Par Lucien SA Oulahbib le 27/10/2013
La petite bulgare rom blonde qui a été retrouvée en Grèce est bien le symbole d'une Europe en errance exponentielle, ne sachant plus à quelle vision se vouer, au bord de l'effondrement civilisationnel. Lampedusa par exemple ou l'horreur que la petite gauche européenne dite "morale" laisse faire malgré ses petits cris d'orfraie (de moins en moins humaniste, lutte anti-spéciste oblige) malgré ses pauvres petites solutions de laisser faire laisser passer tout le monde au nom de la réduction du genre humain à une espèce zoologique qu'il s'agit de soigner, à l'instar d'un animal blessé, mais guère à respecter dans ses droits à la dignité.Car ceci impliquerait, déjà, de ne pas voir, d'abord, les "immigrés" en ventres
et bras susceptibles de redresser des taux démographiques voire sociaux pour les idéologues les plus hardis. Ils viennent aussi avec leur culture qu'ils veulent bien entendu consolider voire étendre si possible. Exception culturelle donc que la gauche morale admet quoique transitoirement puisque son projet identitaire ultime est le métissage absolu alors que celui-ci, dans sa forme relative, ne se décrète déjà pas mais s'effectue naturellement au cours des millénaires comme on le voit encore depuis deux mille cinq ans ou depuis l'avènement de l'Empire Romain, tout en considérant cependant que l'ouverture a un prix et qu'il se nomme intégration (en interne ou le choix de l'affiliation à tel ou tel courant) et assimilation (en externe ou la citoyenneté).
Les deux ne vont pas l'une sans l'autre puisque l'on adhère à "la" France, mais pas à toute son histoire, ce n'est pas un bloc comme le prétendent les souverainistes transis bégayant Clémenceau et qui n'ont pas encore compris pourquoi la France a perdu et perd encore contre les Anglo-saxons et les Germains, et pourquoi la France a préféré choisir la concentration politique alors que le 14 juillet était d'abord une fête des Fédérés, des Provinces Fédérées, pas une fête parisienne autour d'illuminés remplaçant Dieu par un Arbre nommé Raison alors que l'humain est fait aussi d'autre chose que de ce bois là (qui a fait la langue du même nom et que l'on entend encore et toujours).
La gauche dite morale (alors qu'elle n'est qu'idéologie au sens totalitaire) n'arrive pas à comprendre que les réticences actuelles des peuples vis-à-vis de l'immigré n'ont rien à voir avec du racisme et de la xénophobie mais plutôt justement avec le fait de l'obliger à bouleverser l'état qu'ils ont atteint actuellement en matière de relations humaines au profit de comportements violents symboliquement tels que voiler le regard entre un homme et une femme désormais mis à l'écart par un mur de tissu noir, une barrière mentale que cette gauche prétend pourtant combattre dans les préjugés et sur le terrain.
Qu'un idiot utile comme le nouveau présentateur de la chaine sportive qatari (ex transfuge du Nouvel Obs et de Marianne) se mette à défendre ce genre de fils barbelés (tout en s'émerveillant d'avoir vu un salafiste aller à Disneyland) en dit long sur le glissement d'une certaine gauche vers l'alliance objective avec l'obscurantisme, comme ce fut le cas en Iran, comme c'est actuellement le cas en Tunisie et ailleurs. Si au moins elle avait pour prétexte de caractériser ce refus de l'autre, la femme, comme étant le retour violent d'un balancier venant de loin, là-bas, du giron nihiliste qui pose à l'inverse que la différence sexuelle n'est qu'une vue de l'esprit et que l'amour n'est que biologie et expulsion de pulsions et que tout cela ne rend pas sourd bien au contraire alors que l'image objet est désormais à portée de tout smartphone et que le sexe virtuel prend désormais de l'avance sur le sexe classique humain trop humain. Cette gauche "morale" ne réfléchit pas non plus à cela (elle donne une palme d'or au nihilisme au contraire) tout en donnant cependant licence par défaut aux courants voyant toujours en la femme la cause du mal(e).
La droite, elle, amoureuse transie de l'État en soi plus que de la liberté, n'agite que la fermeture des frontières et la suppression du droit du sol, du moins sa limitation pour une partie d'entre-elle, alors qu'il s'agit de solutions à la fois irréalistes et anti-françaises puisque d'une part les frontières sont toujours poreuses, et que d'autre part la France est pétrie de ce sang étranger qui n'a pas fait que nourrir ses sillons mais aussi son idée de Nation.
Mais n'ayant fait que défendre le compromis historique signé avec les communistes en 1945 par l'instauration d'un État Providence anti-social et anti-populaire en réalité puisqu'il a créé plus de pauvreté que de richesses (comparé à l'Allemagne et aux USA) le Royaume Uni a failli en mourir dans les années 60-70, la droite française n'en finit pas d'imploser malgré le sursaut de 2007 qui en fait n'a été qu'un feu de pailles tant le préposé au combat n'était qu'un bonimenteur se jouant du subconscient français à admettre la sujétion féodale comme source légitime du sacre en politique.
Auréolé de cet adoubement le bonimenteur qu'aucune Jeanne d'Arc n'avait déniché pourtant, réussit à faire fléchir à ses pieds un camp il est vrai déjà flétri, massacré dans ses fleurons par les baratineurs précédents. Alors que ce camp devrait chercher à comprendre pourquoi la France se meurt sous nos yeux, au ralenti, tardant encore à mordre la poussière, peut-être parce que des forces encore saines refusent l'irréparable qui court à vrai dire depuis l'échec napoléonien à relever, réellement, le défi de la modernité démocratique et économique qui passe plutôt par le retour à la case girondine que jacobine, moins le flou du Marais il est vrai…
Pour conclure provisoirement sur le regard apeuré de cet "angle blond"ne se pourrait-il pas qu'il suggère que l'Europe s'admette elle-même comme différence singulière, et, en son sein, les différents peuples qui la composent, plutôt que de errer dans un faux universalisme qui ne voit en cet ange qu'un petit animal à domestiquer dans le zoo postmoderne du "sans" sang, identité, genre, espoir ? Pourquoi ne pas admettre qu'il faille faire une différence entre immigration européenne et non européenne d'une part ? Et que s'agissant de cette dernière, d'autre part, il faille en appeler à l'ONU, à des camps de réfugiés en attendant mieux, en attendant que les errances idéologiques soient écartées au profit d'une gouvernance mondiale réelle qui s'attache à aider les peuples à vivre leur destin singulier au lieu de croire qu'il suffit de les mélanger et de les uniformiser pour les assister durablement ? Cette vision zoologique du genre humain est décidément de plus en plus insupportable, surtout venant de gens de plus en plus ignares, préférant s'adonner à des études inutiles sur "la domination masculine, occidentale" au lieu de chercher à construire ce qui permettrait à la singularité de chaque peuple et de chaque humain de s'affiner plutôt que se perdre dans des conservations périmées ou des chemins qui ne mènent nulle part...
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