Posted On 22 oct 2013
Les mots sont impuissants, à ce degré d’abaissement de l’intelligence publique, pour exprimer la sottise et la folie du temps.
Les palinodies d’un psychodrame nommé « Leonarda » auront eu au moins l’avantage d’illustrer par la caricature ce que nous échouons parfois à pouvoir décrire.
Quelle plus mauvaise réclame pour l’immigration illégale et le droit d’asile que cette famille Dibrani qui aura tout tenté pour forcer l’entrée d’un territoire appartenant encore un peu au peuple français.
On a les héros et les martyrs qu’on mérite. La gauche extrême et une bonne partie des socialistes, qu’elle influence hypnotiquement, souhaitent donc voir revenir sur le sol national un père de famille, menteur, voleur, violent qui n’hésite pas à se vanter, sans vergogne aucune, d’avoir tenté de mystifier les juges en excipant d’une fausse attestation de mariage et d’une douleur imaginaire. Il ne craint pas non plus de plastronner en exigeant de l’État français son retour qu’il voudrait sans doute triomphal.
Et que dire du chef de cet État ? Celui qui, à l’article 50 de son programme électoral, avait promis une
lutte « implacable »contre l’
Comment ne pas constater dans cette séquence ubuesque la faiblesse étatique, toute entière sous le joug de la critique médiatique et de la combinaison politicienne.
Chaque semaine, jusqu’à sans doute lasser mon lectorat, je n’ai cessé de dénoncer ici l’alliance des socialistes avec la gauche extrême. J’avais sans doute tort d’y critiquer une mésalliance impie. A voir M. Désir réclamer à cor et à cri le retour d’autres membres de la famille expulsée à bon droit, à voir les satellites du PS (UNEF, MJS, FIDL) parier sur la crédulité lycéenne, je me dis que socialistes, verts et communistes sont finalement fort bien assortis.
L’imposture morale frôle le chef d’œuvre, quand, pour tenter de contenter tout le monde et son père, M. Valls, Mme Duflot, Mme Trierweiler, M. Laurent, Mme Taubira, et allez savoir, pourquoi pas Guy Bedos et Jean Roucas, François Hollande a décrété que la jeune expulsée pouvait rentrer sans sa famille.
L’extrême gauche a beau jeu de crier au scandale. L’imagination est impuissante à deviner le parallèle que les amis de François Hollande, férus d’histoire, auraient osé si Nicolas Sarkozy avait fait expulser -j’allais écrire déporter- des parents sans leurs enfants.
Au cœur de cette imposture, il est loisible d’en saisir une autre dont la gauche à l’impudente magie : son respect de la loi à la carte, sur option, au gré de ses dilections et selon son humeur : quelquefois fanatique : mariage homosexuel, droit du travail, droit pénal financier, quelquefois élastique : ici droit des étrangers, ailleurs droit des magistrats encartés d’insulter les victimes ou celui de ses histrions d’injurier ses opposants politiques ou encore de ses amis d’arracher quelques plans de culture.
Mais l’affaire qui aura mobilisé l’attention nationale aura eu également le mérite de montrer l’asservissement tyrannique de tout un peuple. Celui-ci, dans son immense majorité, a signifié sans contestation aucune qu’il n’était plus la dupe d’un chantage à la compassion indue et à l’escroquerie aux sentiments. Aucune importance. Pas question de désespérer le Syndicat de la Magistrature et les studios de Billancourt.
Si je ne le dis pas, alors qui va le dire ?
Décidément, Mme Twitterweiler a le sens de la formule : « On ne franchit pas certaines frontières. Celle de l’école en est une ». Apparemment, celles de la France peuvent être sautées par-dessus la jambe.
L’improbable « sanctuarisation » de l’école illustre ici encore la conception géométriquement très variable de la notion socialiste de sanctuaire. Si l’on veut dire par là que la violence ne devrait pas entrer au sein de l’école, c’est raté. Je crois d’ailleurs me souvenir qu’il y a encore peu de temps, les syndicats d’enseignants ne voulaient pas voir un policier dans le périmètre des écoles. Maintenant, ils les réclament avec insistance. Allez comprendre.
Toujours s’agissant de « sanctuaire », on pourrait imaginer que les lieux de culte soient plus naturellement considérés comme tels. Il ne m’a pas semblé que lorsque les Femen se sont affranchies allègrement des barrières de Notre-Dame, notre première dame de France par la main gauche, s’en soit particulièrement émue.
Mme Esther Benbassa, sénatrice EELV : « il faut arrêter les rafles ». Voilà une ancienne historienne qui a le sens de la rigueur. Je l’ai connue dénonçant les sionistes qui, c’est connu, instrumentalisent la douleur juive du sombre passé. Elle n’aimait pas non plus qu’on rappelle à l’islam que contrairement à la légende dorée, l’air que respiraient les fils d’Israël sous les cieux d’Orient ne fleurait pas toujours la rose et le jasmin. Elle ne supporte toujours pas que l’on puisse oser constater que l’antisémitisme d’aujourd’hui n’émane pas principalement de l’extrême droite.
Tout cela relèverait de la manipulation nauséabonde.
En revanche, la police française et républicaine « raflerait » des enfants kosovars.
La démocratie, c’est sans doute le droit à la perversion intellectuelle et àl’ineptie. C’est encore l’obligation de les tolérer. Je suis un démocrate légèrement excédé.
Sondage du Nouvel Observateur : 86 % des Français considèrent qu’Alain Delon est de droite ou d’extrême droite. Décidément, on ne peut plus rien cacher aux sondeurs.
Certains, à gauche, n’en sont toujours pas revenus de ce que l’acteur ait eu des mots aimables pour le Front National. Il est vrai que l’on est davantage habitué à voir des artistes fiscalement exilés se rendre à la fête del’Humanité ou d’autres soutenir les sans-papiers avant que de rentrer, sans eux, dans leurs dix pièces cuisine.
Personnellement, je n’attends rien d’un artiste sinon le plaisir de l’émotion artistique. S’agissant à présent de leur générosité, de leur courage ou de la pertinence de leurs analyses politiques ; à la lumière blafarde des périodes grises de l’occupation ou de la guerre froide, il ne me saute pas aux yeux qu’ils soient exceptionnels.
Après Bedos qualifiant la semaine passée Nadine Morano de « conne » et de « salope », voici l’assistant parlementaire du député socialiste Jean-Pierre Michel traitant élégamment Mlle Marion Maréchal Le Pen de « salope » et de « conne ».
Évidemment, les mêmes, féministes inclues, qui ont crié au sexisme contre le député UMP caquetant, sont restés cois. Il est vrai que les insultées ne sont pas des femmes puisqu’elles sont de droite.
Pour mémoire, M. Jean-Pierre Michel -qui refuse de sanctionner son collaborateur- est le fondateur du Syndicat de la Magistrature.
Après le mur des cons, voilà le mur des connes.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles
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