Il y a la justice, qui s’est prononcée à sept reprises pour l’expulsion de la famille de Leonarda, et puis il y a l’exécution de ses décisions, normale mais toujours marquée d’une forte charge symbolique.
Il y a la théorie, une belle circulaire administrative sur les expulsions d’étrangers qui dit tout et rien à force de banalité, et puis il y a les cas pratiques, forcément plus secs et concrets.
Il y a Manuel Valls, menton droit et principes de fermeté bien haut brandis face aux Roms, et puis il y a Cécile Duflot, spécialiste de l’incantation menaçante et humaniste toujours prestement rangée au fond de son portefeuille ministériel.
Il y a la gauche de gouvernement, confrontée à l’immigration, au chômage, à l’insécurité, et puis il y a la gauche du rêve qui condamne et invective tout ce qui risque de la faire sortir de son innocence.
Il y a François Hollande et il y a… Il y a quoi, au fait ? Aucun discours, aucune décision en matière de politique de l’immigration depuis près d’un an et demi qu’il est au pouvoir. Aucune doctrine claire, aucune prise de position sauf pour tenter de concilier le tout et son contraire, la fameuse fermeté avec la non moins célèbre humanité. Ce non-choix, supposé rassembler les deux extrémités d’une même majorité, a permis de tenir jusque là. Les acrobaties sur la fiscalité, le pouvoir d’achat, la relation avec les entreprises, le social, l’Europe, ont pu donner le change. Cet équilibrisme est devenu béance. Il s’est fracassé sur la réalité d’une expulsion à la descente d’un bus.
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