L’affaire Alstom est un échec sur toute la ligne. L’entreprise voulait vendre sa division énergie ? Elle n’y parvient qu’en partie et se retrouve empêtrée dans un montage bringuebalant, avec l’Etat comme premier actionnaire. General Electric voulait acheter cash les métiers énergétiques d’Alstom ? L’américain dépensera moins que prévu, mais n’aura que partiellement satisfaction et devra gérer d’improbables associations 50-50 avec Alstom. Quant à Arnaud Montebourg, il voulait empêcher à tout prix une arrivée de General Electric : échec, là encore.
En quelques semaines, l’économie française a reculé de plusieurs décennies. Cela faisait longtemps, en effet, que l’Etat ne s’était pas imposé avec une telle brutalité et une telle improvisation dans la vie d’entreprises privées. Et il y a peu de pays développés où l’on pourrait revendiquer comme une grande victoire d’avoir contraint par la menace un actionnaire à céder ses parts à l’Etat. C’est pourtant bien ce qui a été imposé à Bouygues. Non content d’avoir par décret refermé les frontières de la France au nom d’intérêts stratégiques extensifs, le gouvernement a donc inventé la nationalisation par le chantage.
Le premier responsable de tous ces signaux catastrophiques pour notre image à l’étranger, c’est évidemment François Hollande. C’est lui qui a cédé aux menaces de démission d’Arnaud Montebourg et à sa comédie du « retenez-moi ou je fais un malheur ». C’est lui, impopulaire et sans autorité politique sur sa majorité, qui, pour le garder dans son gouvernement, a donné à son ministre de l’Economie le trophée de la nationalisation, exactement comme il avait concédé à Cécile Duflot cette loi sur le logement qui a mis à terre le secteur de l’immobilier. Les Verts ont quitté le gouvernement et la France ne s’en trouve pas plus mal. Il faut maintenant libérer Arnaud Montebourg.