer - BV
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